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Bergevin est-il capable de congédier un ami?

Aussi absurde que cela puisse paraitre, une façon de bien s’entourer en affaires est parfois d’engager son pire ennemi. Autrement dit, ajouter une voix divergente au cercle de discussion permet de couvrir d’autres points de vue afin de prendre une décision éclairée, plus nuancée.

Lorsque trop de gens voient les choses de la même manière, cela peut mener à l’immobilisme, voire à l’antiprogressisme. Les old boys club ont leur date d’expiration, comme en a témoigné la fin du règne de Lamoriello au New Jersey.

La situation actuelle du Canadien nous amène à se questionner si Bergevin est ouvert aux opinions opposées à la sienne, pourvu qu’elles soient rationnelles. Et si ce même Bergevin ne craint pas le changement et est en mesure de montrer la porte à un ami qu’il côtoie régulièrement.

Notre directeur général a d’abord de nombreuses qualités. Il ne panique pas sous pression, il a du charisme, ses homologues dans les coulisses ne cessent de faire remarquer son ardeur au travail et grâce à son entregent, il jouit d’un impressionnant carnet de contacts dans le monde du hockey.

Mais est-il prêt à larguer un homme, voire un ami qu’il a lui-même engagé si celui-ci ne livre pas la marchandise?

Rappelons que Marc Bergevin a souvent passé à l’action pour accommoder son entraineur. Par le passé, plusieurs de ses acquisitions, des joueurs avec un certain talent affectionnant des patrons de jeu est-ouest imaginatifs, n’ont pas réussi à se faire valoir sous la tutelle de Michel Therrien. P-A Parenteau, Daniel Brière, Jiri Sekac, Alex Semin, Thomas Vanek… Ils ont eu leurs moments de succès éparpillés ici et là, mais ont tous fini par réchauffer un gros banc de bois. L’utilisation de Galchenyuk sert également d’exemple, compte tenu de son style de jeu.

L’idée n’est pas de reprocher à Bergevin de ne pas avoir congédié Therrien. Mais plutôt que de se plier à ses demandes, n’aurait-il pas pu l’inciter sérieusement à évoluer dans son approche avec un type de joueur en particulier? À l’exception de Vanek, les attaquants mentionnés plus haut n’étaient en rien des supervedettes, mais la vérité est qu’on n’a pu retirer le meilleur de ce qui leur restait dans le réservoir.

Cela dit, le signal d’inquiétude le plus alarmant émane de la collaboration avec Sylvain Lefebvre, l’entraineur des IceCaps. On a pardonné trois saisons de médiocrité aux Bulldogs d’Hamilton sous prétexte que l’alignement était faible et que l’accent devait avant tout être mis sur le développement, et non les victoires.

Une règle non écrite veut qu’on ne congédie pas un entraineur avant de conclure une transaction pouvant améliorer son sort. Or, Bergevin n’a pas chômé pour donner un coup de main à son pote. Il lui a déniché Holloway, Johnston, Hanley et Barberio durant la saison morte. Il a fait l’acquisition de Lucas Lessio et de Max Friberg, qui procurent une solide profondeur offensive aux IceCaps.

McCarron, Hudon et Andrighetto sont de jeunes joueurs talentueux et dominants. Sur papier, le club-école du Canadien n’a jamais été aussi puissant depuis les trois ou quatre dernières années.

Mais les résultats se font encore attendre. Non seulement les IceCaps ne gagnent pas, mais ils accordent un nombre inacceptable de tirs et de chances de marquer match après match. Les tendances observées depuis trois ans demeurent les mêmes. L’an dernier, Lefebvre a compilé son meilleur dossier dans la LAH: une fiche de 34-29-13, ce qui est à peine au-dessus de la barre des .500. En 273 matchs dirigés, Lefebvre n’a permis à son équipe de gagner que 46,5% des matchs. Préférablement, le pilote du club-école est engagé dans l’optique de pouvoir succéder éventuellement à l’entraineur-chef de la LNH déjà en place. Dans les circonstances, le CH est-il vraiment en train de former un potentiel remplaçant de Michel Therrien? Si Bergevin ne le croit pas apte à assumer ces fonctions un jour ou l’autre, il ferait mieux de passer à autre chose.

