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Le CH si loin, et pourtant si proche de l’élite | Que vaut Dale Weise?

La théorie que je vous propose est difficile à avaler dans des temps aussi maussades, mais le Canadien, lorsqu’il misera sur le retour de Carey Price ne sera qu’à un joueur, une seule composante, de joindre l’élite du circuit.

C’est certes l’optimiste en moi qui parle. Mon esprit pessimiste fait tôt de me rappeler que cette pièce manquante se veut en fait l’objet le plus précieux qui soit dans la ligue nationale: le centre numéro un… d’élite.

Cette rareté a de quoi rendre fou n’importe quel directeur général. Son pouvoir est immense; son absence, impardonnable, mais elle est à la fois si unique, si difficile à obtenir que quiconque réussira à la dégoter n’osera jamais au grand jamais s’en départir, alors que tous ses homologues se l’arracheront désespérément. L’anneau de sauron ou le centre numéro un? C’est tout comme…

Détrompez-vous, certaines équipes dotées de ce genre de joueur ne parviendront jamais à enlever les grands honneurs. Bien qu’un pivot dominant revendique la plus grande valeur sur le marché, et la plus grande influence sur les probabilités de succès de ses troupes, il ne peut leur assurer à lui seul la victoire.

Les gagnants de la Coupe Stanley des neuf dernières années avaient tous ceci en commun: ils misaient sur un centre de premier ordre, un quart-arrière vedette pouvant jouer beaucoup de minutes et être utilisé à toutes les sauces, un gardien bon, mais pas nécessairement élite, un marqueur naturel et un groupe assez compétent d’acteurs de soutien.

Il faut remonter en 2005-2006 pour voir une équipe soulever le trophée sans défenseur numéro un: à 35 ans, Brett Hedican était alors l’arrière le plus utilisé des Hurricanes de la Caroline. Les Devils du New Jersey de 2002-2003 sont quant à eux la dernière équipe à tout rafler sans véritable centre numéro un: ils misaient alors sur John Madden, un Joe Nieuwendyk en fin de carrière et un jeune Scott Gomez. Encore là, ce sont des joueurs pas piqués des vers…

Toute formation misant sur noyau extrêmement solide réussit à placer ses acteurs de soutien dans la chaise qui leur sied, les rendant ainsi d’autant plus fonctionnels. C’est pourquoi Chicago rebâtit avec autant d’efficacité année après année sans toucher au coeur de sa formation. Il s’agit du cercle vertueux des équipes dominantes. Il est faux de penser qu’une équipe ne peut aspirer aux  grands honneurs sans aligner quatre trios et trois paires défensives nettement supérieurs à la moyenne du circuit. Lorsque les ingrédients principaux sont présents, les pièces secondaires du puzzle sauront s’emboîter. Notez, par exemple, que les Blackhawks ont tout raflé l’année dernière en utilisant Brad Richards au centre du deuxième trio et en composant avec une kyrielle de blessures à la ligne bleue. Il n’en demeure pas moins, bien entendu, que les bonnes équipes exigent un certain talent, une certaine compétence, à leurs joueurs de soutien.

Le Canadien a donc un groupe d’acteurs secondaires compétent, un marqueur naturel en Max Pacioretty, un défenseur d’élite en P.K. Subban… et, vous l’aurez deviné, un gardien tout simplement exceptionnel en Carey Price, ce dont ne bénéficiaient pas forcément toutes les équipes gagnantes.

Mais il manque ce dernier ingrédient, ce fameux centre numéro un. Comment l’acquérir? Ce ne sera pas de la tarte.

Des problèmes au centre

Même s’il revient en force l’an prochain et obtient son billet en séries éliminatoires de façon convaincante, le Canadien, tel qu’il est bâti présentement, ne peut aspirer aux grands honneurs en raison de l’unique, mais flagrante faiblesse qu’on lui connait.

