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L’Impact retrouve le chemin de la victoire

La victoire de 1-0 face à York 9 FC en Championnat Canadien était trop courte et trop compliquée pour suffire à redonner confiance quand il est question de l’Impact de Montréal, surtout que l’équipe restait sur 4 défaites consécutives en MLS. Les sceptiques demeuraient nombreux, mais une victoire décisive de 4-0 au Stade Saputo face à un Union de Philadelphie encore bien installé en tête de l’Association de l’Est permet à tous de souffler un peu, et de continuer à croire.

Le match contre York n’aura ultimement été qu’une préparation à la victoire d’hier soir, autant par le retour progressif de Nacho Piatti que par l’instauration d’un nouveau schéma tactique, un troisième utilisé par Rémi Garde cette saison. Après le 4-3-3 et le 3-5-2, c’est l’avènement du 4-4-2 qui permet aux Montréalais de retrouver le chemin de la victoire, et de redonner le sourire à ses partisans.

Au-delà des nombreuses questions liées à la relation Bologne-Montréal, plusieurs se plaignaient de la venue d’un autre ailier gauche lors de l’annonce de l’acquisition du jeune ailier gauche Lassi Lappalainen, surtout avec le retour progressif de Nacho Piatti. Si les quelques fois où Rémi Garde a essayé Piatti comme attaquant n’ont pas donné grand chose en 2018, on l’a moins souvent vu en duo avec un autre attaquant, d’autant avec un Maxi Urruti capable de courir sans arrêt, mais en grande difficulté offensive, lorsque positionné comme seul attaquant.

Au final, c’est un Piatti jouant plutôt comme #10 qu’on a vu hier, derrière un Urruti beaucoup plus efficace et impliqué, quoiqu’encore une fois incapable de générer ou compléter des chances de marquer. Surtout, on a vu hier un Piatti libéré de tâches défensives, beaucoup plus percutant et inspiré que lors de son premier match mercredi dernier. De son côté, Lappaleinen peut aisément occuper tout le flanc gauche, ayant la percussion lui permettant de s’aventurer profondément en zone adverse tout en appuyant très bien Daniel Lovitz défensivement. Alors qu’on voyait les deux joueurs au même poste, ils semblent plutôt se compléter de belle façon.

Difficile de ne pas voir en ce 4-4-2 quelque chose de plus excitant, finalement. D’autant si le jeune finlandais continue de nous éblouir de la sorte. Un premier but MLS en quelques minutes, puis un second en tout début de deuxième mi-temps. En quelques instants, les dénigreurs de la synergie Montréal-Bologne sont un peu plus tranquilles, tout comme ceux qui se plaignaient de l’acquisition d’un ailier…

Lappalainen n’est pas un sauveur pour autant, mais il a les qualités pour devenir un joueur très dangereux en MLS durant son passage ici, que ce soit seulement 1 an ou plus. Il a encore beaucoup de choses à travailler, mais avoir un tel talent de seulement 20 ans sous la main est une bonne chose pour l’Impact, pour Rémi Garde ainsi que pour le reste de l’effectif. La compétition qui en découle n’est que saine, tout comme la progression anticipée d’un tel jeune joueur. Les joueurs « prêtés » ne sont pas un phénomène unique à l’Impact, il faut cesser d’y voir la fin du monde, d’autant dans un contexte de plafond salarial où chaque dollar dépensé doit être soigneusement réfléchi.

D’ailleurs, ce ne sont pas seulement les joueurs prêtés par Bologne qui servent l’Impact. Si Lappalainen et Okwonkwo ont tous les deux marqué un doublé hier soir, le meilleur joueur sur le terrain était possiblement le latéral droit Zachary Brault-Guillard. Le québécois, prêté à l’Impact par l’Olympique Lyonnais, a pratiquement tout fait sur le premier but du finlandais. Un beau une-deux avec Urruti, une course formidable sur la moitié du terrain et un caviar simplement parfait pour Lassi. Superbe. Et il ne s’est pas arrêté là alors qu’il a menacé Andre Blake d’une frappe puissante en deuxième mi-temps en plus d’être impliqué tant offensivement que défensivement sur de nombreuses actions. Quelque chose comme son meilleur match en bleu-blanc-noir. Son prêt devrait se terminer à la fin de la saison, mais je vois mal l’Impact ne pas chercher à en faire une acquisition permanente, d’autant que la concurrence à son poste est très dure à Lyon. Sinon, pourquoi pas carrément Bologne?

Une belle victoire montréalaise donc, qui fait du bien et qui redonne espoir pour une course aux séries qui sera tout sauf simple. Plusieurs concurrents directs de l’Impact ont gagné hier, et il faudra s’assurer de ne plus échapper de points d’ici à la fin de la saison pour non seulement se qualifier en séries, mais surtout s’offrir un tableau relativement jouable. Après, tout peut toujours arriver en MLS. Non seulement l’Impact bat les meneurs de l’Est 4-0, mais les deux équipes de l’heure dans la ligue sont actuellement les Earthquakes de San Jose et le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, deux habitués du fond du classement depuis quelques années. À n’y rien comprendre.

On peut penser que Rémi Garde cherchera à rester sur le 4-4-2 qui a permis à son équipe de sortir de sa torpeur. Omar Browne peut compléter un trio d’ailier excitant avec Lassi et Orji Okwonkwo, sans oublier les bons remplaçants que peuvent être Bayiha et Choinière. C’est moins clair à l’avant avec un Maxi Urruti qui fait tout sauf marquer, quoiqu’il serait intéressant de voir ce que Jackson-Hamel peut amener dans un tel schéma. Sinon, au risque de me répéter, pourquoi ne pas tenter Okwonkwo en pointe avec un Omar Browne sur la droite? Il faudrait pour cela que le jeune panaméen regagne les faveurs de son entraîneur, ce qui ne semble pas chose faite.

Ce qui est certain, c’est que ce schéma permet à l’ADN de l’Impact de remonter à la surface. Pratiquement tous les buts de l’équipe hier, tous comme leurs meilleures occasions, sont provenues de contre-attaque rapide, soutenue, sans pitié. Cela a toujours bien réussi à l’Impact, et même si l’on préférerait tous voir une équipe contrôler machinalement la possession à chaque match, force est d’admettre que les forces des joueurs de l’effectif cadrent bien avec cette tactique, d’autant avec l’ajout du rapide finlandais et le retour du magicien Piatti.

De plus, même si Shamit Shome continue de bien performer, l’insertion prochaine d’un Samuel Piette aux côtés de Taïder dans un tel schéma pourrait permettre à l’algérien de se porter encore un peu plus vers l’avant, ce qui pourra injecter plus de folie dans une offensive qui ne devrait plus faire rougir avec tout le talent et la vitesse qu’on y retrouve désormais. Finalement.

On espère toujours que l’Impact saura utiliser sa dernière place internationale d’ici la fin du mercato afin d’ajouter un attaquant qui serait en mesure de faire des appels en profondeur ainsi que de marquer(!), pourquoi pas.

https://twitter.com/JeremyFilosa/status/1155259132112527361?s=20

Après, l’absence d’une telle acquisition ne serait pas nécessairement catastrophique. Pas si l’Impact peut répéter l’exploit d’hier. En ce sens, la constance sera la clé pour un Impact qui veut voir sa saison se prolonger au-delà du mois d’octobre. Ce ne fut pas une force de l’équipe cette saison, saura-t-elle finalement enchaîner une excellente séquence?

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