Juraj Slafkovsky : Kent Hughes a choisi le (bon) risque

Chapeau! Chapeau à l’organisation du Canadien, à toute la LNH et aux réseaux partenaires pour l’incroyable soirée qu’ils nous ont fait vivre hier soir. On a eu droit à un superbe événement qui, par moments, nous a rappelé certaines scènes du mythique film Draft Day.

Enfin, l’éternelle question « Wright ou Slafkovsky? » a été répondue.

De l’ambiance, il y en avait en masse dans les estrades du Centre Bell hier soir. Oui, les fans du CH sont les plus « intenses » de la LNH. Petite pensée pour les joueurs qui ont été repêché en 2020 et en 2021… et qui ont été contraints de vivre ce superbe moment de la maison (en virtuel).

Heureusement, personne ne s’est blessé hier soir. Conor Geekie a failli tomber en descendant les escaliers du Centre Bell après sa sélection, mais il a su garder son équilibre. Et Renaud Lavoie n’a pas eu à tomber de sa chaise (et se fracturer un membre) puisque non, le Canadien n’a pas repêché Shane Wright.

Même que Shane Wright a glissé jusqu’au quatrième rang. On y reviendra plus tard…

Kent Hughes a affirmé en fin de soirée que c’est vraiment mercredi qu’il a – avec l’appui de son staff – commencé à pencher sérieusement vers Juraj Slafkovsky, le joueur choisi par l’organisation au tout premier rang. L’expérimenté Bob McKenzie aura encore frappé juste avec l’identité du joueur classé premier sur sa liste.

Normal qu’à partir de mercredi après-midi, plusieurs sources semblaient pointer vers la sélection du grand ailier slovaque au tout premier rang. Tous les chemins menaient à Slafkovsky…

Pourquoi Slafkovsky et non Wright ou Logan Cooley? Tout simplement parce que des joueurs comme Juraj, il n’y en a pas beaucoup dans le monde. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Kent Hughes lui-même.

Quand un proprio décide d’engager un boss hockey qui ne parle pas français, que celui-ci embauche un ancien agent pour être le DG du club et que ce dernier opte pour un entraîneur-chef qui coachait dans le Pee-Wee, on sait que l’organisation pense en-dehors de la boîte et qu’elle n’a pas peur de prendre des risques en sortant des sentiers battus. C’est exactement ce qu’elle a fait hier, prendre un risque. Slafkovsky se veut un choix risqué et audacieux qui pourrait rapporter gros (version B de Jaromir Jagr? 40 buts par saison?), mais qui pourrait aussi se transformer en flop à la McCarron, Armia ou autre gros attaquant qui n’a pas livré la marchandise.

Mais qui risque rien n’a rien, right Wright? Le joueur de centre des Frontenacs de Kingston était un choix que l’on disait sécuritaire, mais au plafond pas assez élevé. J’aime la façon de penser (et de bouger) montréalaise.

Reste que l’on ne saura que dans quelques années qui de Wright, Slafkovsky, Nemec, Cooley ou Gauthier aura été la meilleure prise. On a fini de se demander qui sera repêché premier, mais on n’a pas fini de comparer Wright et Slafkovsky. Non!

Slafkovsky est une brute physique. Il mesure déjà 6’4 et il pourrait encore aller chercher un à trois pouces, dit-on. Il prendra également du coffre au cours des prochaines années. Il est rapide une fois lancé, il protège bien la rondelle, il a le don du but, il s’impose physiquement…

Ses défauts? Il n’a pas de bonnes statistiques avancées et il doit améliorer ses deux, trois premiers coups de patin. C’est du moins ce qu’a osé dire son compatriote slovaque (et désormais montréalais) aux médias hier soir.

Et sa production en première division finlandaise a de quoi en inquiéter plusieurs. Surtout en première moitié et de saison et en séries. Sa (relativement) faible utilisation ne peut pas tout expliquer…

(Crédit: La Presse)

Mais Slafkovsky demeure le meilleur joueur qui était disponible hier soir. Il est prêt pour le show et il sera intéressant de voir ce que décideront les dirigeants du Canadien dans son cas en octobre.

Hughes a indiqué qu’il espérait voir Slafkovsky – qui a joué contre des hommes la saison dernière – jouer en Amérique du nord la saison prochaine. Soit à Montréal, soit à Laval…

S’il est prêt, il jouera dans la LNH. Sinon, il n’y a aucun problème à lui donner du temps dans la Ligue américaine. Ce n’est pas comme si le Rocket était mal géré/administré…

Il faudra savoir doser entre patience et gestion du risque, autant chez les dirigeants montréalais que chez les partisans.

