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Galchenyuk-Domi : prenons une bonne respiration

« Mais quel mauvais échange. »

Des commentaires comme ceux-ci, il y en avait partout, hier soir, lorsque le Canadien a échangé Alex Galchenyuk aux Coyotes de l’Arizona en retour de Max Domi. Les fils Twitter et Facebook de bien des gens ont été complètement envahis par une vague de haine générale envers Marc Bergevin.

D’ailleurs, avant de lire ce texte, je vous conseille d’aller lire celui-ci pour savoir tous les détails techniques sur la transaction, annoncée en primeur par DansLesCoulisses. 

On a donc eu droit à un autre parfait exemple de l’analyse sous le coup de l’émotion. Une erreur fatale qui affecte le jugement comme rien d’autre ne le fait. L’émotion, c’est humain, c’est intense et ça empêche de penser de manière réfléchie.

Un pas de recul, c’est ce dont tout le monde a besoin. Car au final, Marc Bergevin n’est pas un (insérez ici une insulte ponctuée de sacres) qui devrait être renvoyé sur-le-champ.

Hier soir, nous avons examiné les faits, maintenant, plongeons dans l’analyse de la matière brute de cette transaction qui peut avoir l’air complètement à l’avantage des Coyotes, mais qui ne l’est pas autant.

La nature des deux joueurs et la motivation derrière le troc

D’abord, il faut comprendre que la transaction n’a pas été faite sur un coup de tête. Il a été rapporté que les deux clans avaient discuté de Domi avant la date limite des transactions.

Les motivations des deux équipes n’étaient pas non plus les mêmes : elles ne le sont jamais, sans quoi ces transactions ne verraient pas le jour.

Le Canadien semble avoir effectué la transaction, car Marc Bergevin et son équipe ont jugé que le potentiel d’amélioration de Domi était supérieur à celui de Galchenyuk… Mais aussi pour une question de caractère.

Ce qu’on raconte dans les alentours de l’équipe, sans que personne ne semble vouloir l’avouer, c’est que Galchenyuk n’a pas la plus belle des mentalités. On parle souvent d’une influence nocive de sa famille… Et ce n’est pas un mythe.

Dans ce sens, la fougue et l’énergie de Max Domi, combinées à son talent offensif indéniable, font de lui un joueur de choix, autant sur papier que sur le plan émotionnel. Domi semble forgé pour le Centre Bell.

Devrions-nous pour autant donner le bénéfice du doute au Canadien, puisque les motivations de l’équipe étaient différentes et basées sur un aspect qui POURRAIT être très bénéfique pour l’équipe?

On doit quand même prendre en compte qu’Alex Galchenyuk a déjà inscrit 30 buts en une saison et que Domi en a inscrit 5 (sur un gardien) lors de la dernière saison. Mais ce serait déformer les faits à son propre avantage, car la production de points par match des deux joueurs est identique, en carrière, dans deux environnements et deux rôles différents.

Pas nécessairement. Il y a une tonne d’autres choses à analyser concernant cette transaction.

La possibilité d’un rebondissement

Comme mentionné ci-haut, si cette transaction a été faite, c’est qu’on juge que le potentiel d’amélioration de Domi est semblable ou supérieur à celui de Galchenyuk.

On croit qu’il rebondira d’une saison moyenne dans un marché de hockey très faible.

Toutefois, au contraire, Galchenyuk pourrait tout autant profiter d’un changement d’air moins envahi par les journalistes, moins sous les projecteurs. Ça semble être un endroit idéal pour l’Américain.

Pourrait-il exploser en Arizona? Totalement.

Est-ce que ça veut dire qu’il gagnera un championnat? Aucunement. Un talent brut incroyable n’achète pas certaines choses un peu plus difficiles à définir comme la constance, l’énergie et autres aspects semblables.

Sa valeur sur le marché avait baissé, c’est certain.

Et au final, le travail de Marc Bergevin n’est pas de connaître la production de buts et de points d’un joueur et de juger s’il devrait l’acquérir. C’est plutôt de déterminer ce qui va le plus AIDER son équipe.

Et l’alignement, lui?

Lorsque la transaction a été annoncée, plusieurs personnes se sont demandé pourquoi Marc Bergevin avait décidé d’accueillir un autre ailier à Montréal, alors qu’il y a déjà un surplus à cette position.

À cette question, il y a deux réponses possibles auxquelles on peut penser. On devrait le savoir ce midi, lorsque le DG du Canadien s’adressera aux médias.

1. Le Canadien voit Max Domi comme un joueur de centre

Domi n’avait pas joué au centre depuis l’âge de 16 ans, mais a recommencé à le faire cette saison en Arizona. Peu de personnes le savent, ça, mais c’est un détail important.

On ne parle pas d’un centre naturel… Mais. Jonathan Drouin commence à s’y faire, et dans une situation où la vision est davantage à moyen terme, prendre son temps est totalement acceptable.

Et si jamais l’exercice venait à ne pas fonctionner… On pourrait alors compter sur une banque d’ailiers très garnie et ça permettrait au Canadien de se débarrasser d’un ou deux ailiers pour obtenir du renfort à la ligne bleue.

Et si jamais on le considère déjà comme un ailier…

2. Le Canadien prépare autre chose

Si Max Domi est un ailier, alors le Canadien prépare quelque chose d’autre, puisqu’il y a trop d’ailiers à Montréal. Le premier nom qui vient en tête est évidemment celui de Max Pacioretty… qui semble intéresser certaines équipes qui repêcheront très haut, au prochain repêchage.

Je ne ferai pas de lien trop spéculatif, mais vous pouvez faire les vôtres sans problème.

On peut aussi mentionner qu’une option de moins au centre pourrait rapprocher Kotkaniemi de Montréal.

Tout ça pour dire qu’il faut être certain d’une chose : les motivations derrière la transaction n’ont pas été déterminées sur un coup de tête.

Bref. La morale de cette histoire, je crois, est qu’il y a beaucoup trop de facteurs dans une transaction pour effectuer un jugement rapide dans les 30 minutes suivant celle-ci. Il faut le prendre le temps de s’asseoir et d’essayer de voir chacun des détails qui fait ce troc.

On n’a pas encore fini d’analyser, mais ça s’en vient. On construit le puzzle morceau après morceau, tranquillement.

Pour l’instant, on remercie Alex Galchenyuk pour le service et les beaux moments que les partisans du Canadien ont vécus grâce à lui.

Et surtout, bienvenue à Montréal, Max Domi.

En Prolongation

– Important : je ne suis pas un partisan de Marc Bergevin. Je ne suis pas en accord avec toutes les transactions qu’il a effectuées, mais je crois qu’il est important d’analyser en profondeur avant d’effectuer un jugement sur cette décision.

– Une autre des motivations du Canadien : avoir un peu plus d’espace sous le cap salarial. Domi devrait demander autour de 3 à 3.5 millions de dollars (théoriquement) pour son prochain contrat. Quelques sous en moins.

– Le Canadien a-t-il fait exprès?

– Une grosse flèche en direction de Marc Bergevin.

– Nikita Scherbak réagit au départ de son bon ami.

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