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Lutte ultraserrée entre Matthews et Laine | Un débat rendu lassant par une minorité

Il n’y a pas à dire, Patrik Laine souffle maintenant dans le cou d’Auston Matthews dans la course pour le premier rang de la cuvée de 2016. On s’attendait donc à ce que la récente ascension de l’espoir finlandais engendre un de ces débats de hockey captivants comme on les aime en groupe autour d’une bière.

Mais je me désole plutôt qu’une minorité sur la toile rende cette discussion lassante en voulant absolument sortir du champ gauche, plutôt que d’être nuancée et intelligente. Celle-ci affirme que Laine est maintenant le numéro un incontesté et qu’il ne devrait franchement pas y avoir de polémique à cet égard. D’une part, il s’agit d’internautes qu’on ne connaît ni d’Ève ni d’Adam qui tentent de se crédibiliser. Ils vont s’élever au-dessus des recruteurs et se baser sur leur mince échantillon d’observations pour invalider le travail de longue haleine que ces employés auront effectué à temps plein. Il faut comprendre que la majorité des éclaireurs font plutôt état d’une lutte serrée entre Matthews et Laine, et le consensus veut que l’américain ait les devants par un poil.

D’autre part, il y a des journalistes qui tombent bêtement dans un piège en s’amourachant des dernières prouesses de Laine, déviant ainsi de l’ensemble du portrait.

https://twitter.com/rdcloutier/status/728658326859309056

Je crois qu’il est possible d’affirmer avec de bons arguments que Laine mériterait d’être sélectionné devant Matthews au 1er rang. On peut également bien débattre le contraire. À mon sens, un bon débat oppose deux camps qui ne peuvent prétendre avoir raison, mais qui ont des opinions qui se valent. Mais le fait demeure: on fait affaire à une lutte serrée sans l’ombre d’un doute. Il n’est pas raisonnable d’avancer que l’un a une bonne longueur d’avance sur l’autre.

POUR LAINE
– Laine possède un tir lourd comme une roche, même selon les standards de la ligue nationale. En termes de vélocité, je crois qu’on a jamais rien vu de tel depuis Steven Stamkos en 2008, voire Alex Ovechkin en 2004. Lorsqu’il dégaine, on se surprend à se demander si sa garnotte ne va pas transpercer le gardien. Il n’y a que très peu d’endroits dans la zone offensive où il n’est pas dangereux.
– Le finlandais offre un combo de muscles et de finesse plutôt unique, lui qui mesure 6’3 et fait pencher la balance à 200 livres. Il est très difficile de le déloger de la rondelle, d’autant plus qu’il la manie avec une agilité impressionnante pour son gabarit. Fonceur, Laine attaque avec autorité la moindre ouverture et fait pleuvoir les chances de marquer lorsqu’il trouve son rythme.
– À défaut d’être aussi complet que son rival, Laine a peut-être bien plus de talent brut que Matthews, et des instincts offensifs encore plus aiguisés.
– Laine est plus jeune de sept mois, ce qui représente un temps de développement significatif à cet âge. Si on compare la tenue du finlandais à celle de l’américain au même âge durant les championnats mondiaux juniors, Laine ressort avec un avantage net.
– Rappelons que Matthews a manqué le repêchage de 2015 de deux petits jours et il n’est certes pas aujourd’hui le joueur qu’il était l’été dernier. En ce sens, il semble injuste de le comparer au jeune finlandais, particulièrement quand on sait qu’il progresse à un rythme spectaculaire depuis quelques mois.

