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Changer de vision: le CH devrait-il embaucher Igor Larionov? | Shanahan a-t-il bêtement dévoilé son plan?

Aussi absurde que cela puisse paraître, il n’est jamais sain pour une entreprise de voir ses décideurs tisser des liens trop étroits. Ce sont les opinions divergentes et les différences de vision qui permettent des débats animés.

Prenons une équipe de hockey qui se prépare à l’approche d’un repêchage. Le directeur du recrutement amateur, les éclaireurs et le directeur général ne parviennent pas à s’entendre sur le joueur à sélectionner. Chacun est convaincu que son opinion est la bonne, et défendra son point avec passion. Dans ce contexte, tous les arguments vont fuser dans la pièce: aucun point de vue ne sera laissé inexploré, ou presque. Au bout du compte, l’homme chargé de prendre la décision finale aura toute l’information pour faire le choix le plus nuancé et éclairé.

En général, durant les processus d’embauches, les directeurs généraux s’arrêteront sur le candidat qui correspond le mieux à sa mentalité et c’est tout naturel. Cela devient toutefois une bête erreur quand il s’agit du critère recherché pour pourvoir chaque poste, que ce soit celui d’adjoint au DG, d’assistant à l’entraîneur ou de conseiller spécial. Le résultat est un personnel de yes-men dogmatique qui ne daignera pas de penser outside the box et remâchera toujours les mêmes idées.

Nous n’avons malheureusement pas les informations pour prétendre que Bergevin s’est entouré d’hommes pensant exactement comme lui. Mais on sait qu’il a une excellente entente avec Michel Therrien, et on peut questionner sa loyauté envers celui-ci après les récents déboires de ses troupes. Idem pour Sylvain Lefebvre, qui dirige encore les IceCaps après avoir raté les séries durant quatre années consécutives. C’est un exploit en soi. Il faut le faire! Vous cherchez un emploi stable? Envoyez votre curriculum vitae au bon Berge et n’ayez plus à craindre.

On sait aussi que Therrien est un entraîneur qui voue une attention particulière aux détails dans le jeu défensif. Il prône ad nauseam ce qu’il appelle les jeux à haut pourcentage et ses équipes sont reconnues pour effectuer machinalement les sorties de zone par la rampe. Il préfère les joueurs qui partagent la rondelle et la passent rapidement, à ceux qui décident de la conserver plus longuement pour créer des ouvertures. C’est d’ailleurs ce qui a expliqué le passage à l’aile d’Alex Galchenyuk (« Il essayait de déjouer tout le monde », avait analysé l’entraîneur-chef en conférence de presse) et l’entêtement de jumeler David Desharnais à Max Pacioretty.

De ce qu’on sait (on fait avec ce qu’on a), la créativité (ou la complexité, du moins) en offensive est plus ou moins valorisée par Michel Therrien.

L’entraîneur-chef a-t-il tout faux de voir les choses ainsi? Pas entièrement! Mais comme pour toute chose, trop, ce n’est comme pas assez. Mettre trop l’accent sur certains aspects du jeu, en en négligeant d’autres, est contre-productif.

Le dicton veut qu’il faille engager son pire ennemi. Et si Marc Bergevin sollicitait les services d’Igor Larionov, un homme de hockey avec beaucoup de vécu qui est essentiellement…. l’antithèse de Therrien?

Larionov était à l’époque, un des athlètes les plus gracieux de son sport. Son style de possession de rondelle et sa manière de jouer comme aux échecs ont changé la LNH alors que le style européen en était à ses balbutiements dans le circuit. Il est aussi très vocal contre le modèle de développement nord-américain, qu’il juge trop rigide.

Le problème est philosophique. Il commence avant que les joueurs arrivent dans la LNH. Il est plus facile de détruire quelque chose que de le créer. Pour un entraîneur, il est plus facile de dire à ses joueurs d’étouffer l’autre équipe et de ne pas faire de revirements. Beaucoup de jeunes joueurs qui sont intelligents vont lire le jeu en avance et ne sont pas tenus en haute estime. On leur dit de garder le jeu simple. Cette mentalité est ennuyante. Personne ne veut être congédié. Personne ne veut être rétrogradé dans les mineurs.

Dites ce que vous voulez sur la mentalité Whiplash ou la mentalité soviétique, mais si les entraîneurs vont pousser les joueurs, pourquoi les encouragent-ils à garder les choses simples? Pourquoi les entraîneurs ne les aident-ils pas à créer un chef-d’oeuvre? On perd beaucoup de Pavel Datsyuk à cause de cette mentalité fermée dans la LNH et la LAH.

