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Alain Chainey pense que Shane Wright est moins populaire qu’on ne le croit

En ce qui a trait au recrutement, Alain Chainey est sans contredit une des meilleures têtes dans ce domaine au Québec. Il a travaillé comme recruteur dans la LNH pendant plus de vingt ans.

Il a même porté le chapeau de directeur du recrutement amateur chez les Ducks Anaheim pendant une douzaine d’années. C’est sous sa supervision que l’équipe de la Californie a sélectionné Corey Perry et Ryan Getzlaf au premier tour en 2003. Plusieurs des joueurs choisis par Chainey ont même aidé les Ducks a remporter la Coupe Stanley en 2007.

Bref, il s’agit d’une sommité en la matière. De plus, il compte encore sur plusieurs contacts à travers le circuit Bettman. Quand il ouvre la bouche, c’est parce qu’il sait de quoi il parle.

Il a récemment livré une entrevue à Nicolas Cloutier de TVA Sports.

Dans celle-ci, Chainey met en garde les gens qui s’attendent à ce que Shane Wright soit sans aucun doute le premier joueur sélectionné au prochain repêchage. Selon lui, la notion que le centre canadien est un choix consensus est beaucoup moins présente chez les équipes de la LNH que dans les médias:

Les listes des équipes sont vraiment différentes de celles que tu vois sur internet. C’est le jour et la nuit, carrément.

Il ne faut certainement pas être surpris par cette affirmation. Déjà, il y a un mois, Bob McKenzie avait noté que la cote de Wright baissait aux yeux de plusieurs recruteurs en chef.

Shane Wright n’est pas un Connor McDavid ou un Auston Matthews. Il n’est pas un joueur générationnel. Il est donc primordial que le Canadien fasse ses devoirs et s’assure de choisir le meilleur joueur possible au premier rang.

Lorsqu’on observe l’historique du repêchage, la plupart du temps, les joueurs qui ne sont pas générationnels deviennent rarement les meilleurs de leur cuvée.

Il ne faut pas se fier au statut que l’attaquant des Frontenacs de Kingston avait à l’âge de 15 ans. Il faut projeter le genre de joueur qu’il sera dans 10 ans.

En fait, non seulement Chainey ne croit-il pas que la sélection est unanime à travers la LNH, mais après avoir regardé les meilleurs espoirs, il a pris position. S’il était à la place du Tricolore, il choisirait Juraj Slafkovsky.

Slafkovsky. C’est le gars qui m’a le plus frappé dans tout ça. Et je m’inscris en faux avec ceux qui disent que Shane Wright est simplement bon, sans plus. C’est un excellent joueur qui va avoir une longue et fructueuse carrière, mais je voyais en Slafkovsky quelque chose de plus.

C’est le gabarit et le potentiel très élevé de l’attaquant slovaque qui ont fait en sorte que le natif de Thetford Mines soit tombé en amour avec Slafkovsky. Il a aussi été très impressionné par les performances du gros ailier contre des hommes aux Jeux olympiques et au Championnat du monde.

Ce que je vois en Slafkovsky, c’est un upside, un potentiel, un développement de croissance qui est vraiment impressionnant. Il faut qu’il améliore un peu son explosion sur patins, mais sa vitesse de pointe est très bonne. Ce n’est pas un patineur qui est lent. Il a de bonnes mains, un très bon tir. C’est un gars qui est engagé physiquement. Un joueur qui protège très, très bien sa rondelle. Il a un long bâton et s’en sert très bien.

L’attaquant du TPS Turku lui fait penser à une version plus imposante d’Andrei Svechnikov des Hurricanes de la Caroline. L’attaquant russe avait été choisi deuxième au total lors du repêchage en 2018 (un rang devant KK). Malgré ses 22 ans, il compte déjà 209 points en 283 rencontres dans la LNH.

D’après lui, le Slovaque est tout simplement un joueur unique:

Il est difficile à contenir dans les coins de patinoire, le long des rampes. C’est une rare combinaison, finalement, de gabarit, de rapidité, d’habiletés et d’implication physique. Ce n’est pas le genre de joueur que tu retrouves très souvent.

Dans les derniers jours, plusieurs ont noté que la production à Slafkovsky en SM-liiga était décevante. Des tableaux comparatifs, tels que celui-ci, ont circulé sur les réseaux sociaux:

(Crédit: The Athletic)

Mais Chainey ne s’en fait pas trop:

Ça ne me fait pas peur. J’ai déjà vu d’excellents joueurs sur le bout du banc dans les ligues d’élite en Europe. Ce sont des choses qui arrivent.

Puis, lorsqu’on observe ce tableau, plusieurs failles sont évidentes. Artturi Lehkonen et Joel Armia ont connu de meilleures productions que Teuvo Teravainen et Sebastian Aho. Sont-ils de meilleurs joueurs? Poser la question, c’est y répondre. 

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ceci, tels qu’un manque de temps de jeu. En effet, Slafkovsky (17 ans pendant la majorité de la saison) évoluait pour une des meilleures équipes de la ligue (ils ont perdu en finale). Il est normal que des joueurs plus vieux aient été préférés à lui.

D’ailleurs, au Championnat du monde, il a été un des joueurs les plus utilisés par Craig Ramsay, l’entraineur de la Slovaquie.

Alex Ovechkin (0,45 points par match à 18 ans) et Evgeni Malkin (0,35 à 17 ans) n’ont pas connu de très fortes productions à leur année de repêchage dans la ligue russe.

Pourtant, ils s’en sont plutôt bien tirés…

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