Tomas Plekanec se veut, en théorie un bon centre numéro un, mais encore faut-il qu’il soit ‘élite’. Il nous a aussi habitués à des petites baisses de régime au printemps.  L’homme au col roulé s’est contenté de seulement cinq buts à ses 34 dernières rencontres éliminatoires. Il a affiché une moyenne respectable de 0,5 point par match durant cette période, mais de la part du centre le plus talentueux de l’équipe, ce n’est simplement pas suffisant.

Cela est un effet indéniable du vieillissement: le Tchèque a été année après année un des joueurs les plus utilisés de son équipe dans toutes les situations et il est naturel pour lui de manquer d’énergie en fin de parcours, d’autant plus que le hockey des séries se joue à une cadence infernale ne pouvant être comparée à celle de la saison régulière.

David Desharnais en est un autre qui s’est effacé durant la danse printanière, lui qui n’a inscrit que 12 points durant les 33 joutes éliminatoires (0,36 PPM) qu’il a disputées sous le règne de Marc Bergevin.

C’est donc le gros Lars Eller, un centre qui se charge généralement des missions défensives, qui a offert les performances les plus respectables de la part d’un centre du Canadien en séries, en vertu de sa séquence de 13 points en 17 matchs en 2013-2014.

Ce n’est absolument pas normal qu’Eller, un joueur costaud dont le rôle est essentiellement axé sur la défensive, rappelons-le, se trouve à être le centre ayant offert les meilleures séries à Marc Bergevin jusqu’à maintenant.

Pas du tout!

La solution…

Alors, on règle ça comment?

Bergevin n’a pas mille et une options. Il devra très bientôt réaliser un coup d’éclat sur le marché des agents libres, ou repêcher cet été un centre déjà mature qui pourra contribuer dans la LNH avant longtemps.

Vous constaterez, à l’aide du graphique ci-bas que les options raisonnables afin de répondre au besoin précis du Tricolore sont inexistantes. S’il veut absolument résoudre ce problème, le directeur général devra payer le gros prix. Et en 2018, pariez qu’il sera trop tard pour recruter un Henrik Sedin, 37 ans, ou donner la lune à John Tavares: les meilleures années de Pacioretty et Subban auront peut-être été gaspillées.

C’est là que le prochain repêchage prend toute son importance. Il s’agit d’une occasion en or de mettre la main sur un potentiel joueur de concession qui donnera de l’excellent hockey à ses patrons, à un prix ridiculement bas durant les trois années de son contrat d’entrée. Car ils offrent malgré eux un rapport qualité-prix impossible à surpasser d’une quelconque autre manière, les recrues brûlant leur entry-level contract sont de véritables perles rares dans la LNH comptable d’aujourd’hui.

Repêcher selon le besoin est une tactique qu’il faut généralement éviter, mais la situation particulière du Canadien change carrément les données. Une sélection dans le top-10 est à sa portée et les espoirs sélectionnés dans ces environs n’échouent que très rarement, d’autant plus que la première ronde de cette cuvée sera particulièrement riche en termes de talent. Voici, en ordre de priorité, les options à sa disposition, plus spécifiquement à la  position de centre. Bien entendu, si Laine ou Puljujarvi devenait une possibilité, il faudrait déroger à ce principe.

1. Auston Matthews 
Les deux finlandais ont accompli de grandes choses à un très jeune âge aux derniers championnats mondiaux, mais il ne devrait pas y avoir de débat. Matthews mise sur tous les outils qu’on retrouve dans le grand coffre complet du centre numéro un. Non seulement ses habiletés individuelles sont époustouflantes, mais sa conscience défensive, sa façon d’appuyer les défenseurs en fond de territoire et de se positionner sans la rondelle dans les différentes situations de jeu sont impeccables. Sans oublier qu’en possession du disque, Matthews vole à travers la zone neutre.

