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Date limite : Kent Hughes n’a pas dérogé de ses prix élevés (et ça a rapporté)

Lorsque le Canadien a annoncé que Kent Hughes allait succéder à Marc Bergevin à titre de directeur général du Canadien de Montréal, tout le monde a immédiatement noté la date de son premier vrai test à titre de DG : le 21 mars, soit la date limite des transactions dans la LNH.

Après tout, étant donné que l’équipe croupit dans les bas-fonds de la LNH, on savait que des décisions majeures allaient être prises dans le but de relancer l’équipe à long terme. Avec quelques beaux atouts à sa disposition, Hughes avait tout en main pour jeter les bases d’une nouvelle fondation.

Mais pour y arriver, il devait s’assurer de ne pas vendre à rabais. C’est souvent le piège dans lequel plusieurs DG (autant novices qu’expérimentés) tombent lorsque vient le temps d’être du côté des vendeurs au deadline et ça peut grandement ralentir la relance d’une équipe.

Or, Hughes a établi des prix élevés pour ses joueurs et il n’en a jamais dérougi. Et comme le souligne Elliotte Friedman, les équipes devaient aller atteindre le prix demandé pour réaliser la transaction, pas l’inverse.

Je ne suis pas dans le secret total des négociations, donc je m’en tiendrai à de la pure spéculation ici, mais laissez-moi douter que l’offre initiale de l’Avalanche était celle que le Tricolore a accepté aujourd’hui pour se départir d’Artturi Lehkonen. Justin Barron et un choix de deuxième tour, c’est un prix extrêmement élevé.

Mais Hughes n’a jamais dérougi de son plan. Il savait ce qu’il avait en Lehkonen et il n’allait pas se contenter de rien de moins qu’un package très solide. Dans le pire des cas, il aurait terminé la saison ici et il aurait pu être échangé durant l’été.

En plus, cette stratégie-là envoie un message clair aux autres DG. Hughes ne s’est pas laissé dépasser par les événements (malgré le fait qu’il en est à ses premiers moments comme DG), il a gardé le cap et ça a payé.

Est-ce que Jeff Gorton l’a aidé là-dessus? Peut-être bien, et si c’est le cas, c’est un signe qu’il s’acquitte brillamment de ses fonctions.

Depuis son arrivée en poste, Hughes a échangé Tyler Toffoli, Ben Chiarot, Artturi Lehkonen, Brett Kulak et Andrew Hammond. On parle de cinq bons joueurs, mais regardez tout ce qu’il a acquis par le fait même (il manque le nom de Nate Schnarr et un choix de septième ronde à la liste suivante). C’est une récolte assez impressionnante.

Non, on ne saura pas avant quelques années si le Canadien est ressorti vainqueur des échanges survenus aujourd’hui. Et vous savez, c’est très probable qu’il ressorte perdant d’au moins une des quatre principales transactions sous l’ère Hughes. Il n’y a aucune garantie pour ce qui est des espoirs et des choix au repêchage, comme on l’a souvent constaté par le passé à Montréal.

Or, avec tout ce beau pactole, le Tricolore se donne les moyens de construire un noyau autour de Nick Suzuki, Cole Caufield et Alexander Romanov. Ces choix-là seront utilisés pour repêcher des gars qui atteindront leur prime à peu près en même temps que les trois principaux jeunes de l’équipe, et lorsque viendra le temps de les payer, d’autres contrats plus lourds auront quitté les livres comptables du Canadien pour leur faire de la place.

Et sincèrement, j’ai envie de faire confiance à la nouvelle équipe de direction pour la bonne utilisation de ces choix au repêchage et pour le développement des jeunes joueurs. Ils en échapperont (comme tout le monde), certes, mais il règne un climat d’optimisme au sein du CH actuellement et c’est rafraîchissant.

Aujourd’hui, le Canadien a acquis de la flexibilité qui permettra à l’équipe de mettre en place un groupe compétitif pour épauler les jeunes joueurs actuellement dans l’organisation lorsqu’ils seront prêts à occuper des rôles importants dans la LNH. Et ça, c’est très important.

Je suis réellement déçu d’avoir vu Toffoli, Chiarot, Lehkonen, Kulak et Hammond quitter aujourd’hui. Les quatre premiers ont offert de très bons services et ont été très importants pour permettre au CH d’atteindre la finale de la Coupe Stanley l’an dernier tandis que le dernier, durant son bref passage, est venu stopper l’hémorragie devant le filet cette saison.

Or, dans quelques années, ces transactions-là pourraient être celles qui auront permis au Tricolore de miser sur un noyau de jeunes joueurs extrêmement intéressants : Suzuki, Caufield, Romanov, Guhle, Harris, Barron, Heineman, Smilanic et ces choix au repêchage formeront peut-être les visages de demain du Canadien.

Et si c’est le cas, le fait que Kent Hughes n’ait pas bronché aujourd’hui au niveau des prix exigés pour ses joueurs sera la pierre d’assise de ces succès.

Hughes a donc relevé son premier défi à titre de DG du Canadien avec brio. Maintenant, l’attention de l’équipe se dirige vers le repêchage amateur à venir, qui sera probablement le plus gros défi que Hughes aura à relever durant son passage à Montréal. S’il réussit, le Canadien sera en voiture pour plusieurs années. Mais s’il échoue, l’histoire pourrait être fort différente…

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