 

Je roule les yeux quand j’entends les gens dire à quel point le jeu est rapide maintenant et comment les systèmes sont sophistiqués. Lorsqu’on regarde le hockey aujourd’hui, est-ce que c’est vraiment plus rapide? Est-ce que ça semble plus avancé? On avait une devise à l’époque de l’Union soviétique que j’aimerais que les entraîneurs et recruteurs adoptent davantage aujourd’hui: ce n’est pas à quelle vitesse tu patines, c’est à quelle vitesse tu penses. – Igor Larionov, The Players’ Tribune.

Lorsqu’on analyse le Canadien, on voit une équipe agressive, extrêmement coriace en poursuite de rondelle. On voit une équipe qui impose une cadence rapide, et qui tire bien son épingle du jeu en désavantage numérique.

Mais on voit aussi une masse de joueurs qui manquent d’imagination avec la rondelle et nous servent les mêmes jeux réchauffés, autant en avantage numérique qu’à cinq contre cinq. C’est exactement là où Larionov pourrait apposer sa touche créative: entrées de zone, passe-et-va, positionnement des joueurs en zone offensive, jeu de démarcation, etc.

La beauté de cette proposition de cohabitation est que les deux hommes ont leurs angles morts. Therrien a tort d’imposer (ou de sembler imposer, avec l’information qu’on détient?) une structure trop restrictive. Larionov vit dans une utopie où Picasso est qui veut l’être, et oublie la réalité d’un marché axé sur les résultats. Un système de jeu ordonné est nécessaire pour en obtenir.

N’a-t-on pas un semblant d’harmonie en les réunissant?

Pour info, Larionov aurait refusé le poste d’entraîneur-chef avec les Sharks avant que Peter DeBoer ne soit engagé. Il est un agent de joueur qui a fondé avec Ian Pulver le groupe The Will Sports Group. Il compte Nail Yakupov, Mike Cammalleri, Tyler Seguin, Scott Gomez  et David Savard parmi ses clients. Alex Galchenyuk l’avait d’ailleurs largué l’été dernier, au profit de Pat Brisson. Parions qu’il empoche une commission lucrative et devrait recevoir une très belle offre pour rejoindre le personnel d’une équipe de la ligue nationale… Embaucher Larionov demeure un scénario improbable pour le CH (surtout que l’on peut spéculer sur la qualité de la relation entre le Canadien et Larionov, suit aux incidents Galchenyuk), mais vous aurez compris que je ne fais que partager une idée: celle d’embaucher un homme avec une vision différente, et surtout complémentaire à celle du Canadien. Je ne fais que proposer d’ajouter un fruit différent dans la fameuse salade.

Au fait, Bergevin n’a posé aucun geste pour améliorer l’avantage numérique depuis le départ de Craig Ramsay. Il avait donné les rênes de l’attaque à cinq à Jean-Jacques Daignault après que Dan Lacroix ait failli à la tâche. Le résultat? Pas plus glorieux. La décision a été prise de garder tous les adjoints, mais l’état-major ne pourra justifier de maintenir le statu quo en avantage numérique, car cela n’a aucune espèce de lien avec la blessure de Carey Price. Il devra trouver un spécialiste durant l’été, que ce soit un joueur, un conseiller ou un entraîneur. Qu’importe.

En rafale
– Brendan Shanahan en est un autre qui, à l’instar de Stamkos, devrait avoir une leçon de réseaux sociaux! À quoi pensait-il en allant « aimer » un tweet prônant la signature de Stamkos pour rendre la transition d’Auston Matthews plus aisée au poste de deuxième centre? Ne comprenait-il pas que ça allait devenir public? Cela dit, je ne suis pas prêt à croire pour autant qu’il s’agit de son plan… Ça nous arrive tous de voir un tweet apparaître tout bonnement dans notre newsfeed et de le liker simplement parce qu’on trouve que ça a du sens…  La signature de Stamkos a du sens pour Toronto, mais encore faut-il réussir l’opération séduction. (Habsolument Fan)

– Les Stars de Dallas ont signé leur choix de premier tour en 2015, le russe Denis Guryanov. Guryanov a joué dans la KHL cette saison et n’a pratiquement pas été utilisé, la priorité était donc de l’amener dans la ligue américaine au plus vite plus pour ne pas nuire à son développement. (Toutsurlehockey)

– Andrew Berkshire analyse la finale de conférence dans l’Est. (Sportsnet) #Lightning #Penguins

– Quelles sont les solutions aux problèmes du CH? (RDS)

– Une spéculation un peu tirée par les cheveux: Zalatan Ibrahimovic en MSL? (TVA Sports)

– Eugénie Bouchard a été éliminée à Rome. (98,5 Sports)

Dommage, elle venait de vaincre la deuxième raquette mondiale… #UnPasÀLaFois

– Goeff Molson ne craint pas un échange impliquant P.K. Subban. Bonne affaire! (98,5 Sports)

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