2. Pierre-Luc Dubois
Ce Québécois a montré des flashs de Patrice Bergeron durant la classique Orr/Cherry. Il peut faire dans la dentelle en complétant des joueurs talentueux – il a connu beaucoup de succès avec les russes Maxim Lazarev et Evgeny Svechnikov dans la LHJMQ – comme il peut garder les choses simples et suivre le traditionnel axe nord-sud. C’est l’élément de maturité dans son jeu qui ne contient aucune grande faiblesse, mélangé à son talent pur évident, qui pourrait le permettre de faire une transition tout en douceur dans la LNH dès l’an prochain. Dubois peut également appliquer de solides coups d’épaule au centre de glace, et se déplacer efficacement le long des rampes. Un directeur général jetant son dévolu sur lui n’a que très peu de chances de se tromper.

3. Clayton Keller
Bien sûr, Keller est un poids plume, mais son talent, lui est, énorme. N’oubliez pas que, lorsque le Lightning a atteint la finale de la Coupe Stanley l’an dernier, le tout petit Tyler Johnson était tout feu flamme et campait le rôle de centre numéro un de son équipe.

Les statistiques de Keller dans la USHL sont comparables à celle de Phil Kessel, Patrick Kane, Auston Matthews et Jack Eichel au même âge. De plus, son sens du jeu bien aiguisé lui confère un avantage évident sur la glace qu’il a su mettre en valeur lors des quelques matchs qu’il a disputés face aux colosses des collèges américains. Keller a ce don de repérer rapidement un coéquipier laissé libre, que ce soit dans le haut ou le bas de l’enclave, à l’embouchure du filet, en péripéhérie ou à la pointe.

4. Michael McLeod
McLeod aurait tout ce qu’il faut pour être repêché dans le top-5. En plus de son coup de patin fabuleux, il possède la vision, les mains et le tir d’un centre numéro un. Mais pour une raison quelconque, il n’a jamais réussi à dominer outrageusement la catégorie dans laquelle il évoluait. Ses statistiques, bien qu’elles soient bonnes, ne sont pas extraordinaires, et elles étaient même modestes lorsque son coéquipier Alexander Nylander s’est absenté pour les championnats mondiaux. Est-ce son QI hockey qui est en-dessous de la moyenne? Peut-être. Le potentiel de ce jeune joueur est sans borne, mais il faut se garder quelques réserves avant de lui préférer les espoirs décrits plus haut.

5. German Rubstov
Rubstov a ce « petit quelque chose » d’intrigant: au même titre qu’on vante ses impressionnantes habiletés individuelles comme c’est de coutume avec les russes, les entraineurs n’ont que de très bonnes choses à dire sur son niveau d’énergie et sa présence constante dans les 200 pieds de la patinoire. La faible couverture médiatique dont il fait objet, loin en Russie, pourrait expliquer le rang modeste que lui attribue les différentes agences de recrutement. Ajoutons qu’il est muni d’une charpente favorable et se veut un excellent passeur.

https://www.youtube.com/watch?v=45xfU9MMaGM

Finalement, sachant que rien de cela – repêcher un centre numéro un et réaliser un coup d’éclat sur le marché des agents libres – ne se fait en criant ciseaux, Marc Bergevin devra peut-être se résigner une fois pour toutes à utiliser Alex Galchenyuk au centre du premier trio sur une base d-é-f-i-n-i-t-i-v-e.

À ce stade, il n’est même plus question de savoir si Galchenyuk est plus confortable à l’aile gauche (ou à l’aile droite) qu’au centre. De toute évidence, aucune donnée (visuelle ou mathématique) ne prouve hors de toute qu’il s’avère moins efficace à ce poste névralgique; il est même plus facile de démontrer le contraire.

