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Des comparables (plus) pertinents pour Juraj Slafkovsky

Il sera toujours tentant et pertinent de comparer Juraj Slafkovsky aux autres premiers choix au total.

Dernièrement, le Journal de Québec a d’ailleurs publié un texte dans lequel Juraj Slafkovsky se révélait comme un des quatre pires premiers choix au total des 50 dernières années après 50 matchs.

Ça frappe l’imaginaire.

Mais, puisque nous sommes en démocratie, d’autres regards sont possibles et plusieurs objections peuvent être soulevées!

Premièrement, si on s’en tient aux premiers choix au total, par la même occasion, on se retrouve ainsi à mettre dans le même panier que Slafkovsky des joueurs générationnels, des défenseurs, des gardiens de buts, des joueurs de petite taille, des joueurs qui n’ont pas joué leurs 50 premiers matchs à 18 ans, etc.

Une jolie salade de fruits, comme dirait Michel Therrien!

Ensuite, que peut-on conclure des 50 premiers matchs dans la LNH d’un gars de 18 ans, 6’3 et 235 lbs, qui n’a même pas terminé d’amadouer son propre corps?

Pas grand-chose…

D’ailleurs, absolument personne ne s’attendait à du grandiose de la part de Slaf à sa première année comme seul joueur de 18 ans de sa faible cuvée à jouer dans la LNH.

Et aucune analyse réfléchie ne lui prédisait plus de 40 points cette saison… à moins de considérer les projections loufoques de ESPN comme une analyse sérieuse!

Slaf est tout simplement encore très loin du produit fini. Il faut juste platement accepter cette réalité pour encore quelque temps.

Quoique l’on pense de la stratégie de développement du CH, on a décidé de le faire jouer à Montréal pour qu’il apprenne auprès de Martin St-Louis, pas pour qu’il fasse des points et épate la galerie.

St-Louis doit constamment défendre la stratégie de développement du Canadien au sujet de Slafkovsky…
(Crédit: capture d’écran)

Enfin, il faut surtout tenir compte de ce que l’équipe espérait obtenir en le repêchant et ce à quoi elle a dit « non » par la même occasion.

Elle voulait un « power forward » avec un caractère spécial pour jouer à Montréal. Tout ça dans une vision à long terme, sur un horizon de cinq ans.

Bref, mettre en lumière que Slaf a un moins bon début de carrière que des individus comme McDavid, Matthews, Kane, Crosby, Ovechkin, Lindros, de même que des flops comme Patrik Stefan et Brian Lawton, ne nous mène malheureusement pas bien loin.

Par contre, si on le compare à d’autres joueurs qui ont eux aussi été repêchés dans l’espoir qu’ils se classent parmi les meilleurs attaquants de puissance de leur génération, on risque d’avoir des référents plus justes pour le joueur et ceux qui l’ont repêché.

Mais avant…

La décision de 2022

Même s’ils représentent trois styles de joueurs complètement différents, il sera toujours normal et légitime de comparer le gros Slovaque au « petit Américain » Logan Cooley et au « good Canadian boy » Shane Wright.

Tout le monde savait que le Canadien voulait repêcher un attaquant et que la décision allait s’arrêter sur un de ces trois-là en 2022, le bon, la brute ou le truand!

Avec le luxe de parler premier, le Tricolore avait donc le choix ultime.

Peut-être que Bobrov et compagnie trouvaient que Cooley n’apportait pas quelque chose de suffisamment différent et meilleur que les petits attaquants talentueux déjà avec l’équipe?

Peut-être, comme bien d’autres, n’ont-ils vraiment pas été impressionnés par la personnalité de Shane Wright?

Plus important encore, peut-être aussi que la direction du CH préférait le profil de Kirby Dach – qu’elle a acquis au même moment qu’elle repêchait Slafkovsky – à ceux de Cooley et Wright comme joueur de centre?

Ça doit ressembler à quelque chose comme ça puisqu’ils ont arrêté leur choix sur Slaf pour son gabarit, son potentiel à long terme et sa personnalité débordante de confiance.

Selon eux, des trois attaquants qui les ont fait réfléchir, c’est lui qui sera le « meilleur » ou, à tout le moins, le plus utile pour l’équipe dans cinq ans.

Et avec l’ajout de Dach, ils se retrouvaient à combler un besoin criant en ajoutant deux attaquants talentueux de 6’3-6’4 et plus de 210 lbs à son futur top-6.

Difficile d’être contre cette logique.

Il n’est pas difficile d’imaginer que Slafkovsky aurait présentement plus de points au compteur avec Dach à ses côtés…
(Crédit: Capture d’écran/Twitter)

Bref, entre temps, on continuera de suivre et de commenter la progression du fameux trio d’espoirs sélectionnés 1er, 3e et 4e en 2022, mais ne perdons pas de vue qu’on n’aura une première conclusion valable seulement qu’en 2027!

Mais passons maintenant aux comparables plus pertinents au style de joueur qu’est Slafkovsky.

Les power forwards comparables de sa génération

Il existe toutes sortes de joueurs de centre offensifs, toutes sortes de défenseurs offensifs, toutes sortes de gardiens « techniques ».

Et il existe aussi toutes sortes de « power forwards ».

En gros, ce qui réunit tout ce beau monde sous le parapluie « attaquants de puissance », c’est une habilité à produire offensivement en se servant régulièrement d’un gabarit et d’une force physique au-dessus de la moyenne.

D’un côté du spectre, il y a les plus classiques « meat and potatoes » comme Brady Tkachuk.

De l’autre, il y en a avec plus de finesse comme Leon Draisaitl, Mikko Rantanen, Kappo Kakko et Andreï Svechnikov.

Entre les deux extrêmes, il y a toutes sortes de variantes allant de Matthew Tkachuk à Quinton Byfield en passant par Valeri Nichushkin.

Bref, Slafkovsky entre dans l’une de ces variantes.

Pour les besoins de la cause, on comparera donc Slafkovsky avec les power forwards de sa génération, donc de 28 ans et moins, repêchés dans les 10 premiers choix depuis 2013.

À 28 ans et moins, ce sont tous des joueurs contre lesquels Slafkovsky jouera une bonne partie de sa carrière. C’est en ce sens que je les vois comme des joueurs de sa génération.

C’est donc avec des attaquants comme Kakko, Byfield, Svechnikov, McTavish, Draisaitl, Meier, Rantanen, Puljujarvi, les frères Tkachuk, Nichushkin, et compagnie, qu’il sera le plus pertinent de comparer Slafkovsky dans les prochaines années.

On aura donc là, des joueurs davantage de son style, qui possèdent tous un élément de puissance dans leur jeu, ET qui n’étaient pas perçus comme habitant une autre galaxie lors de leur repêchage respectif.

En poursuivant cette analyse dans le prochain article, on constatera que le début de carrière de Slafkovsky, aussi modeste soit-il, n’a absolument rien d’anormal lorsqu’on le place aux côtés de comparables plus pertinents de sa génération.

Ça devrait en rasséréner plusieurs!

On reconnecte bientôt!

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