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Rafaël Harvey-Pinard : Il a établi des standards qu’il pourra difficilement atteindre de nouveau

Si Rafaël Harvey-Pinard a réussi quelque chose la saison dernière, c’est bien de marquer des buts. Ça, et forcer le respect des gens du monde du hockey qui ne croyaient pas vraiment en lui, mais ce bout-là, c’est une autre histoire que je n’aborderai pas en profondeur ici.

Revenons donc à l’incroyable capacité du natif de Jonquière de faire scintiller la lumière derrière les gardiens de but adverses. En 34 rencontres dans le Circuit Bettman la saison dernière, ce n’est pas moins de 14 buts qu’il a inscrits. Sur une saison complète, on parle ici d’une production de 34 buts si j’arrondis et que ma règle de trois est bonne. Mais soyez sans crainte, elle l’est.

RHP, comme on le surnomme, n’a jamais réellement été perçu comme un as marqueur.

Bien sûr, dans le junior, il a réussi à inscrire plusieurs buts, mais pas nécessairement au même niveau que les meilleurs buteurs de ce type de ligue. Pendant qu’il en inscrivait 40, sa meilleure récolte dans le junior, lors de la saison 2018-2019 avec les Huskies de Rouyn-Noranda, Justin Brazeau en marquait 61 dans la Ligue de l’Ontario. Même si on regarde uniquement dans la LHJMQ, il était dixième meilleur buteur en étant à huit buts du meneur, un certain Samuel Asselin, que je salue au passage s’il venait qu’à lire ce texte.

Celui que j’aimerais que l’on surnomme La sauce n’a donc pas, à priori, le compas dans l’œil et même s’il sait comment marquer des buts, ce n’est pas automatiquement sa plus grande force. Alors pourquoi, tout d’un coup, il a roulé à un rythme de 34 buts dans une saison de la LNH la saison dernière ?

Je ne le sais pas.

Par contre, ce que je sais, c’est que les chiffres ne mentent jamais. La sauce (oui, je fais la promotion de mon surnom adoré !) a converti 24,1 % de ses tirs en but et c’est un chiffre hors norme même pour les plus grands buteurs de la LNH.

La saison dernière, parmi tous ceux qui ont participé à plus de trente rencontres, il est arrivé deuxième à ce chapitre, tout juste dernière Andrei Kuzmenko et ses 27,3 %. Ça, ça veut dire qu’il était devant Leon Draisaitl (21,1 %), Connor McDavid (18,2 %) et Alexander Ovechkin (14,3 %).

Pour vous donner une idée, en carrière, Mike Bossy, l’un des marqueurs les plus prolifiques de l’histoire, est à 21,2 %. Wayne Gretzkky, le détenteur du record du plus de buts, est à 17,6 % et Alex Ovechkin, qui tente de lui ravir le titre, est à 12,9 %. Ça vous donne une idée du type d’anomalie que ça représente d’avoir un taux de conversion de ses tirs à plus de 20 % en carrière dans la LNH.

C’est donc dire que la cadence est théoriquement très peu probable pour Harvey-Pinard.

Ça se pourrait, car ce n’est pas impossible puisqu’il l’a déjà fait, mais c’est clairement improbable !

Cela étant dit, c’est probablement un élément qui a été pris en compte du côté de Kent Hughes quand ce fut le temps de lui offrir un nouveau contrat. Avec son nouveau salaire de 1,1 M$, il n’est vraiment pas payé comme un gars de 30 buts dans la LNH.

J’espère que ça ne viendra pas lui jouer un vilain tour. J’ose croire que les partisans du Canadien ne lui en voudront pas de ne pas réussir à répéter un tel exploit.

Aussi, j’espère que nous serons tous en mesure de remettre ses performances hallucinantes en perspective. Après tout, il y a de très fortes chances que l’ancien homme de toutes les missions de la Pizzéria Davis ne soit pas jumelé avec Nick Suzuki aussi souvent que lors de la dernière saison.

Si avoir été sur l’avantage numérique avec Alex Kovalev et Andreï Markov a fait une différence pour Seldon Souray, je ne peux pas croire qu’être sur la même ligne que Suzuki n’en a pas fait eu pour RHP.

En terminant, je souhaite de tout cœur que celui que j’ai eu la chance d’interviewer en mai dernier aura toutes les chances de se faire valoir et qu’il sera en mesure de me faire mentir.

Je le lui souhaite vraiment !

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