La direction devra se rendre à l’évidence que Plekanec et Desharnais, les deux premiers centres actuels de l’équipe, ne pourront que régresser durant les années restantes à leur contrat. Pendant ce temps, la relève est mince: Michael McCarron et Jacob de la Rose sont les seuls espoirs pouvant camper cette position ayant un avenir probable dans la LNH. Et Dieu sait s’ils ne finiront pas par jouer à l’aile…

L’Américain est, sans conteste, la meilleure option qui s’offre aux dirigeants de la Flanelle pour combler tant bien que mal ce trou au poste de centre numéro un d’élite. La vérité est qu’aucun autre attaquant de l’organisation, qu’il puisse ou non se charger des mandats de pivot, ne rivalise avec son potentiel. Alors, pourquoi s’entêter à attendre?

Que vaudra Dale Weise? 

Alors qu’on s’approche de la date limite, un candidat susceptible d’être échangé sort du lot du côté du Canadien: Dale Weise. Que peut-il amener à l’équipe à long terme si elle conserve ses services, et à quel prix? Sinon, que peut-il appâter sur le marché?

Weise a bel et bien connu un excellent début de saison, il n’est pas si loin du plateau des 20 buts et il est l’un des meilleurs attaquants du Canadien en ce qui a trait à la génération de chances de marquer. Mais il n’en reste pas moins un joueur de troisième, parfois quatrième trio, manquant cruellement de constance et de structure dans son jeu. Il est difficile d’accorder plus de 2, voire 2.5 millions par année sur plusieurs années à ce genre de joueur, sauf que le marché pourrait lui offrir. Le Canadien lui, n’a pas ces moyens… Il risque ainsi de le voir lever les feutres.

Il semble que dans un avenir proche, Sven Andrighetto et Daniel Carr pourraient aisément pallier son absence. Cela reste toutefois à prouver.

L’avantage qu’échanger Weise procurerait au CH pourrait être d’obtenir un choix au repêchage. Dans le meilleur des mondes, une sélection de deuxième ronde. Cela en donnerait donc une troisième au Canadien en prévision de l’encan de 2016. Rappelons que Marc Bergevin avait obtenu la deuxième il y a deux ans, en transigeant Josh Gorges au Sabres de Buffalo durant la saison morte.

Si c’est ce que vaut potentiellement Jamie McGinn, peut-on en dire autant de Dale Weise? À méditer.

Pascal Laberge, Sean Day et Vitali Abramov seraient des espoirs intéressants qui pourraient être disponibles aux rangs du Canadien lors du deuxième tour.

En rafale 
– Partisans du Canadien, Patrick Roy éprouve de la compassion pour vous!

– Ai-je besoin de vous expliquer pourquoi SportsExpert met ses chandails en rabais à 50%?

L’équipe elle-même a perdu plus de 50% de son efficacité sans Price. #Hehe

– Il n’est peut-être pas le temps de miser gros sur Petr Mrazek… tout de suite. (Sportsnet)

– Michel Therrien promet qu’il travaille étroitement avec les jeunes joueurs.

– Les Coyotes seront-ils contraints à échanger Boedker?

– Ken Campbell croit que le moment est propice pour congédier Michel Therrien. (TheHockeyNews)

– Aux dires de Pierre LeBrun, Dale Weise serait*

– Pourquoi y a-t-il autant d’intérêt pour Roman Polak, alors que celui-ci n’a visiblement pas un coup de patin digne du défenseur moderne?

– Les Penguins se seraient rangés du côté des acheteurs.

Ah, ce qu’un changement d’entraineur peut faire…

Boedker revient encore dans les discussions:

– Les Bruins préféreraient signer Loui Eriksson plutôt que de le laisser partir.

– Les Canucks, eux, ne procèderont pas à des changements derrière le banc en raison des blessures qui affligent l’équipe.

Mais…

– Jamie McGinn est un autre nom qui circule dans les rumeurs de transaction… parmi tant d’autres! (Insider Trading)

– Il serait temps d’être pessimiste quant aux chances du Lightning de signer Stamkos.

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