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Gary Bettman : l’homme le plus influent du hockey depuis 30 ans

Nous aimons tous Gary Bettman! Depuis 30 ans, l’ancien de la NBA, a toujours pris des décisions très populaires parmi les amateurs de hockey du monde entier. Les joueurs l’adorent plus que tout et ils espèrent que son règne se poursuivra pour un autre 30 ans.

Ben non!

À part que ça fait 30 ans que Bettman dirige la LNH, rien de ce que je viens d’écrire n’est vrai. Malgré tout l’amour que nous lui portons, c’est lui le boss et tant qu’il n’aura pas choisi de quitter, les propriétaires, eux, vont continuer de lui faire confiance et il restera en poste.

Trois décennies, à défaut de se fêter dans son cas, à tout le moins, ça se souligne. Voici donc quelques événements marquants du règne de Gary Bettman!

1) Sa nomination

C’est le 12 décembre 1992 que Gary Bettman est nommé commissaire de la LNH. Il prend officiellement la tête de la ligue le 1er février 1993 et il sera accompagné par l’ancien président Gil Stein pendant quelques mois. Avant, il était du côté de la NBA avec qui il a travaillé à partir de 1981.

On peut dire que Gary est un gars fidèle en affaires. Il travaillait pour les départements du marketing et des affaires légales.

2) Les conflits de travail

Bettman est un féroce négociateur. Par trois fois, il a forcé la ligue à prendre une pause et à causer des arrêts de travail aux joueurs en tenant la ligue dure envers eux. Résultats des conflits : En 1994-95, la ligue instaure les contrats d’entrée pour les recrues et les joueurs deviennent agent libre à 31 ans seulement. 

En 2004-2005, Gary réussit finalement à imposer son fameux plafond salarial. Pendant un certain temps durant les négociations, l’idée d’instaurer une taxe de luxe aux équipes riches a été discutée. Le commissaire aura convaincu les propriétaires de faire front commun et de militer pour le plafond salarial. Son coup le plus fumant en 30 ans. Les joueurs doivent d’ailleurs assumer une diminution de salaire de 24 % sur les contrats en vigueur pour se conformer au nouveau plafond. De l’autre côté, les joueurs gagnent le droit d’avoir accès à l’autonomie complète après 7 ans de carrière. Youppidou les boys, vous avez gagné de quoi… 

En 2012-2013, Gary fait un double down. Un plafond salarial n’était pas suffisant, il réussit à obtenir une diminution de pourcentage des joueurs dans le partage des revenus, passant de 57 % à 46 %. Il obtient aussi que les contrats des joueurs ne puissent plus dépasser 8 ans pour une prolongation et 7 ans pour les nouvelles ententes. Les directeurs généraux obtiennent la possibilité de faire le rachat de deux contrats sans pénalité sur la masse salariale de leur club. (Coucou Scott Gomez et Tomas Kaberle.) Je cherche encore ce que les joueurs ont gagné dans ce bras de fer avec Bettman!

(Crédit: NHL.com)

3) Les expansions et déménagements

Gary Bettman aime le sud des États-Unis. Genre beaucoup! Depuis son arrivée en poste, la Floride, Anaheim, la Caroline, Nashville, Atlanta, Las Vegas, Dallas et l’Arizona ont obtenu des clubs. Bon, il a aussi offert des équipes à Columbus, au Minnesota, à Seattle et au Colorado. Cette dernière destination résulte du déménagement des Nordiques de Québec. Je crois, et nous sommes nombreux à avoir cette opinion, que si Gary Bettman avait vraiment voulu conserver les Nordiques comme il le fait actuellement avec les Coyotes de l’Arizona, l’équipe de Québec serait encore là. Juste 10 % de son acharnement à garder le club du désert aurait été largement suffisant. Mais Gary aime le sud.

Malgré tout, il n’aura pas réussi à maintenir les Thrashers à Atlanta et un retour au nord de la frontière aura été inévitable. D’ailleurs, je me souviendrai toujours du commentaire de Gary Bettman alors qu’il mentionnait aux partisans de Winnipeg que l’aréna devait être plein pour que ça puisse fonctionner. Ça fait combien de temps que les Coyotes n’ont pas rempli un aréna digne de la LNH? Je demande pour un ami…

4) Les contrats de télévision

La fixation de Gary Bettman pour le sud des États-Unis n’est pas étrangère à sa volonté d’obtenir plus de revenus pour sa ligue par l’entremise de contrats de télédiffusion nationaux. En 1994, il obtient un contrat de 5 ans avec Fox d’une valeur de 155 M$. En 1998, il décroche une entente de 600 M$ avec ABC et ESPN, soit presque 4 fois plus que l’entente précédente. En 2006, c’est Comcast qui décroche les droits au coût de 207,5 M$ pour 3 ans. Les parties seront diffusées sur le Outdoor Life Network (la sens-tu, la drop?).

Mais ce n’était que partie remise pour Bettman qui, en 2011, annonce une entente de 10 ans avec Comcast/NBC d’une valeur de 2 milliards de dollars. Ça commence à faire de l’argent popire… mais ça demeure de la petite bière quand on compare à l’entente de 5,2 milliards de dollars avec Rogers Media en 2013 pour les droits de diffusion au Canada. Ai-je besoin de vous rappeler qu’il n’y a que 7 des 32 clubs dans nos froids contrées?

5) L’argent

Quand Gary Bettman a été nommé, les équipes de la LNH valaient en moyenne 400 M$. Depuis, elles ont presque triplé de valeur. Aujourd’hui, la concession moyenne vaut 1,3 milliards de dollars, selon Forbes. Les Rangers trônent au sommet à 2,2 G$, tout juste devant les Maple Leafs de Toronto (2 G$) et les Canadiens de Montréal (1,85 G$). Là-dessus, il faut noter que les Coyotes de l’Arizona plombent cette moyenne avec leur valeur de 450 M$.

Pour vous donner une idée du bond de la valeur des concessions dans la LNH, les Nordiques de Québec ont été vendu pour 75 M$ à Comsat communication au moment de leur déménagement à Denver au Colorado. En comparaison, les propriétaires du Kraken de Seattle ont dû payer 650 M$ pour avoir le droit de rejoindre la LNH. Ça, c’est sans avoir de joueurs dans ton club. Quand les Nordiques sont déménagés, ils venaient avec Joe Sakic et Peter Forsberg pour ne nommer qu’eux. Le Kraken a dû se contenter de Gavin Bayreuther et Carsen Twarynski via le repêchage d’expansion (Oui, j’avoue, je suis de mauvaise foi!). Pas du tout la même game, on s’entend!

Conclusion

Voilà les cinq éléments qui m’ont le plus marqué dans le règne de Gary Bettman. Bien sûr, il y a plein d’autres choses que j’aurais pu mentionner, par exemple, les conflits constants entre la LNH et les Jeux olympiques, la tenue de matchs extérieurs partout sauf à Montréal et le refus de la LNH de reconnaître les risques de commotions cérébrales pour ses athlètes. Mais, il fallait bien s’arrêter à un moment donné.

Comme vous pouvez le constater, je ne suis pas le plus grand fan de Gary et j’ai très hâte que nous ayons droit à un nouveau commissaire pour faire changement. Malheureusement, Gary a beau se faire huer à chaque apparition devant le public, ça ne compte pas tellement dans la balance. Les millions de dollars de profit et de valeur supplémentaire qu’il a offerts aux proprios, c’est ça qui compte vraiment, au final.

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