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Au Colorado comme en 2017 : Insuffisant

En 2017, l’Impact aura au moins eu la gentillesse de ne pas nous faire trop rêver pour rien.

Dès le moment où la possibilité de faire les séries est devenue sérieuse, où la voie s’est ouverte pour une possible fin de saison en force donnant droit à une qualification, l’équipe s’est complètement écrasée. Difficile alors de se mettre la tête dans le sable, ou même simplement de demeurer optimiste, dès qu’on regarde quelques minutes des derniers matchs montréalais.

Si quelqu’un, quelque part, vous demande de résumer cette dernière saison de l’Impact de Montréal, dites-lui de regarder le dernier match face aux Rapids du Colorado. Pas que c’était particulièrement un match plaisant à regarder, au contraire même, mais toute son imperfection permet facilement de se remémorer, avec un peu de tristesse, cette saison 2017 qui sera loin de passer à l’histoire.

Pas de jeu de possession
Il arrive rarement qu’on reçoit des «cadeaux» dans le sport professionnel, mais disons que lorsqu’un adversaire qui joue à la maison prend un carton rouge à la douzième minute, c’est une faveur rare qu’il faut s’assurer d’utiliser avec le plus grand soin, et la plus grande efficacité.

L’Impact a fait tout le contraire, se retrouvant comme à l’habitude complètement perdue dès que l’adversaire lui concède la possession et le laisse «faire le jeu». Ça s’est senti au Colorado dès l’expulsion de Jared Watts. Si Montréal avait évidemment l’ascendant au niveau de la possession, l’équipe était incapable de réellement briser des lignes au milieu, de faire bouger le bloc adverse ou même de centrer dangereusement vers la surface de réparation.

C’était le même constat cette saison dans l’une ou l’autre des sept (7!!!) défaites que l’Impact a subies au Stade Saputo. Plus la saison avançait, plus les équipes ont réalisé que laisser la possession à une équipe qui ne sait pas tellement quoi faire avec le ballon est la meilleure façon de les frustrer offensivement avant de les prendre à revers et de leur faire payer leur incapacité à briser le bloc adverse.

Exploit individuel
Ceci explique cela… L’Impact étant incapable de réellement installer un système de jeu en possession, il n’a d’autres choix que de se fier aux exploits individuels de ses armes offensives pour espérer marquer et gagner. On l’a vu au Colorado, alors que malgré tout l’espace laissé libre par un match à 10 contre 10, il a fallu un tir foudroyant et précis de Matteo Mancosu pour battre Tim Howard et s’inscrire au pointage. Les autres menaces sont surtout venues des pieds magiques de Nacho Piatti, qui s’est presque mérité un penalty et qui s’est avéré menaçant à quelques reprises.

C’est malheureusement ce à quoi l’Impact semblait condamner en 2017. Que ce soit Piatti ou Dzemaili, le manque de stratégie et d’idées dans le schéma offensif ont poussé ces joueurs à se fier d’abord et avant tout à leurs habiletés techniques, en tout cas bien plus qu’à leurs coéquipiers, qu’ils soient libérés ou pas. Piatti devient de plus en plus un héros à Montréal, mais il reste qu’il ne semble pas avoir assez confiance (en ses coéquipiers, ou dans le système de jeu?) pour réellement jouer avec les autres et ainsi créer des occasions. Malheureusement, on a rapidement vu que Blerim Dzemaili y a calqué son jeu depuis son arrivée, conservant le ballon de plus en plus au fil des rencontres, au détriment de ses coéquipiers et du «beau jeu».

Un exploit individuel, c’est parfait pour remporter des «buts de la semaine en MLS», mais ce n’est pas ce qui t’amène en séries, ou en finale.

Pour que l’Impact soit dominant, Piatti et Dzemaili doivent faire confiance à leurs coéquipiers et au schéma de jeu.

Le jeu aérien
C’est la même rengaine depuis l’entrée de l’Impact en MLS, année après année. Au Colorado, l’Impact semblait avoir un certain ascendant sur le jeu, mais une mauvaise (voire exécrable) couverture défensive sur un centre a permis à Stefan Aigner de déjouer Evan Bush d’une tête parfaitement recadrée.

On a l’impression de voir ce genre de but constamment avec l’Impact. Ce qui est le plus inquiétant est que non seulement l’équipe semble tout simplement incapable de s’améliorer dans cette catégorie, mais en plus elle ne fait rien qui vaille offensivement dans les airs. Au-delà des quelques buts marqués par une reprise de la tête cette saison, l’Impact est incapable de créer quoi que ce soit sur les ballons aériens. Que ce soit dans le cours du jeu via un centre, sur un coup franc ou encore sur un corner, le jeu aérien de l’Impact est tout sauf menaçant. Faible défensivement, faible offensivement. L’un va clairement avec l’autre à Montréal, et il est plus que temps d’adresser ce problème.

Ce serait bien, parfois, de sentir qu’un corner offre une réelle chance de marquer à l’Impact. De Marco Donadel à Piatti en passant par Lovitz (!!!), Bernier et Dzemaili, aucun Montréalais n’a su s’imposer comme tireur de corner à succès, tout comme aucun des Ciman ou Hassoun Camara n’ont réussi à enfiler l’aiguille dans une telle situation. On ne peut pas baser son jeu strictement là-dessus, mais il faut savoir menacer et s’en servir pour gagner du rythme…

Corrigez-moi si j’ai tord, mais on a vu aucun but sur corner depuis le but de Kyle Fisher avec son bandage en début de saison. Inconcevable.

Les matchs «faciles»
C’est typique des équipes montréalaises, on dirait, mais l’Impact a bien trop souvent tendance à calquer son jeu sur celui de l’autre équipe. Montréal est capable de vaincre Toronto sur sa propre pelouse, mais perd en fin de rencontre contre le Minnesota United au Stade Saputo? Un non-sens.

Il n’y a pas de match facile dans le sport professionnel, mais les Montréalais doivent être en mesure de vaincre les équipes théoriquement en dessous d’eux au classement, comme les Rapids du Colorado, par exemple. Ça nous ramène à l’identité, au jeu collectif, mais les Montréalais doivent imposer leur jeu face à des formations inférieures.

Il y a de multiples autres éléments qui expliquent la défaite au Colorado et la déconfiture de la saison 2017. L’invisibilité de Dominic Oduro, la «malchance», les mauvaises prises de décision des joueurs (lire ici Lovitz et sa vengeance personnelle), et bien plus encore. Ce n’est qu’une partie de la réponse, et la «to do list» en vue de 2018 doit déjà être très, très longue.

Au moins, il n’y a pas d’illusions possibles. En 2017, le jeu offert par l’Impact était insuffisant. À eux de ne pas échapper le ballon, encore, en 2018.

DANS L’ABRI
– Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, texte très intéressant et à lire de Sebastian Giovinco sur The Player’s Tribune. Sur sa venue à Toronto et sa quête d’une MLS Cup, depuis un petit appartement près de Turin.

– Atlanta en a échappé une à la maison hier face à (tiens, tiens) Minnesota United FC. Disons que les partisans n’étaient pas trop heureux, et s’en sont pris à l’arbitre…

– Vrai ou pas? Gilardino aurait signé à Montréal si Braz avait pu dénicher une place internationale… À noter qu’il s’agit peut-être simplement de paroles d’agent pour vanter son client.

– C’est vendredi qu’aura lieu le 300ème podcast du Kan Foot Club, au fameux restaurant Le P’tit Creux du Plateau. Soyez-y !!!

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ALLONS!

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