Kings à Québec : le projet pourrait nuire au retour d’une équipe dans la capitale

Cette semaine, le sujet de l’importante subvention publique (5-7 M$) pour attirer une portion du camp d’entraînement des Kings à Québec l’automne prochain a fait réagir à la tonne. Avec le secteur public en négociations collectives, le timing de l’annonce a fait en sorte que pas mal de gens ont eu de la difficulté à l’avaler.

Il y aussi le principe derrière la décision (donner de l’argent aux Kings pour des matchs préparatoires) qui n’a pas passé, mais disons que le timing a amplifié le tout.

À Québec, on sent que le projet divise, mais ailleurs dans la province, la réaction est assez majoritairement négative. À Montréal (tant chez le CH que dans les médias), par exemple, ça ne passe pas.

Martin Leclerc (Radio-Canada), par exemple, fait partie de ceux qui sont en profond désaccord avec la décision… et dans son texte du jour, il a même été jusqu’à se demander si le projet des Kings à Québec ne pourrait pas carrément nuire au retour d’une équipe à temps plein dans la capitale.

En fait, il relate une discussion entretenue avec Marc-Antoine Godin dans l’épisode du jour de la baladodiffusion Tellement hockey, alors que ce dernier s’est demandé comment Québec compte se mériter de la crédibilité si le gouvernement doit allonger des fonds publics importants pour la tenue de matchs préparatoires.

Ça ne donne pas l’impression d’un gros marché, disons.

Or, Leclerc amène aussi un point intéressant : considérant que l’acceptabilité sociale est assez faible actuellement, quel message serait envoyé à la LNH si le Centre Vidéotron devait être peu rempli pour ces deux rencontres?

Et quand on regarde l’état actuel de la vente, on peut croire que c’est une possibilité. Il est encore tôt, certes, mais il y a une tonne de billets encore disponibles.

Avec le temps, je m’attends à voir un certain engouement se créer… mais quelle sera la portée de cet engouement? On parle quand même de matchs préparatoires entre des équipes envers lesquelles Québec n’entretient pas nécessairement un énorme sentiment d’appartenance, et quand on voit toutes les critiques qui volent de part et d’autre, on peut se demander si l’engouement ne sera pas plafonné.

Déjà que les Québécois ont payé ces matchs-là avec leurs impôts, j’imagine que plusieurs d’entre eux ne voudront pas payer de leur poche pour obtenir des billets. Au moins, Éric Girard (qui s’est peut-être fermé des portes au niveau fédéral dans les derniers jours) va payer les siens, lui…

Imaginez si, en fin de compte, l’investissement de plusieurs millions en argent public finissait par être de l’autosabotage pour le retour d’une équipe à Québec.

Non, ça n’aiderait pas vraiment l’acceptabilité sociale.

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