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Finale de la Coupe Stanley : Shea Weber avait averti Dominique Ducharme que sa carrière était terminée

Je donnerais cher pour être une petite mouche et pouvoir circuler librement dans les dédales du Centre Bell et découvrir toutes les histoires qui s’y déroulent en coulisses. Il s’en passe des affaires dans ce building !

Les petites brides qui se rendent jusqu’à nous sont déjà passionnantes, imaginez tout le reste…

Grâce à certains intervenants proches de l’organisation, on finit par être en mesure de combler quelques vides ici et là dans les histoires. C’est le cas aujourd’hui par l’entremise d’une entrevue de Dominique Ducharme.

De passage au podcast Deal avec! de Maxim Martin, Ducharme nous en apprend un petit peu plus sur la fin du passage de Shea Weber en tant que joueur chez le Canadien de Montréal.

L’ancien entraîneur-chef du Canadien est une bonne connaissance de l’humoriste depuis une quinzaine d’années et ils habitent même très près l’un de l’autre. D’ailleurs, on apprend dans le podcast que Joël Bouchard et Martin habitent le même immeuble. Bouchard et Ducharme sont de très bons amis et anciens collègues de travail avec l’équipe canadienne au Championnat du monde de hockey junior.

Ça ne change pas grand-chose dans l’histoire qui nous intéresse aujourd’hui. À part peut-être d’aider Ducharme à se livrer plus ouvertement dans le cadre de cette interview.

Mais revenons à ce qui vous a amené à cliquer sur cet article.

Au cours de l’épisode, Maxim Martin amène la discussion vers la fin du règne de Ducharme à la barre du CH. Il le questionne s’il avait vu venir la débandade de son club lors de la saison 2021-2022, qui aura mené à son congédiement.

Candidement, le coach dévoile qu’il s’attendait à ce que ce soit difficile. En sachant que les joueurs avaient terminé leur parcours en séries en juillet en raison de leur présence en finale, ça ne laissait pas beaucoup de temps aux gars pour guérir, décanter de la saison éprouvante en mode COVID et revenir à l’entraînement. La plupart de ses hommes n’avaient eu qu’une vingtaine de jours d’entraînement durant l’été et c’était loin d’être optimal.

Guy Boucher le dit souvent, le repos est une arme majeure au hockey et le Tricolore en a cruellement manqué.

Mais vraiment, la pièce maîtresse qui a fait que le château de cartes s’est écroulé a été une rencontre entre l’entraîneur et son capitaine.

« Je savais qu’on était pour avoir des défis. Quand Shea Weber vient s’asseoir en avant de toi, trois jours après la finale, et qu’il dit en pleurant qu’il ne sera pas capable de jouer. C’est surprenant. » – Dominique Ducharme

De un, ça doit être assez surprenant en effet de voir un colosse comme Shea Weber se déconstruire en avant de toi. Le Man Mountain n’a pas l’air d’être le type de gars à être très proche de ses émotions. D’ailleurs, j’ai rarement vu des montagnes pleurer dans ma vie !

De deux, je vous ai parlé à quelques occasions que la gestion de la décroissance est un sujet qui m’interpelle beaucoup. Je considère qu’au hockey, on fait fréquemment de l’aveuglement volontaire. On refuse de voir que le corps des athlètes s’effrite avec les années et que les performances finiront inévitablement par décroître.

J’en parlais justement ici dans cet article où je faisais le parallèle entre l’impact de la fin de la carrière de Patrice Bergeron pour les Bruins et celles de Weber et Carey Price pour le Canadien.

J’ai fait le saut en revoyant une entrevue de BPM Sports que j’avais inclus dans l’article. Dominique Ducharme y mentionne que le Canadien n’avait aucune idée que c’était la fin du chemin pour Shea Weber.

Quelle version de l’histoire est la bonne, Dominique ?

Celle où Shea pleure dans ton bureau trois jours après la finale ou celle où vous n’aviez aucune idée de ce qui allait arriver au capitaine et où vous vous êtes ramassé flat foot?

Je suis curieux…

Parce que dans le second cas, et avec le passage de Carey Price dans le programme d’aide aux joueurs, j’ai la ferme conviction que les choses auraient dû être gérées autrement. Quand tu perds Shea Weber et Carey Price pour les raisons déjà évoquées en plus de Corey Perry et Phillip Danault, tu dois le prendre en compte dans ton évaluation.

J’ai de la misère à croire à la surprise dans le dossier de Weber. Après tout, c’était connu depuis des mois, voir des années, que Shea Weber avait besoin d’énormément de séances de traitement pour être apte à jouer dans des matchs de la LNH.

Pour moi, tu ne pouvais juste pas te présenter au tournoi de golf de l’équipe en disant que tu vises les séries et que tu veux bâtir sur les succès de la saison précédente.

À mon avis, ça ressemble à de la fausse représentation envers les partisans tout ça.

Vous en pensez quoi, vous autres ?

Prolongation

Un peu plus loin dans la discussion, l’ancien porte-couleurs de l’Université du Vermont a mentionné comment Shea Weber et Corey Perry étaient les leaders de l’équipe. Chaque jour, il prenait le temps de les informer de ce qui allait arriver le lendemain. Ça lui permettait d’avoir deux alliés majeurs dans le vestiaire.

Malheureusement, Perry a signé avec Tampa Bay et Weber n’est jamais revenu.

Il s’est retrouvé avec aucun leader sous la main et il ne savait plus à qui s’adresser pour mieux faire passer ses messages. Clairement, Jeff Petry n’était pas une option à ses yeux.

Il s’est finalement tourné vers Tyler Toffoli. Mais à 28 ans, ce dernier se trouvait trop jeune pour assumer ce genre de rôle.

Ducharme était donc un géant au pied d’argile en commençant sa dernière saison. Toute sa stratégie (gagnante) s’est écroulée du jour au lendemain et il n’y pouvait rien.

Marc Bergevin le savait très bien et il n’a rien fait pour l’aider. Pas même sortir publiquement pour recadrer les attentes du public envers l’équipe.

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