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Les stratagèmes marketing du Canadien fonctionnent, parole d’un de leurs employés

En me laissant bercer par le timbre de voix radiophonique de Michel Langevin plus tôt cette semaine, au volant d’une voiture fidèle à ma classe sociale, certaines pensées auxquelles mon intellect se veut déjà familier se sont présentées à lui sous un angle différent. L’animateur et ses acolytes se questionnaient sur les réels intérêts de Geoff Molson, à savoir si ceux-ci concernaient la satisfaction de ses clients ou s’ils étaient davantage de nature économique. Vous verrez bientôt où ma bagnole et moi se dirigeons avec ça, si ce n’est déjà fait. Voyez-vous, un de nos lecteurs, qui se trouve également à être un employé du Centre Bell, nous a écrit pour nous faire part de l’ampleur des bénéfices qu’enregistrait le Canadien avec sa promotion de deuxième article à 50 %. Est-ce bien ? Est-ce mal ? Ou est-ce étranger à de telles considérations éthiques ? Bonnes questions.

Cette source anonyme nous apprend que la concession à laquelle il travaille dans l’amphithéâtre a pu mettre quelques 5 000 dollars de plus qu’à l’habitude dans sa caisse enregistreuse, suite à l’annonce de ce spécial. Il compare la soirée d’hier, en terme de revenus, à celle d’un match éliminatoire. Comme il le fait remarquer, l’organisation prend des mesures supplémentaires pour favoriser ce genre de ventes. Des portes qui ouvrent près de deux heures avant la mise au jeu initiale, et qui ne s’entrouvrent de nouveau qu’une fois la partie terminée pour ceux qui veulent sortir, voilà un exemple de facteur augmentant les chances qu’un partisan pige dans ses poches afin de se procurer un item promotionnel.

Offrir un bon pourcentage de réduction sur un deuxième article, ce n’est certainement pas une stratégie marketing que le Tricolore a inventé. Pour avoir accompagné ma copine bon nombre de fois dans bon nombre de boutiques, je peux vous dire que c’est un concept fréquent, et que ça marche. Mais il ne faut pas perdre de vue que c’est bien là le but de telles promotions. Le client paiera moins chère s’il achète plus, mais le vrai gagnant, à la fin de la journée, c’est le commerçant.

Un édifice pas aussi achanlandé qu’à l’habitude cet automne…
Crédit Photo : USA Today

C’est ici que la conclusion à laquelle sont arrivés monsieur Langevin et ses collègues se veut intéressante. Le propriétaire du Canadien est un passionné, et cela est difficile à remettre en doute. Il s’investit à bien des niveaux au sein de l’équipe, et une Coupe Stanley lui apporterait assurément une aussi grande satisfaction que le partisan moyen. Mais Geoff Molson est aussi un homme d’affaires. Et je ne vous apprendrai rien aujourd’hui en vous disant que le but d’un homme d’affaires, c’est de faire de l’argent. Il n’y a rien de mal à cela, même que notre société a tendance à vouer beaucoup de respect aux gens qui prospèrent de la sorte.

Le hic, c’est que la business qu’il a sous la main est très complexe. Ses clients l’ont à coeur et la grogne ne met jamais bien de temps à suivre des résultats décevants. Comme le faisait remarquer Philippe Cantin cette semaine, la patience de ceux-ci est de plus en plus inexistante, et avec raison. Des hot-dogs à 10 $ et des billets à 200 $, ça se digère beaucoup moins bien lorsque la soirée se conclut par une défaite.

Oui le Canadien est une entreprise dont le but est d’engranger toujours plus de profits. Mais ses partisans n’y voient pas qu’une business et ne veulent pas être traités comme des consommateurs normaux. Les dirigeants de l’équipe ne doivent pas oublier la proximité qui unit ces deux facteurs : les revenus enregistrés et la satisfaction du client dont ils proviennent. Si la formation montréalaise ne se relève pas au cours des prochains mois et qu’une reconstruction se pointe à l’horizon, ils auront besoin de la patience de leurs fans. Et ce n’est pas avec des deuxième items à 50 % dans leurs boutiques qu’ils l’obtiendront.

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