Dans un an, le Canadien aura un peu plus de lousse financier que cet été. Pourquoi? Parce que des contrats viendront à échéance. Parce que certains joueurs seront partis d’ici un an. Parce que le plafond salarial va monter. Parce que des joueurs pourraient être rachetés en cas de besoin.
Bref, plusieurs raisons s’appliquent dans un club qui devient de plus en plus jeune. Et on sait que les jeunes qui arrivent ne gagneront pas la lune dans les premières années de leur carrière.
Présentement, le CH est à 4.7 M$ au-dessus du cap salarial, selon Cap Friendly. Mais dans un an, les contrats de Joel Edmundson et de Karl Alzner ne seront plus sur la masse du club. Casey DeSmith et Chris Wideman n’y seront plus non plus.
Je ne crois pas qu’Arber Xhekaj, Justin Barron, Gustav Lindstrom et Jesse Ylönen, tous des agents libres avec restriction dans un an, vont commander une augmentation salariale substantielle.
Les cas de Samuel Montembeault et Sean Monahan sont à voir, mais ils ne gagneront pas soudainement 10 M$ chacun, on s’entend.
Tout ça pour dire qu’en ce moment, si rien ne bouge, le Canadien s’enligne possiblement pour avoir un lousse d’environ 12 M$. Et ça, c’est sans compter le contrat de Carey Price qui, l’an prochain, pourrait être sur la liste des blessés de la saison morte.
Et comme le Canadien est supposé être meilleur cette année et qu’il veut continuer de progresser, il est logique de penser que, pour la première fois depuis le changement de direction, le CH pourrait être agressif sur le marché de l’autonomie.
Mais ce n’est pas parce que le club a l’argent pour le faire qu’il le fera.
Je dis ça parce que Jeff Gorton, le VP du Canadien, a dit une phrase dans la vidéo des coulisses du repêchage du CH qui est quand même assez intéressante à ce sujet.
Quand tu choisis au cinquième rang… il n’y a toujours que quelques manières d’ajouter du talent. C’est dur.
Tu ne peux pas y aller via les joueurs autonomes sans donner trop d’argent à un joueur plus vieux. – Jeff Gorton
Gorton, qui a signé Artemi Panarin à gros prix à New York, est conscient du fait que le marché de l’autonomie est souvent un endroit parfait pour offrir des contrats qu’on peut regretter.
Et à Montréal, un marché canadien où il fait froid l’hiver, où la pression est grosse, où le taux d’imposition est élevé et où les partisans veulent voir les joueurs parler un peu en français, surpayer devient parfois nécessaire.
Est-ce que cela veut dire que le CH n’ira pas chercher d’agent libre? Je ne dis pas ça.
Mais vite de même, en regardant la liste des joueurs de premier plan qui seront libres dans un an, on dirait que je ne vois pas de candidat idéal pour se joindre au CH comme agent libre. Parce que, comme l’a dit le VP, les gars sont souvent vieux.
On parle ici d’un joueur pour qui, justement, le CH n’a pas eu envie de surpayer.
Je ne crois pas que Steven Stamkos ait envie de quitter Tampa Bay pour rejoindre le CH… mais en même temps, si Kent Hughes lui dit «qu’il va aimer le coach» comme il l’a dit à Kirby Dach, Stamkos sait que c’est la vérité.
Est-ce que Gorton sait que c’est improbable et a préparé, un an d’avance, son équipe à baisser les attentes des fans, qui pourraient être déçus de ne pas voir le Canadien signer un gros nom? Qui sait.
Rappelons aussi qu’avec la masse salariale qui va monter de quelques millions de dollars pour tout le monde dans la LNH, les surenchères vont possiblement monter encore plus que prévu.
Ce sera le festival des offres démesurées dans certains cas. Tant mieux si le Canadien s’en éloigne.
J’ai le sentiment que si le CH doit ajouter un gros nom à son organisation, cela pourrait passer par une transaction. Après tout, le CH a la banque d’espoirs pour procéder de la sorte et cela aiderait à éviter de détruire l’équilibre salarial que Kent Hughes et Jeff Gorton tentent de bâtir.
Mais bon. Je dis ça là et je sais très bien que tout a le temps de changer 1937 fois dans les 10 prochains mois…