POUR MATTHEWS
– Matthews campe la position de centre et a le potentiel de piloter un premier trio. La tenue du premier pivot d’une équipe a un lien direct avec les succès collectifs de celle-ci. Les dernières formations à avoir remporté la Coupe Stanley alignaient toutes un joueur avec un bagage d’habiletés semblable à celui de Matthews, que ce soit Anze Kopitar, Jonathan Toews, Patrice Bergeron ou Pavel Datsyuk.
– L’américain se décrit comme un joueur complet avec très peu de faiblesses. Son coup de patin est de loin supérieur à celui de Laine, c’est pourquoi Matthews est perçu comme un joueur mieux outillé que son rival pour faire le saut dans la grande ligue. La LNH est avant tout le circuit le plus rapide de la planète et ceux qui sont à la traîne demanderont un plus grand temps d’adaptation, de même qu’un QI hockey au-dessus de la moyenne pour se faire valoir. N’est pas Joe Thornton qui veut.
– Laine a plus d’un tour dans son sac, mais Matthews se veut l’espoir le plus polyvalent, pouvant être sollicité dans toutes les situations de jeu. En Suisse, Marc Crawford est tombé en amour avec son jeu, ce qui met en relief ses qualités de chouchou d’entraîneur. Il appuie dynamiquement ses défenseurs pour fournir des options en fond de territoire. Il prend à coeur ses tâches de joueur de centre en supportant stratégiquement ses coéquipiers et en gonflant les statistiques de ses compagnons de trio. Enfin, Matthews adhère à l’équation voulant qu’un investissement accru dans les trois zones améliore son temps de possession, et ses chances d’apposer sa marque sur un match.
– Matthews manie la rondelle avec grande aisance, ce qui se manifeste lorsqu’il traverse la zone neutre en un coup de vent. Il est particulièrement efficace lorsqu’il protège le disque d’une main en utilisant sa charpente comme bouclier le long des rampes. Sa technique est quasi impeccable, avec un style gracieux sans mouvements superflus.
– Sans avoir le missile de Laine, l’américain déjoue les gardiens avec une gâchette éclair lorsqu’il jaillit dans les espaces libres.
– Matthews a du Crosby dans le nez en ce sens que sa créativité est capricieuse et parfois incomprise. Ses coéquipiers doivent se mettre à niveau avec son processeur hockey et repérer les ouvertures, sans quoi il expédiera instinctivement la rondelle dans un vide en s’attendant à ce que son compagnon de trio se soit naturellement démarqué dans la zone à exploiter.
– Laine a peut-être été plus dominant aux championnats mondiaux à plus jeune âge, mais il a aussi bénéficé d’avoir fait la paire avec l’excellent Jesse Puljujarvi. Cette année, Matthews a été brillant avec un acolyte digne de ce nom, Matthew Tkachuk.
– Au repêchage, il ne suffit pas d’analyser les performances des espoirs durant leur année de repêchage pour les départager. Il faut aussi faire une projection. Autrement dit, évaluer à quel degré la combinaison d’habiletés d’un joueur peut se traduire à la LNH. Les qualités dont Matthews fait montre (vitesse,  polyvalence, assiduité dans les trois zones, jeu efficace) sont gage de succès dans la LNH. Laine a encore de mauvais plis, notamment une propension à vouloir déjouer tout ce qui bouge – mais d’un autre côté, il sera encore mieux nourri dans la LNH, un bonus pour un franc-tireur de sa trempe.

Matthews est aux dernières nouvelles encore le favori, bien que son avance se soit considérablement rétrécie. Si Laine parvient à le coiffer à la ligne d’arrivée, ce sera par un poil. Enfin, la seule certitude est que les Leafs de Toronto repêcheront un bon joueur. Les Jets aussi.

DERNIÈRE HEURE (20:43) 

Le Wild du Minnesota aurait trouvé son homme et ce n’est pas John Torchetti. Bruce Boudreau serait déjà en train de conclure un pacte avec l’équipe, selon les informations de Darren Dreger. Notez que Boudreau maîtrise bien les systèmes offensifs et défensifs: avec les Capitals de Washington, il a exploité le talent de son groupe d’attaquants explosif tandis qu’il a opté pour une trappe étouffante avec les Ducks d’Anaheim. Il sait par dessus tout maximiser les forces de ses troupes, le Wild sera donc une formation intéressante à suivre la saison prochaine.

MISE À JOUR (20:54) 

Maintenant officiel.

En rafale
– Les Raptors enlèvent un autre match intense! (TVA Sports)

– Le gestionnaire des Red Wings a le sens de l’humour!

https://twitter.com/DetroitRedWings/status/729098515704643584

– Regarder les Leafs avec Auston Matthews sera amusant même si l’équipe est mauvaise, croit Dave Lozo. (Vice Sports)

– Les dernières nouvelles concernant Bruce Boudreau. Il voudrait un contrat dans les environs de quatre ans et 12 millions. Le Wild serait en avant dans la course.

– Il y a encore plus de chances de marquer en prolongation durant les séries! (Sportsnet)

– À Vegas, on semble déjà croire que l’arrivée d’une équipe de la LNH est chose faite.

– Alex Galchenyuk ne chôme pas!

– Au tour de Matthews de se signaler au Championnat du monde. (RDS)

– Michael Phelps est maintenant papa! (25Stanley)

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