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Dominique Ducharme : Il n’a jamais été en mesure d’aller chercher le respect de ses joueurs à Montréal

Tourner le fer dans la plaie.

Jeter de l’huile sur le feu.

S’acharner sur un gars à terre.

Sortez l’expression qui vous convient le mieux et rayez-là de votre esprit. Mon but ce soir n’est absolument pas de cracher sur Dominique Ducharme. Il a été le premier entraîneur des Canadiens depuis très longtemps à être en mesure d’amener son club en finale de la coupe Stanley. Les mauvaises langues ajouteront une tonne de bémols à base de division canadienne, mais moi, je ne vais pas là. Il a atteint la finale de la coupe Stanley et aucun club ne leur a fait la vie facile parce que c’étaient nos Glorieux à nous qu’ils affrontaient.

Mais je n’ai d’autre choix que de vous rapporter les propos des intervenants du podcast Sortie de zone de La Presse et du 98,5 Sports d’aujourd’hui. Dans un segment, Jérémie Rainville, Philippe Cantin, Richard Labbé et Stéphane Waite sont revenus sur un entretien de Labbé avec Jonathan Drouin. Dans celui-ci, Drouin mentionnait que les gars connaissaient exactement ce qu’ils devaient faire à chaque match et que les entraîneurs savaient préparer les joueurs. Une flèche, plus ou moins subtile, de l’attaquant envers les prédécesseurs de Martin St-Louis.

Mais que Drouin encense son coach actuel, il n’y a pas de problème là. Qu’on y voie des pointes, encore là, c’est une lecture entre les lignes qu’on peut se permettre de faire. Mais c’est l’analyse des participants du balado qui étonne le plus.

D’entrée de jeu, Jérémie Rainville souligne que les joueurs peuvent décider de ne pas écouter les entraîneurs et que Dominique Ducharme n’a jamais eu droit à ce genre de respect de la part de ses troupes et que les gars n’écoutaient pas ses consignes. Richard Labbé pousse plus loin en évoquant un parallèle assez douloureux dans l’histoire des Canadiens :

« C’est tellement dommage parce que je trouve que Dominique Ducharme est un bien meilleur coach que ce qu’on a vu malheureusement avec ses résultats ici. Ça me fait penser à Jean Perron, avec la différence, que ça ne s’est pas terminée avec une coupe Stanley. » – Richard Labbé

C’est connu aujourd’hui qu’à un certain point, Bob Gainey et les vétérans de l’équipe à l’époque ont littéralement pris en charge le club pour le mener à la coupe Stanley. Perron n’ayant plus le respect de ses joueurs, ce n’était plus lui qui menait la barque à bon port lors de la conquête de 1986.

Dominique Ducharme, aux dires de Richard Labbé, était malheureusement dans une position semblable. Lorsqu’il avait l’appui de Carey Price, Shea Weber, Corey Perry et Eric Staal, tout allait bien. Mais quand les deux premiers se sont retrouvés sur la liste des blessés à long terme et les deux derniers sous d’autres cieux, Ducharme n’avait plus le « torque » pour guider les troupes. On s’imagine très bien que Jeff Petry n’aurait pas fait une sortie publique contre Martin St-Louis, alors qu’il n’a pas trop hésité à le faire sous la tutelle de Ducharme. Parce que St-Louis, même s’il est nouveau dans le rôle d’entraîneur, vient avec une prestance qui rallie les gars.

Dans un article publié en marge de l’intronisation de Daniel Alfredsson aujourd’hui, le journaliste Ian Mendes de The Athletic a dévoilé une histoire à propos du leadership d’Alfie qui m’a fait drôlement penser à la situation de Ducharme. Il y raconte que lors d’un match de la saison 2012-13, Paul MacLean rageait après ses gars en revenant au vestiaire après la première période d’un match, il renversait les poubelles et il gueulait après tout le monde. Alfredsson s’est levé et a répondu au coach :

« Paul, get the f— out of our locker room. We’ll figure this out. »

Selon les coéquipiers d’Alfredsson, les coachs veulent parfois que les gars prennent le contrôle de la chambre, car ils sont tannés de répéter toujours la même chose et que le message ne passe plus.

Dans le cas de Ducharme et Perron, c’était rendu bien plus loin que ça. Ils avaient atteint un point de non-retour et leurs jours étaient comptés à la barre de leur équipe. Quand le respect de l’autorité n’est plus là, impossible de faire marche arrière.

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