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Canadiens 2023-24: payer le gros prix pour un «produit pas fini»

Nous sommes le 11 septembre 2023. Déjà 22 ans depuis l’effondrement des tours jumelles à Manhattan. David Reinbacher, Logan Mailloux et Juraj Slafkovsky n’étaient même pas nés encore ce jour-là, Cole Caufield n’avait pas célébré son premier anniversaire encore et notre capitaine venait tout juste de souffler deux bougies sur son gâteau d’anniversaire.

Mais même si ça fait longtemps, on n’oubliera jamais.

Cette année, la date du 11 septembre concorde également avec le tournoi de golf annuel de la Fondation des Canadiens pour l’enfance à Laval-sur-le-Lac pour les fans du Canadien.

Il fut un temps où le tournoi de golf se tenait un peu plus tard en septembre, entre le camp des recrues et l’ouverture du camp régulier de l’équipe. Pas cette année !

On aura joué au golf avant tout le monde au printemps, chez le Canadien… et on aura aussi joué avant tout le monde en septembre…

Très de plaisanterie, tenir le tournoi de golf aussi tôt en septembre oblige (de façon tout de même informelle) les gars à se présenter à Montréal avant le temps. Mais puisqu’ils étaient déjà une cinquantaine à patiner à Brossard la semaine dernière, j’imagine que ça n’a pas changé l’horaire de grand monde dans l’équipe…

Rappelons que le camp des recrues s’ouvrira mercredi (examens physiques et médicaux), que les jeunes disputeront trois matchs en quatre jours (15 au 18) à Buffalo et que le vrai camp devrait débuter en milieu de semaine prochaine, lui.

À quel genre de saison peut-on s’attendre en tant que partisans du Canadien de Montréal ? Si l’on se fie à Jeff Gorton, Kent Hughes et Martin St-Louis, on ne doit pas avoir d’attentes trop élevées. Jeff Gorton a refusé de parler de « playoffs » lors de son point de presse de ce matin, utilisant même l’expression « produit pas fini » pour décrire son équipe.

Kent Hughes a blagué en disant qu’il visait la Coupe Stanley (ou rien)…

Et Martin St-Louis a continué de parler de plaisir, de responsabilités, d’enthousiasme, de respect, de développement, de progression… mais pas de résultats.

Au moins, on ne se cache plus derrière les mots et on appelle un chien un chien une reconstruction une reconstruction chez le Tricolore.

Bref, on a des attentes élevées chez le Canadien… mais ce sera juste pas pour tout de suite… pas pour cette année. Présentement, on demande aux partisans de faire un acte de foi.

On est loin des nombreuses stratégies empruntées par les influenceurs et les régies de pub afin de créez des buzz…

Chers partisans, il va falloir encore être patients. On entre vraisemblablement (seulement) dans l’année 1 de l’ère Gorton-Hughes. Avant, ce n’était que de la préparation, genre…

J’entends Réjean Tremblay rouspéter jusqu’ici dans mon bureau. Il en est à sa troisième semaine d’écriture quotidienne sur le site de BPM Sports et il a déjà écrit deux ou trois chroniques dans lesquelles il affirme vouloir voir le Canadien viser plus haut, et non endormir sa base de partisans avec « pas de résultats ».

Au moins, on a pu entendre quelques joueurs ne pas acheter à 100 % l’idée selon laquelle il ne faut pas parler des séries cette année à Montréal. Personne n’est allé aussi loin que Joel Edmundson il y a un an – qui avait affirmé que la reconstruction, c’était l’année d’avant… même si la direction de l’équipe n’avait pas encore utilisé le mot en « r » une seule fois en public -, mais on sent tout de même de la fierté chez plusieurs joueurs de l’équipe.

Il faut avouer qu’entendre tes patrons dire que l’équipe dont tu fais partie n’est pas un « produit fini » et qu’elle ne vise pas les séries (genre)… ça peut t’atteindre en tant qu’athlète professionnel. Reste que personne n’a sorti de « quote » légendaire aujourd’hui. Tout le monde avait bien été coaché.

Personnellement, je n’ai pas de problème avec le fait de tempérer les attentes et de les rendre réalistes. C’est d’ailleurs l’un des meilleurs moyens de ne pas vivre de frustration qui dérape quand tu coach une équipe de sport ou un athlète individuel…

Mais au final, il me semble que si tu vends un « produit pas fini » qui ne devrait pas rivaliser avec les meilleurs produits sur le « marché », tu devrais afficher un prix de vente conséquent à ce produit réel-là.

Ce n’est pas le cas chez le Canadien. Pas cette année ! Et c’est là que ça accroche à mon humble avis.

Des partisans ont eu toute une surprise lorsqu’ils ont tenté d’acheter des billets la semaine dernière… Et aujourd’hui, on retrouve encore des billets individuels à des prix très élevés sur le site officiel de l’équipe, même s’il y en a beaucoup de disponibles.

Est-ce que le principe de tarification dynamique qui fait varier le prix des billets en fonction de la demande fera descendre les prix au cours des prochaines semaines ? Malheureusement, ce concept de prix dynamiques ne semble fonctionner quand dans une direction.

Je sais, il y a l’inflation, les autres marchés, le fait que les plus riches peuvent continuer de s’acheter des tickets pour le Centre Bell (même quand le 3/4 de l’équipe est sur la liste des blessés)…

Mais il me semble que quand ton VP ose parle de « produit pas fini » publiquement, hausser de façon significative le prix de tes billets passe de travers aux yeux (et aux poches) de plusieurs.

Demander à tes partisans/clients de payer un prix premium pour un « produit pas fini », est-ce du génie ou de la folie? Si ça fonctionne, tant mieux pour le Canadien, mais j’ai mes doutes.

«Pressez le citron jusqu’au maximum!», doivent dire certains membres de l’organisation… mais que fera-t-on lorsque le citron sera vide?

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