J’aime la confiance et l’humour de Slafkovsky. Il frôle l’arrogance sans pour autant l’atteindre. De la confiance en soi, tu dois en avoir pour réussir dans un marché comme celui de Montréal (et avec une tonne de pression sur tes épaules).

Quant à Shane Wright, il a dû vivre une ÉNORME déception lorsqu’il a vu qu’il n’a pas été le premier joueur sélectionné… ni le deuxième et ni le troisième. Il a beau avoir indiqué aux médias qu’il était heureux d’avoir été repêché par le Kraken même s’il a chuté au repêchage, son visage ne disait pas la même chose, lui.

Autant lorsque Logan Cooley a été sélectionné tout juste avant lui au troisième échelon…

Qu’une fois venu le temps de retirer son veston sur la grande scène du Centre Bell.

Wright a même liké une photo de son regard qu’un Internaute disait dirigé vers la table du Canadien, pour ceux et celles qui douteraient de la direction des yeux de Wright.

On peut comprendre la frustration et l’énorme déception de Wright, mais ce dernier aurait dû se comporter en (jeune) professionnel. Là, il donne raison à ceux et celles qui questionnent son attitude depuis des semaines, il s’est possiblement fait quelques ennemis dans le très petit monde de la LNH… et il se met encore plus de pression sur les épaules. Thumbs down, Shane.

Place aux rondes 2 à 7 maintenant, et ce, dès 11h00 ce matin. Rappel : le Canadien possède le premier choix de cette deuxième journée de repêchage au Centre Bell. Repêchera-t-il un Québécois comme Tristan Luneau avec cette 33e sélection au total?

Prolongation

– Est-ce que Slafkovsky et Suzuki joueront ensemble et ce, durant plusieurs années? Se compléteront-ils bien?

– Slafkovsky a eu l’occasion de visiter le vestiaire des Canadiens hier soir.

– Slafkovsky a déjà participé à une école de hockey des Canadiens il y a huit ans. Cool!

– Dans le fond, ce n’était pas «Wright ou Slafkovsky?». C’était «Wright ou Dach?» en quelque sorte. [JDM]

– Il est clair que la COVID-19 et la saison 2020-21 qui a été annulée a fait mal à Shane Wright, de même qu’à toute la OHL. Seulement deux joueurs du circuit junior ontarien ont été repêchés en première ronde hier. Est-ce que sans saison 2020-21 en Ontario, Shane Wright aurait vraiment glissé au quatrième rang? Est-ce que le retard qu’a pris Wright à un âge aussi important peut se rattraper?

– Le CH a su garder secrète l’identité de sa sélection jusqu’à 15 minutes avant de l’annoncer. C’est Stéphane Leroux qui a brisé le silence et qui a eu le scoop. Bravo! Maudit que le nouvel état-major montréalais parle moins que l’ancien, hehe…

– Juraj Slafkovsky a confié vouloir devenir une sorte de Marian Hossa (dans le meilleur des scénarios).

– J’ai hâte de voir le grand ailier slovaque en action à Brossard du 10 au 13 juillet (camp de développement), de même qu’au vrai camp en septembre.

Rappel : À 14 ou 15 ans (selon les versions de l’histoire, hehe), Slafkovsky a quitté le domicile familial pour aller s’installer seul en appartement en Finlande. Quelle maturité! Hâte de voir s’il se pognera un appartement seul à Montréal (ou sur la rive sud)…

– Puisque Shane Wright a glissé jusqu’au quatrième rang overall, il y aura un peu moins de pression sur les épaules de Juraj Slafkovsky et la direction du Canadien. Les comparaisons avec Wright seront UN PEU moins intenses…

– Slafkovsky a fait l’objet de quelques huées lorsqu’il a fait son entrée au Centre Bell (via le tapis rouge officiel de la soirée). Il en a aussi reçu quelques-unes dans les secondes qui ont suivi sa sélection… mais rapidement, il est devenu le chouchou de la foule. L’ovation à laquelle il a eu droit en se rendant sur le plateau temporaire de TVA Sports était quelque chose. Ça change (très) vite dans le monde du hockey…

– Avec Slafkovsky et Filip Mesar, le Canadien a sélectionné deux Slovaques en première ronde… deux très bons amis en plus. On dit de Mesar qu’il est très rapide, talentueux, mais petit (5’10). Il joue avec des hommes depuis deux saisons déjà.

– Des joueurs de centre et des défenseurs ont presque exclusivement été repêchés en première moitié de première ronde. Sauf Slafkovsky, un ailier,  au sommet !

Hâte de voir Slafkovsky et Mesar lors des prochains championnats mondiaux junior en Alberta…

– Cole Caufield est heureux et enjoué de voir que Slafkovsky pourrait compléter son duo déjà efficace avec Nick Suzuki.

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