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CH : Quand les communications mènent le monde!

Ahhhhhh, les stratégies de communications du CH…

Donald Beauchamp n’a pas le choix d’être bon dans ce qu’il fait. En caricaturant à peine, on pourrait placer le Tricolore à quelque part entre la mafia, le Parti Libéral du Québec et le Vatican : il ne faudrait quand même pas commencer à dire la vérité au monde! Ce qu’on fait et ce que nous sommes c’est TELLEMENT big, qu’on a n’a pas le choix de mentir et de dire aux fans ce qu’ils doivent penser.

Ainsi, va la vie dans une business valant autour de 1,2 milliard, comptant sur des millions de « fidèles » et communicant plus souvent avec le bon peuple que n’importe quel gouvernement sur la planète.

Voici donc quelques exemples de stratégies de communication relevées lors du dernier post mortem  de la très Sainte-Flanelle…

1) On souffre tous!
Rien n’est pas plus rassembleur que la souffrance partagée. Ainsi, lorsque Geoff Molson affirme qu’il est lui-même un fan d’abord et avant tout et qu’il est d’abord déçu en tant que fan, il ne ment pas. Mais, il cherche surtout à sympathiser avec les acheteurs de billets qui n’en ont pas eu pour leur argent cette saison. Il cherche à les garder comme clients. Il ne veut pas que le lien de confiance se brise. Il ne veut pas que la valeur de la marque Canadien s’évapore en cours d’été. On notera, au surplus, que c’est seulement dans la lettre adressée aux détenteurs de billets de saison qu’on a osé parler de Coupe Stanley…

2) Modérer les attentes
« On ne revira pas tout à l’envers ». Bon an, mal an, comme on l’a vu et revu, que ce soit lorsqu’il parle du repêchage (« ç’a pris 4 ans pour Galchenyuk…»), du marché des joueurs autonomes (« Faut voir le montant et la durée… )» ou de la possibilité de réaliser des transactions («c’est très difficile…»), on prend toujours bien soin de ne jamais susciter la moindre attente chez le partisan, autre que celle de croire sur parole qu’on « travaille fort à tous les jours pour améliorer l’équipe ». Si rien ne se passe, on n’aura jamais dit qu’on allait prendre des décisions importantes et qu’on s’attendait à de grandes choses au repêchage et sur le marché de JA. Si jamais il arrivait quelque chose, eh bien tout le monde sera surpris et content. Face, je gagne. Pile, je gagne encore.

3) Changer les perceptions
Perceptions, perceptions, tout n’est que perceptions! P.K. Subban n’est pas nominé pour le King-Clancy après avoir fait un don philanthropique record (10M$!!!) dans l’histoire de la LNH? Auncun problème, aucun désaveux là! Les gars ont voulu supporter leur capitaine en lui laissant savoir qu’ils avaient remarqué tout ce qu’il faisait dans la communauté. Même Subban a voté pour lui! Où est le problème? Du rififi entre Subban et Pacioretty? Bah, pas grand-chose. Qui nous dit qu’il n’y a jamais eu de petites chicanes entre Gallagher et Galchenyuk? Un calin avec ça?

4) Le pire n’est pas arrivé!
Q.: « Y’a-t-il quelque chose que tu aurais pu faire, Marc, en cours de route pour essayer de sauver la saison? »
R.: «Cette année, à quelques reprises, j’ai même fait des offres audacieuses – que je considérais même risquées – qui ont été refusées. Je suis convaincu qu’aujourdhui vous me diriez que ce n’aurait pas été une bonne affaire si on avait fait ces transactions ». Ouf! Une chance que… Anyway, si cela est vrai, est-ce que ça veut dire que Bergevin s’est fait refuser Drouin en retour de Galchenyuk, tout juste avant que ce dernier n’explose en fin de saison?

