Tous les yeux seront rivés vers Charles Hudon lorsque s’entamera le camp d’entrainement du Canadien de Montréal. Si tout se déroule comme prévu, l’injustice à son égard décriée par les partisans devrait se terminer cette année : enfin, le Québécois sera éligible au ballotage et il semble improbable que l’équipe risque d’y soumettre son nom afin de l’expédier dans la Ligue américaine.
Derrière ce dossier passionnant et ô combien intrigant se cache un questionnement beaucoup moins sexy et populaire : l’avenir de Jacob De La Rose à Montréal.
Lorsqu’interrogé à savoir qui était l’espoir du Tricolore le plus susceptible de se frayer un poste avec l’équipe, Mathias Brunet ne s’est pas gêné à énoncer le nom du Suédois.
D’emblée, le chroniqueur de La Presse se dévoile : il est en amour avec ce jeune malaimé.
Il n’en reste pas moins que durant son segment, Brunet demeure objectif à l’égard de Jacob De La Rose. Au sein de sa cuvée, le patineur a été l’un des espoirs ayant disputé le plus de matchs dans la LNH. Bien entendu, l’amour de Michel Therrien à son endroit lui a permis d’amasser cette expérience, mais dans la bonne chaise, De La Rose a tout de même démontré à un très jeune âge une maturité exceptionnelle dans son jeu.
Non, il ne vous fera pas bondir de votre siège dans les gradins du Centre Bell. Il n’aura jamais les mains ni le flair offensif légendaire d’un Jonathan Drouin.
Pensez-vous vraiment qu’une équipe de la LNH pourrait aspirer à quoi que ce soit avec douze Jonathan Drouin à l’attaque?
Que l’on aime cette stratégie ou pas, lorsque Trevor Timmins a annoncé sa sélection, en 2013, il savait qu’il s’élançait dans le but de frapper un coup sûr. Jacob De La Rose n’a jamais été perçu par une tête de hockey sérieuse comme plus qu’un joueur qui excelle sur un bottom 6, et cette perception ne changera pas.
Reste que l’espoir du Canadien a démontré quelques bons flashs offensifs puis cumulé quelques points à la fin de la dernière saison au sein des Ice Caps. Mathias Brunet croit même qu’un jour, il sera apte à devenir un pivot de troisième trio dont toutes les équipes auraient besoin pour remporter une Coupe Stanley!
Même si cette prédiction est audacieuse, le conserver avec le grand club dans l’immédiat serait probablement un geste sage. Pourquoi sacrifier des choix de repêchage chaque campagne dans le but d’acquérir des Steve Ott et des Dwight King qui quittent l’organisation après quelques parties alors que l’équipe compte déjà sur un jeune homme versatile apte à évoluer sur une unité de soutien?
Car à l’instar de Charles Hudon, le Suédois devra être offert à toutes les formations de la Ligue nationale avant d’évoluer pour le Rocket. L’état-major de l’équipe qui l’a repêché si tôt il y a quelque année sera-t-il prêt à le laisser filer sans recevoir le moindre actif en retour de ses services?