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La perception des situations de match : un défi ou une menace? | L’importance du moment présent | Le « mental » de Pacioretty

Ça fait quelques semaines que je n’ai rien publié ici. Avec la saison de misère de nos glorieux, je ne dois pas être le seul à avoir perdu l’intérêt à écouter et suivre leurs activités, n’est-ce pas ? On doit déjà penser à la saison prochaine et je dois vous avouer que j’espère qu’il y aura beaucoup de mouvement cet été. Le repêchage sera certainement intéressant mais je souhaite surtout voir Bergevin faire une ou deux grosse signatures le 1er juillet ou les jours qui suivront. Osera-t-il faire une transaction majeure ou congédié son entraîneur ? On verra bien.

Bref, aujourd’hui je souhaite vous parler de quelques idées en vrac qui me sont passés par la tête dans les jours et les semaines dernières.

Un défi ou une menace?
Une des sources premières d’une mauvaise performance sportive est l’anxiété. Lorsqu’un athlète vit des événements stressants, il doit trouver des moyens pour y faire face. S’il échoue, ça peut mener à du stress chronique qui peut ensuite se transformer en perte de motivation, en burnout et en de mauvaises performances. Bien gérer le stress peut se faire en gérant l’environnement, en se bâtissant des ressources et en influençant la perception de la situation. Essentiellement, il est possible de percevoir une situation stressante de deux façons différentes : comme une menace ou un défi.

Si je perçois une situation comme étant menaçante, je serai stressé, je penserai aux conséquences possibles advenant le cas d’une défaite et je risque de ne pas performer à un niveau qui soit optimal.

Si j’entreprends plutôt la situation en me disant qu’il s’agit d’un défi, je vais me donner à 100%, je serai motivé, je vais vouloir performer et j’aurai un état d’esprit positif en pensant à mon objectif.

Je crois que notre Sainte-Flanelle a trop souvent perçue les matchs comme étant menaçant, cette saison. En même temps, c’est un peu normal lorsque la ville au complet est sur le dos de l’équipe et s’attend à des victoires. Mais d’un autre côté, il aurait été possible quand même de limiter les dégâts. Comment ? Le coach et les leaders ont un rôle important à jouer, c’est certain. Ça prend des bons motivateurs, des rassembleurs mais aussi un troupeau qui accepte de suivre. Même avec le meilleur discours possible, si le vestiaire est séparé par clique et qu’il y a des tensions, ça va être difficile de pousser dans la même direction.

On a souvent eu l’impression durant cette longue saison que l’équipe n’était pas prête pour le match. C’est aux entraineurs à trouver un moyen pour que chaque partie soit abordée comme un nouveau défi. Je ne ferai pas le procès de Therrien ici aujourd’hui (de toute façon, qu’on dise qu’il doit partir ou qu’il doit rester, ce n’est pas nous qui décidons), mais pour l’avoir vu quelque fois à 24 / 7, il ne semble pas être le plus grand motivateur que la Terre nous a donnée. Contre des équipes de bas de classement, comme contre les meilleurs, il faut trouver un moyen d’aborder la partie comme un défi.

La perception d’une situation comme étant un défi te permet de travailler plus fort et de cette manière, les excuses n’ont pas leur place. Par exemple, si le gardien de l’autre équipe est en feu, tu dois trouver un moyen de le battre. Tu veux être celui qui va compter un gros but contre lui. Si tu te mets à penser à la défaite aussitôt que le gardien adverse se met à faire des miracles, tu te tires dans le pied. On a souvent eu droit à de plates excuses comme celles-ci cette saison :

« On a dominé une bonne partie des 60 minutes, mais on n’a pas réussi à marquer le gros but qui allait faire la différence »

« La chance n’était pas de notre côté! »

Qu’est-ce que ça envoie comme message? Que l’équipe a fait tout ce qu’il fallait mais n’a pourtant pas gagnée. Quoi faire de plus alors? Attendre que la chance change de côté? C’est de cette manière qu’on crée un mental de perdant.

L’importance du moment présent
Lorsqu’un joueur connait une mauvaise période durant la saison, il peut être tentant pour lui de redoubler d’ardeur en travaillant plus fort lors des pratiques ou en salle de gym. Selon moi, ce n’est pas la bonne façon de faire pour un joueur qui tente de sortir d’un creux de vague.

