Marc Bergevin a complété un demi-tour assumé lors de la dernière année. Le but de cette manœuvre était précis : greffer du caractère à un groupe qui tolérait trop la défaite, suite à une campagne de misère.
Tous ses gestes marquant l’équipe à long terme abondent dans ce sens : les transactions amenant Shea Weber, Andrew Shaw et Jonathan Drouin, les départs de P.K. Subban, Alexander Radulov, Andrei Markov puis de Nathan Beaulieu ainsi que la signature de Karl Alzner.
Puisque la grande majorité des organisations se bâtissent via le repêchage amateur, le caractère devrait s’avérer le premier critère d’embauche du CH lors du dépistage d’espoirs.
En sélectionnant Artturi Lehkonen pour cette caractéristique, Trevor Timmins a été bien servi.
Artturi Lehkonen has always hated losing, whether it's NHL preseason or street hockey as a kid, according to dad: https://t.co/YPjBoC3zeI pic.twitter.com/PWNuUjOxov
— Arpon Basu (@ArponBasu) September 27, 2017
Ismo Lehkonen, géniteur du jeune ailier, avoue qu’il n’a jamais toléré la défaite. Tout petit, Artturi pouvait pleurer durant de longues minutes suite à une défaite à une partie de hockey dans une ruelle, de badminton, de soccer ou même d’un jeu de société!
Les années passent, rien ne change dans son cas.
Samedi dernier, l’alignement envoyé à l’abattoir à Ottawa par Claude Julien faisait littéralement pitié. Difficile de dire s’il aurait emporté une partie de la Ligue américaine. L’un des seuls joueurs pouvant se targuer de détenir les outils nécessaires pour évoluer dans la LNH présent était le Finlandais.
Ce qui devait arriver arriva. Le Canadien essuya un revers par la marque de 5-1, dans lequel le seul trio à s’illustrer sérieusement fut le sien. À priori, il y avait du positif à ressortir de cette rencontre préparatoire…
Ce n’était pas la vision de Lehkonen. À ses yeux, il n’y avait pas de quoi rire.
«C’est terrible. On s’en fout s’il n’y a pas de point en jeu. Je ne peux pas tolérer cela. »
Ce n’est pas exactement ça que Marc Bergevin recherche? Des types qui sont prêts à suer leur sang si cela permet d’offrir à leur formation une mince chance supplémentaire de victoire. Qui pense au groupe avant leurs statistiques individuelles. Qui pense davantage aux deux points qu’à leur branding ou bien leur party de la veille. Qui rêve la nuit à Lord Stanley plutôt qu’à une montagne de billets verts.
Ces critères d’embauche sont-ils applicables au repêchage? Bob McKenzie parlait de Nikita Scherbak comme d’un être distrait et un brin selfsish, lors de sa sélection par le CH…si un journaliste sait ça, l’état-major de l’équipe devrait être au courant de cela aussi, non?
Quoique plusieurs choses peuvent changer à partir du moment où un joueur a sélectionné son arrivée dans la LNH…
Marc Bergevin disait voir une intensité dans les yeux d’Alex Galchenyuk. Il disait avoir été convaincu par sa passion du hockey contagieuse. Que son sport était la seule chose qui comptait à ses yeux.
C’est drôle, Brendan Gallagher semble être le seul joueur développé via le club-école du CH à détenir ce feu dans les yeux dans la formation actuelle du CH…
Un problème de développement et non de recrutement?