5) Choisir ses mots
« Je n’ai pas l’intention d’échanger P.K. Subban. », « J’ai du plaisir à travailler avec P.K. », que nous ont dit Bergevin et Therrien coup sur coup afin de calmer les rumeurs d’échanges et de mésententes concernant le défenseur étoile. Mais, vous savez, dans la vie, les gens n’ont pas nécessairement l’intention de quitter leur partenaire ou un emploi, mais si un beau et gentil monsieur ou une belle et gentille madame, commençait à vous faire tourner la tête avec des offres irrésistibles, si une autre compagnie offrait la lune pour vous avoir, quelle serait la valeur de cette soit disante intention dans votre décision? À quelle point le soi disant plaisir d’être et de travailler avec quelqu’un ou pour quelqu’un viendrait vous empêcher de procéder à un changement majeur vous rapportant potentiellement encore plus de plaisir? Bien sûr, Bergevin n’allait pas planter une pancarte à vendre devant Subban! Bien sûr Therrien n’a pas dit, « P.K.? Pu’ cabab’, je souhaite que Marc m’en débarrasse au pc!» Mais le CH a laissé subtilement mais clairement savoir, à mon avis, que si l’offre sur la table est à la hauteur de ses demandes, P.K. n’est certainement pas un intouchable. Après tout, « si Gretzky… » a-t-on senti le besoin de rajouter.

6) Marteler des évidences hypothétiques pour détourner les questions
« Serions-nous ici si Carey Price avait été en santé? » Bien sûr que non, répondons-nous en choeur comme à l’église. Mais aussi vraie et énorme puisse être cette affirmation, elle en appelle d’autres qui ne sont pas moins énormes mais qui tombent peut-être moins dans le « second guessing » hypothétique. Par exemple, serions-nous ici si le coach, le GM et les leaders de l’équipe avaient trouvé le moyen garder le bateau à flots dans la tempête de décembre et janvier? Les matelots et les amiraux n’étaient pas tous blessés, eux…

Quelques idées en vrac

– On a parlé énormément de Pacioretty et Subban et de leur manque de leadership dans la tempête. Soit. Mais que dire de Plekanec et Markov? Ne sont-ils pas les seuls vrais vétérans et « grands sages » de ce club? Ne sont-ils pas grassement payé pour apporter un semblant de leadership et calmer tout le monde quand la situation le commande le plus? Si on pense à verser 6M de dollars à un gars comme Andrew Ladd – et je ne dis pas que c’est une mauvaise idée dans le contexte actuel, bien au contraire – c’est en bonne partie parce que Markov et Plekanec sont absolument nuls côté leadership.

– Avec entre 5% et 7% des chances de repêcher un des trois premiers joueurs en juin prochain, la loterie du 30 avril va être populaire cette année au Québec! Le CH pourrait accélérer sa progression d’un an ou deux – et potentiellement se replacer avantageusement dans le groupe de tête – en sélectionnant dans les trois premiers. Si Matthews a le profil du centre idéal, Laine, et ses comparaisons entre Lemieux, Nash et Selanne, et avec une habileté à s’élever au dessus de la mêlée quand ça compte le plus, commence à faire réfléchir bien du monde…

-Oui, il y a eu l’éclosion tant attendue (mais dans une cause perdue) de Galchenyuk, mais la meilleure nouvelle de la saison, à mon avis, c’est que le CH va repêcher dans les 10 premiers et que c’est exactement ce dont il a le plus besoin pour progresser, séries ou non. Cette année, à ce rang de sélection, peu importe qui sera déjà repêché, il va en rester, un deux, voir trois très bons dans les gradins. Pierre-Luc Dubois est déjà sélectionné chez les attaquants? Pas grave, il restera peut-être Michael McLeod, ou Alexander Nyander ou Tyson Jost. Quoi? on veut un défenseur gaucher pour assurer la relève de Markov, parce que Beaulieu risque de ne pas faire l’affaire? Ok, il risque fort d’en rester un au tableau de chasse entre Chychrun, Sergachev et Juolevi. Timmins n’a bien sûr pas le droit de se tromper, mais il lui sera difficile de le faire.

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