Pour ce qui est du développement, Charles Hudon, Daniel Carr, Michael McCarron et Greg Pateryn sont des joueurs qui semblent (ou ont semblé) effectivement bien se développer sous Lefebvre, mais il est difficile de lui rendre le crédit plutôt qu’aux joueurs eux-mêmes lorsqu’on connait sa feuille de route. De la Rose, Andrighetto (a été retranché de l’alignement à certaines occasions!), Ellis (de la ECHL au match des étoiles de la LAH en un an, comme par magie), Tinordi (a presque régressé au fil des ans), Beaulieu, Gallagher (il a mieux joué dans la LNH que dans la ligue américaine en carrière), Leblanc (avait connu des débuts prometteurs à son année recrue sous Clément Jodoin, sa confiance a piqué du nez par la suite), Thomas et Bennett ont tous fait du surplace à un moment ou un autre. Nikita Scherbak sera un cas à surveiller: c’est une différente bibitte qui doit pouvoir sortir du moule du système à l’occasion afin d’exprimer son talent. Un beau projet, mais certes un projet délicat à travailler minutieusement.

Et si Lefebvre n’était pas à blâmer? C’est possible, mais on aurait là un autre problème. On demande à ce dernier de prôner le même système de jeu que celui du Canadien, question de bien former les joueurs qui seront éventuellement sollicités. Or, cela voudrait dire que ledit système ne fonctionne simplement pas dans la ligue américaine, ou qu’il ne met pas en valeur des habiletés spécifiques des espoirs dans l’organisation du Tricolore. Ou encore, il ne fonctionne pas à moins d’avoir un gardien d’élite selon les standards du circuit. À l’instar du Canadien? Peut-être.

Bref, il n’y a pas qu’à Montréal qu’un changement est le bienvenu. Les IceCaps, contrairement au Canadien, ont vu leur noyau changer au fil des ans et, à tout coup, la même musique s’est fait entendre.

Et non, ce n’est pas en donnant un titre d’entraineur adjoint à un Nick Carriere issu de la division trois de la NCAA qu’on fait un pas vers l’avant. Celui-ci a la bénédiction d’être le fils du directeur général adjoint du Canadien Larry Carrière, mais on peut se demander s’il n’existait pas des hommes de hockey plus compétents pour occuper ce poste.

Que dire des assistants de Therrien? On a donné les commandes de l’avantage numérique à Dan Lacroix, puis Jean Jacques Daignault, mais rien n’y fait. Les partisans s’habituent autant à son inefficacité qu’à sa monotonie. Une attaque massive du CH ne nous met même plus sur le bout de notre siège.

Si un employé du Canadien, malgré toute sa bonté et son intégrité, se révèle à être un incompétent, Marc Bergevin doit être capable de prendre une décision difficile. Agira-t-il dans la déroute de ses deux clubs? On verra bien, mais le passé nous incite à répondre par la négative.

En rafale
– Lionel Messi brillera par son absence aux Olympiques de Rio. LIEN

– Misère de misère. Michel Therrien n’a pas écarté catégoriquement la possibilité de voir Scott à Montréal. Ne me dites pas qu’on est rendu là! Un joueur étant à peine de calibre pour la ligue américaine (il a été retranché de la formation des IceCaps tout récemment) serait l’étincelle magique pour ramener une saison sur les rails? Franchement. On oublie presque que le problème est qu’il ne se marque pas de buts! LIEN

– Un coach des Alouettes se trouve du boulot dans la NFL.

– Lucas Lessio est un ces joueurs qu’il ne faut pas évaluer avec les statistiques de base (points et buts). Son talent est indéniable et, qui sait, il gagnerait peut-être à être mieux entouré dans la ligue nationale.

– Tout cela est tiré par les cheveux!

– Le Canadien fait-il face à une mission impossible? LIEN

– Petit rappel que McJésus recommencera à fouler les glaces de la LNH mardi! Pour notre plaisir! LIEN

– McCarron peut effectivement atteindre une vitesse de pointe décente même si son accélération fait défaut et il est très difficile de lui ravir la rondelle lorsqu’il la protège. Des atouts pour survoler la zone neutre.

Le voilà d’ailleurs au match des étoiles… 

– On croyait que Manziel avait atteint le fond du baril. Il y a pire.

Mike Ribeiro est un ange à ses côtés.

– Absence prolongée pour Niklas Kronwall des Red Wings. LIEN #Ouch

– Le Canadien doit se montrer plus opportuniste à forces égales, comme l’indique son piètre taux de conversion. LIEN

John Scott n’amènera certainement pas plus de finition à cette équipe, malgré tout son caractère dans un vestiaire qui a avant tout besoin de résultats sur glace pour se réanimer.

Et pourtant…

Ah, Montréal, ne change pas… 

– Pas une bonne nouvelle pour le Tricolore.

– Scherbak retourne aux sources!

 

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