Quel est le principal problème avec un joueur qui traverse une mauvaise séquence? Il se met à trop réfléchir. Un processus qui est, de façon générale, automatique devient plus difficile à accomplir. Un joueur qui reçoit une passe parfaite dans l’enclave pourrait être tenté de refaire une autre passe (une passe de trop, comme on dit) au lieu de tirer sur réception. Le joueur peut se mettre à penser aux erreurs qu’il ne veut pas faire. Ironiquement, il y a beaucoup plus de chance qu’il fasse ses erreurs, s’il y pense trop.

En bref, le joueur n’est plus dans le moment présent. Soit il se projette constamment dans le futur, soit il est dans le passé et pense aux erreurs qu’il a commis, ce qui fait en sorte qu’il peut manquer des opportunités dans le moment présent (comme ce joueur qui reçoit une passe devant le filet et qui ne tire pas). Le problème c’est que beaucoup de ces athlètes ne pensent qu’à l’aspect technique dans ces moments difficiles, alors que c’est le mental qui est déréglé. Le joueur doit se ramener dans le moment présent et ce n’est pas lors des pratiques et encore moins en plein match qu’il y arrivera.

Des techniques de relaxation et de la méditation sont, selon moi, ce qu’il peut y avoir de mieux pour un athlète qui réfléchis trop. En méditant, l’athlète peut aussi faire de la visualisation (s’imaginer réussir un but ou faire un beau jeu par exemple) afin d’augmenter sa confiance. J’ignore à quel point les joueurs de hockey connaissent ses techniques (et sont ouvert d’esprit à les essayer), mais je suis persuadé que la connaissance et la pratique de celles-ci peut faire une énorme différence dans les performances sportives.

Je ne dis pas que les pratiques et les entraînements sont inutiles. C’est utile pour améliorer des mouvements qu’on ne maîtrise pas ou encore pour travailler sur une lacune dans notre jeu mais lorsqu’il s’agit du processus de décision qui fait défaut, je crois sincèrement qu’il faut plutôt diminuer l’anxiété et augmenter la confiance. C’est de cette manière que le joueur pourra à nouveau se concentrer sur le moment présent et l’exécution redeviendra automatique.

Pacioretty
C’est connu, Max Pacioretty est quelqu’un qui se met beaucoup de pression. On l’a vu dans l’épisode 2 de la dernière saison de 24CH ; épisode portant sur le leadership. Des membres de sa famille parlaient du fait que lorsque l’équipe perd, il peut s’en vouloir de ne pas avoir compter un ou deux buts, qui auraient pu faire la différence. Dans cet épisode, Pacioretty disait ensuite que lorsqu’il n’avait pas encore fait sa place dans la ligue nationale, il avait tendance à blâmer les autres ou déprimer par rapport à ses insuccès. Il disait ensuite qu’il avait fini par réaliser qu’il peut seulement contrôler son attitude, sa manière de jouer, etc. À partir de ce moment, il a réalisé que c’était à lui de travailler plus fort.

Photo : La Presse

Je crois que Pacioretty a fait un pas en arrière cette saison et qu’il est retourné à ces vieilles habitudes. On l’a souvent vu en entrevue d’après-match, la mine basse et l’air complètement déprimé. Max n’est pas dupe, il sait que lorsque l’équipe va mal, on attribue d’abord les insuccès à l’entraineur, au directeur-général et au capitaine. Pacio a perdu son focus en cours de route. Il s’est mis à trop réfléchir, à s’en mettre beaucoup sur les épaules et lorsqu’il est dans cet état d’esprit, il n’a pas la même efficacité.

Il n’a pas connu une saison atroce, ceci dit. Il a marqué 10 buts de moins (pour l’instant) mais il a le même nombre de passes (en 77 parties) que l’année dernière (en 80 parties). Son différentiel de + ou – est atroce par contre, si on compare à l’année passée.

Ce qui fait qu’il a été jugé si sévèrement, c’est plutôt le fait qu’il n’ait pas été capable d’être un leader et un rassembleur pour ses coéquipiers lorsque le bateau voguait à la dérive.

Qu’est-ce qui explique ce manque de concentration du capitaine? Son nouveau rôle lui a peut-être mis trop de pression sur les épaules. Est-ce que les problèmes avec Subban lui ont fait perdre sa concentration? Peut-être. Max semble parfois vouloir contrôler un peu trop ce que ses coéquipiers font. Et P.K. n’est pas la personne la plus facile à contrôler! Max aura beaucoup de temps cet été pour se préparer à la prochaine saison. J’espère qu’il ne se concentrera pas seulement sur l’aspect technique et physique du hockey car le mental n’est pas à négliger, encore plus quand tu as le « C » de brodé sur ton chandail.

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