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MLS, salaires et discrétion

C’est la pause internationale en MLS. Pendant que l’Argentine est en danger de ne pas participer à la prochaine Coupe du Monde après un 0-0 sans saveur face au Pérou, les États-Unis ont réanimé leurs espoirs en vainquant le Panama 3-0 à Orlando, gracieuseté de Jozy Altidore et de la jeune merveille Christian Pulisic.

Le championnat américain fait donc relâche jusqu’à la mi-octobre, et si la course aux séries est encore bien vivante dans l’Association Ouest, le portrait semble déjà déterminé dans l’Est. Le fameux Decision Day du 22 octobre prochain s’annonce un peu moins excitant que prévu de ce côté-ci de l’Amérique.

Qu’à cela ne tienne, l’Impact étant ce qu’il est, on a tout de même eu un peu de drama version IMFC à se mettre sous la dent cette semaine. Le journaliste Steven Goff, du Washington Post, a répertorié les salaires des joueurs qui ont joint la MLS durant la présente saison. Pour l’Impact, on parle notamment de Blerim Dzemaili, Samuel Piette ainsi que Deian Boldor.

Disons que Patrick Leduc cherchait probablement un peu de réactions avec ce tweet, surtout considérant l’importance de Samuel Piette (déjà!) avec l’Impact, et les performances couci-couça du jeune roumain Boldor qui dérangent déjà certains partisans. Si, en plus, Boldor gagne trois fois plus que Piette…

Ce qui a été moins bien expliqué, mais qui l’est clairement dans le texte de Steven Goff, est que la plupart des joueurs arrivés en cours de saison n’ont qu’un salaire «partiel» pour cette première campagne. Ne disputant pas tous les matchs, les équipes peuvent structurer le contrat de façon à n’engager qu’une partie du salaire en 2017.

Par exemple, le nouveau joueur désigné de 22 ans du DC United, l’international américain Paul Arriola, ne gagne qu’environ 350 000$ en 2017 même si son réel salaire annuel est supérieur au million de dollars. Son salaire, tel qu’indiqué dans la nouvelle liste, n’est donc que partiel.
Le plafond salarial joue également un rôle, au sens où certaines équipes sont serrées sous le plafond dès le début de la saison et doivent faire preuve de jonglerie salariale pour s’y conformer avec l’ajout de nouveaux joueurs, d’où les salaires un peu réduits pour une demi-saison.

À première vue donc, si la différence de salaire entre Piette et Boldor semble ridicule et pousse plusieurs partisans vers l’indignation, il incombe de remettre les choses en contexte. Deian Boldor, bien qu’il ne soit pas parfait, est un joueur qui provient de la Série A, donc son salaire de 324 000$ ne peut surprendre. Comme il est à Montréal en prêt, son contrat (signé avec Bologne) ne peut être renégocié à moins d’un achat assorti d’une renégociation/prolongation.

Quant à Piette, il est et demeurera une aubaine pour l’Impact, de par son style de jeu sans flanelle, mais tout en efficacité et de par le rôle qu’il joue et jouera d’autant plus dans la communauté. Par contre, son salaire annuel n’est pas de 99 000$, j’en serais fort surpris. Le plafond salarial et sa saison «partielle» ont amoindri son salaire pour 2017, mais je suis persuadé que son salaire réel sera plus près du 200 000 que du 100 000. Ce sera plus simple à absorber sur la masse en 2018, alors que les contrats de Donadel et Bernardello ne seront plus, en théorie…

https://twitter.com/sofianebenzaza/status/916334990027362306

Même principe pour Dzemaili, qui fait clairement plus que les 750 000$ affichés dans le dernier classement. Le Suisse gagnait 1 million d’Euros à Bologne, et je le vois mal quitter la Série A pour la MLS en réduisant son salaire de moitié. Dzemaili gagne entre 1.5 et 2 millions, au minimum.

Ce qui dérange le plus, au final, c’est cette fameuse culture de la discrétion en MLS (et surtout avec l’Impact) au niveau des salaires. D’une manière ou d’une autre, certains chiffres finissent toujours pas sortir, et ça me surprend que l’Impact ne préfère pas «contrôler le message» plutôt que laisser l’interprétation à tous…

Justement, l’équipe a annoncé que c’est mardi que Nacho Piatti signera officiellement sa prolongation de contrat durant une conférence de presse en compagnie de Joey Saputo. Ce serait l’occasion parfaite pour mettre au clair tous les termes du contrat, que ce soit la longueur ou le salaire, et mettre fin à toute possible spéculation, mais est-ce vraiment ce à quoi on peut s’attendre? J’ose espérer que les journalistes présents mettront une certaine pression sur Saputo, ou à tout le moins lui demanderont pourquoi il refuse d’être transparent au niveau des salaires, mais je n’ai pas énormément d’espoirs…

J’ai l’impression qu’au final, la majorité des questions tourneront autour de l’avenir de Mauro Biello et du staff actuel. C’est désormais un secret de polichinelle que l’entraîneur-chef et ex-vedette de l’équipe ne sera pas de retour dans les mêmes fonctions l’an prochain.

Après cette saison plus que décevante, Joey, pourquoi ne pas offrir un peu de transparence aux partisans qui continuent tout de même de supporter l’équipe?

DANS L’ABRI
– Lentement mais surement, la Canadian Premier League fait son chemin et pourrait voir le jour plus tôt qu’on ne le pense. Lors d’un événement public à Toronto hier, le premier employé de la CPL Paul Beirne a livré quelques infos intéressantes sur l’avancée de la ligue.

Les deux ou trois prochains mois devraient nous permettre de découvrir quand la ligue sera officiellement lancée. On apprend surtout que la CPL veut vraiment être la meilleure division canadienne, ce qui implique qu’ils ne veulent pas être une ligue de réserve pour une autre ligue (lire ici pour la MLS). Cela n’empêche pas de développer une certaine synergie avec certains clubs, notamment par voie de joueurs en prêts, mais on peut tout de même oublier un FC Montréal qui jouerait en CPL.

Beirne mentionne qu’idéalement, la ligue vise des stades entre 8 et 12 000 spectateurs, mais pourrait descendre jusqu’à 5000 et monter jusqu’à 20 000. Les stades de la CFL seront évidemment privilégiés, notamment à Winnipeg et Hamilton, et la ligue viserait à terme d’avoir la promotion/relégation. Un voeu pieux? Assurément pour les premières années, mais qui sait à long terme…

– En étant nommé champion de la Première Ligue de Soccer du Québec (PLSQ), l’AS Blainville s’est du même coup qualifié pour le Championnat Canadien, devant la première équipe semi-pro à faire de même. L’ajout de la CPL devrait rendre ce championnat canadien d’autant plus excitant, et j’ai bien hâte de connaître les détails de la route que devra suivre l’AS Blainville pour atteindre la finale. Un tournoi qui permet vraiment à TOUTES les équipes canadiennes, comme la FA Cup en Angleterre, sera intéressant à suivre.

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