Être entraîneur dans la LNH est un exercice périlleux. Le tiers de tes joueurs t’aime, un tiers ne t’aime pas et le dernier tiers est prêt à basculer dans un camp ou l’autre à tout moment. Les coachs marchent constamment sur un fil de fer et chaque décision peut faire chavirer le navire. Quand les choses ne fonctionnent pas, tu n’as pas le choix d’agir pour tenter de ramener le bateau à bon port, sinon tu vas te mettre à couler, ça ne sera pas trop long. Je crois avoir assez fait dans les analogies maritimes…
Jon Cooper est un excellent coach. Assurément dans le top 3 actuellement dans la LNH selon la majorité des observateurs et contrairement à ce que l’on pourrait croire, diriger une équipe remplie de vedettes n’est pas plus simple qu’une en manque criant de talent. C’est le même boulot, simplement pas les mêmes défis.
Depuis le début de la saison, le Lightning est un bon petit club. Malgré ses effectifs remplis de joueurs étoiles, il vogue tranquillement vers les séries sur une mer sans grandes vagues à l’horizon. (Ça l’air qu’il me restait des analogies en réserve!) Samedi, le bon vieux Jon en a eu assez et il a décidé d’agir pour fouetter ses troupes et il n’a pas fait dans la dentelle. En troisième période du match contre les Sabres de Buffalo, il a carrément retenu au banc ses ténors pour tout ce dernier 20. Steven Stamkos, au banc. Nikita Kucherov, au banc, Brayden Point, même chose.
Résultat, une défaite de 5 à 3, mais surtout, un message très clair.
Le minimum auquel on se serait attendu, c’est que ces trois joueurs auraient eu le mors aux dents et qu’ils auraient rebondi tels les leaders qu’on s’imagine.
Pourtant, non. C’est tout le contraire qui est survenu hier avec une défaite de 6 à 0 contre les Hurricanes de la Caroline, des rivaux directs des Bolts qu’ils pourraient revoir en séries. C’est une défaite tellement pathétique qu’en 2e période, le Lightning n’a dirigé aucun tir sur la cage adverse. AUCUN TIR!
De passage à La Poche Bleue le midi, Maxim Lapierre a mentionné à Stéphane Gonzalez que c’était le début de la fin pour Cooper avec le Lightning.
— TVA Sports (@TVASports) March 6, 2023
« J’ai un grand respect pour cet entraîneur-là, il a fait de belles choses, mais je ne crois pas que t’assois trois gars comme ça. […] Je ne veux pas dire que c’est intentionnel, mais si le Lightning a zéro tir dans une période, ça ne leur tentait pas tant que ça. » – Maxim Lapierre
Selon moi, ça va prendre beaucoup plus que ça pour que Benoit Groulx soit appelé à remplacer Cooper derrière le banc du grand club. Toutefois, si ce genre de performances se répète, BriseBois finira par ne plus avoir le luxe de faire autrement. Après tout, tous les entraîneurs savent qu’ils finiront par se faire congédier un jour.
Aussi présent à l’émission, Louis Robitaille, l’entraîneur-chef des Olympiques de Gatineau, admet lui aussi que Jon Cooper joue avec le feu avec ce genre de décision. Toutefois, il ne croit pas que son poste soit en danger dans l’immédiat et que Cooper n’a jamais été du genre à se laisser intimider par ce genre de choses dans le passé.