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Dur lendemain de veille | L’Impact : une famille

Ouf.

Dur, dur lendemain de veille. Encore un peu difficile d’y croire, que tout est déjà terminé, qu’on ne reverra plus Didier Drogba, que tout est à refaire…

Tout de même, mercredi dernier était tout un moment de sport, l’un des plus grands que j’ai eu la chance de vivre en vrai. Oui, l’Impact a perdu, la fin de prolongation fût très difficile à vivre et le chemin de retour de Toronto très, très, très long. Mais les émotions qu’on a vécues, les ups and downs tout au long du match, l’euphorie suivie de la désolation… Inoubliable.

Ce n’est pas le meilleur vidéo, mais voici à quoi ça ressemblait dans les estrades avec les Ultras. Du début à la fin du match, même quand il est devenu clair que la partie était perdue, les quelques 500 vrais partisans qui ont fait le déplacement ont chanté de toutes leurs forces pour encourager leur équipe. Les multiples insultes des fans torontois près de nous ne faisaient qu’encourager à continuer, à chanter plus fort. D’ailleurs, le moment que je retiens de cette expérience, au-delà des multiples bières qui se lançaient à droite à gauche et des nombreux doigts d’honneur que j’ai reçus, c’est l’incompréhension totale dans les yeux des partisans torontois qui nous regardaient continuer à encourager notre équipe malgré le score de 0-2 en prolongation.

La fierté, l’amour de l’équipe, des joueurs et des couleurs, ne se définit pas par la victoire ou la défaite. Le dépassement de soi, le désir de vaincre, l’envie de gagner pour Montréal et l’esprit d’équipe ont inspiré les partisans, ont inspiré la ville. Ça ne remplacera jamais une victoire, mais ça demeure quelque chose que Toronto, visiblement, ne comprendra jamais.

Les joueurs ont réellement créé une communion dans le vestiaire, ça se ressentait durant les matchs, et on l’a encore vu cette semaine lorsqu’ils sont revenus à Montréal pour faire, déjà, un bilan de la saison. Ces joueurs s’adorent, et ils n’ont pas fini d’avancer ensemble. Ce groupe a encore soif de victoires, soit de championnats, et ils auront la chance de se reprendre l’an prochain. Une vraie famille.

Pour ce qui est du match en tant que tel, vous l’avez vu et entendu comme moi, les ballons arrêtés et le jeu de tête ont coulé l’Impact et sauvé Toronto. 3 buts qui proviennent d’un corner, c’en est ridicule tellement ça aurait pu être évité.

Ce n’est pas nouveau, ça a toujours été un problème pour les montréalais, autant pour ce groupe que pour l’équipe en général depuis son entrée en MLS. L’Impact s’en tirait bien à ce niveau en séries, mais les mauvaises habitudes l’ont finalement rattrapé, à un bien mauvais moment.

Au moins, l’Impact sait clairement à quels niveaux il DOIT s’améliorer s’il veut survivre plus longtemps en séries l’an prochain et celles qui suivront.

17 buts de la tête, 21 provenant de centres. C’est beaucoup, beaucoup trop. La défense montréalais devra être plus grande, plus solide, et plus rapide à réagir sur les ballons qui entrent dans la surface, évidemment, mais Evan Bush devra également se regarder dans le miroir et voir comment il peut mieux gérer sa surface pour éviter ce genre de situations.

D’ailleurs, tout le monde a planté Victor Cabrera suite à la défaite, généralement avec raison, mais personne n’a parlé d’Evan Bush? Quand tu accordes 5 buts dans un match si important, tu ne peux pas être totalement fier de ta performance. Je pense notamment au deuxième but, qui a fait très très mal, où Altidore a trouvé un mini-espace en déviant le ballon de la tête short side. Ou encore au dernier but, alors que Bush est bien positionné mais échappe le ballon.

Il reste qu’à ce point, il ne sert à rien de chercher à blâmer des joueurs individuellement. Ils ont essayé, on l’a vu, on l’a senti. Même Cabrera, que je vois se faire démolir sur les réseaux sociaux depuis la défaite, ne mérite pas tout cela. Il n’a que 23 ans, il va apprendre, et une expérience comme celle-ci lui sera énormément bénéfique. Car oui, selon moi, il sera de retour.

Ce qui a fait la différence dans la série contre Toronto, au-delà des ballons arrêtés, du jeu de tête de la supériorité physique des hommes en rouge sur les montréalais, c’est l’argent, le payroll, les ressources disponibles…

Dans les deux matchs, les remplaçants torontois ont fait toute la différence. Toussaint Ricketts, Will Johnson, Benoit Cheyrou. Avoir le luxe de mettre ce genre de joueurs sur le banc, alors qu’ils seraient probablement partant pour la majorité des autres équipes, notamment pour l’Impact, fait vraiment une énorme différence.

Cheyrou et Ricketts qui marquent en prolongation mercredi, alors qu’Harry Shipp qui vient juste d’entrer a l’air complètement perdu sur le terrain. La différence s’est joué là, dans cette profondeur qui a permis à Toronto d’obtenir un deuxième souffle pendant que l’Impact demeurait en mode « survie ». Malheureusement, toute légende qu’il est, Didier Drogba n’a pas été en mesure de faire la différence dans aucune des deux rencontres.

C’était donc la dernière présence de Didier Drogba dans un uniforme montréalais. Il aura fait de grandes choses ici, même sans avoir pu nous livrer un championnat. L’Ivoirien peut quitter la tête haute, et Montréal peut être fière d’avoir aligné un joueur de cette trempe.

C’est terminé pour 2016, donc. L’Impact nous aura fait vivre de beaux moments, et nous aura fait croire, jusqu’au bout, jusqu’à la toute fin.

Il faut maintenant se tourner vers l’an prochain, plusieurs changements sont à venir. Pour le moment, Drogba est le seul joueur qui ne sera assurément pas de retour, mais d’autres changements vont clairement survenir. Est-ce qu’Ambroise Oyongo quittera vers l’Europe? Quels joueurs l’Impact risque-t’il de perdre au repêchage d’expansion? Quelles positions l’Impact doit-il améliorer en premier lieu? Est-ce que Blerim Dzemaili aura un impact suffisant sur le milieu de terrain montréalais?

Mon prochain article sera consacré à ces questions, à un bilan de fin de saison et à déterminer les forces, faiblesses et besoins de l’alignement actuel de l’Impact de Montréal.

N’hésitez pas à m’envoyer votre propre bilan, à commenter l’article et à me suivre sur Twitter et Facebook.

ALLONS!

 

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