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Le CH a-t-il démissionné sur Nathan Beaulieu? | Byron: l’attaquant de 4e trio moderne

Pierre LeBrun a vu juste lorsqu’il rapportait que Paul Byron était le futur agent libre que le Canadien pourrait préférer garder plutôt qu’échanger: celui-ci vient d’apposer sa signature sur le bas d’un contrat de 3 ans évalué à 3,5 millions (approximativement 1,16 million en impact annuel sur la masse salariale).

Il n’y pas à dire: jolie signature. Byron s’est illustré comme l’un des meilleurs employés en désavantage numérique de la ligue nationale, un peu à l’instar de Michael Grabner, en déployant sa vitesse au moindre revirement pour aller menacer le gardien adverse. En plus d’être capable de fabriquer des jeux de temps à autre, il applique une bonne pression en échec avant, excelle en récupération de rondelle et se veut alerte dans les trois zones. Vous sériez également surpris, j’en suis certain, de constater qu’il pointe au quatrième rang des attaquants au chapitre des mises en échec. Pugnace, le chétif attaquant…

De plus en plus, les directeurs généraux se défont de la conception populaire de l’attaquant de quatrième trio robuste et n’hésitent pas à remplir leurs unités de soutien avec des joueurs rapides et somme toute talentueux afin de pouvoir obtenir une production décente de la part des quatre lignes. Et les entraineurs qui refusent de s’adapter se tirent dans le pied, car leurs fier-à-bras n’arrivent pas à suivre les joueurs du type de Paul Byron, beaucoup trop rapides pour eux.

En ce sens, vive la nouvelle LNH.

Aurait-on démissionné sur Beaulieu? 

Le directeur général du Canadien de Montréal Marc Bergevin ne s’en est jamais caché: il voue une obsession à la profondeur défensive, et plus particulièrement à l’importance du travail des défenseurs dans les succès d’une équipe. Sa maxime est la suivante: tu ne peux gagner si tu ne peux défendre.

‘Faut croire qu’il a raison. Une équipe incapable de limiter les chances de l’adversaire laissera rapidement ce dernier prendre son rythme.  Ainsi, elle est avant longtemps contrainte à jouer du hockey de rattrapage et, conséquemment, ouvrir les vannes en offensive… ce qui peut occasionner plus de bévues, donc plus de buts contre.

Or, les entraineurs peuvent facilement tomber dans le piège de prioriser cette facette du jeu au détriment de l’offensive, car l’aspect défensif est celui étant le plus propice à être contrôlé et corrigé par les tactiques et les systèmes de jeu. Au bout du compte, un but marqué a la même valeur qu’un but accordé, et l’objectif du jeu est d’en enfiler plus que l’adversaire. Au même titre qu’un joueur doit être respecté pour ses atouts défensifs – la compréhension du jeu sans la rondelle, le travail le long des rampes et en échec avant, l’appui à ses coéquipiers, le respect de la couverture, pour ne nommer que ceux-là -, il doit être valorisé équitablement pour ses habiletés en attaque, que ce soit sa créativité, son contrôle de la rondelle, sa vision, son tir, ses entrées de zone extravagantes ou ses manoeuvres individuelles. Trop souvent, de bons attaquants seront victimes de leur style de jeu plus aventureux, aussi positive soit leur contribution nette. Même combat pour certains bons défenseurs.

À la lumière de cette parenthèse, il semble mystérieux que dans sa dernière populaire chronique 30 Thoughts, le journaliste Elliotte Friedman (qui tient ses infos de contacts à travers la ligue) n’ait pas classé le Canadien parmi les équipes les plus intéressées à obtenir du renfort à l’attaque… mais plutôt parmi celles tentant agressivement d’améliorer sa ligne bleue, dans un petit groupe comprenant Los Angeles, Pittsburgh, Tampa Bay et San Jose.

Il parait pourtant évident aux yeux de plusieurs, incluant les miens, que le Tricolore aurait besoin d’un véritable centre numéro un, et même peut-être d’un autre bon ailier, avant de passer à l’étape supérieure, c’est-à-dire rejoindre l’élite. Et ce, bien plus qu’il ne doit améliorer de façon significative la qualité de son groupe de défenseurs.

P.K. Subban est non seulement un défenseur numéro un, mais un défenseur d’élite. Jeff Petry se veut quant à lui un excellent numéro trois, pouvant s’élever parfois au rang de numéro deux. Andrei Markov a remis les pendules à l’heure: même s’il a été particulièrement affreux pendant les fêtes, il nous a prouvé tout récemment qu’il sera tout à fait viable, et même favorable, de l’insérer dans un top-4 pour encore une année ou deux. Puis, Mark Barberio n’est pas un mauvais défenseur à aligner sur une troisième paire. Pas du tout.

Bref, on pourrait même parier que l’équipe qui gagnera la Coupe Stanley n’aura pas une défensive forcément supérieure à celle du Canadien. Du moins, pas sur papier.

Mais Bergevin, lui, voit les choses autrement. S’il veut désespérément apporter des modifications à son groupe de défenseurs, c’est car il y a identifié un maillon faible, et non car celui-ci manque de profondeur. La profondeur défensive est effectivement le dernier des soucis de cette équipe, elle représente même un problème: elle a poussé Tinordi hors de Montréal dans des circonstances peu avantageuses et elle a certainement nui au développement de Nathan Beaulieu et de Greg Pateryn. Suffit de jeter un rapide coup d’oeil à l’organigramme: il y a trop de défenseurs pouvant jouer dans la ligue nationale ou aspirant à le faire à Montréal. À gauche, on retrouve Markov, Emelin, Beaulieu, Barberio, Bartley (5). À droite, il y a d’abord Subban, Petry et Pateryn, alors qu’Ellis, Dietz, Lernout et Johnston cogneront éventuellement à la porte (7). Ça donne un total potentiel de 12 joyeux lurons qui revendiqueront un poste dans le top-six montréalais.

Cela m’amène à penser que Bergevin pourrait commencer à croire, peut-être à tort, que Beaulieu n’est pas l’élu pour remplacer Markov, qu’il ne progressera pas comme prévu et qu’il est un élément à remplacer et à améliorer à la ligne bleue, sans quoi le flanc gauche sera assez faible à mesure que le général russe régressera. Sachant que Bergevin a mis son empreinte sur l’édition actuelle en signant Jeff Petry, un joueur qu’il convoitait depuis très longtemps, on peut en conclure qu’il est le modèle de défenseur affectionné et ciblé par notre directeur général. Beaulieu a certaines qualités fabuleuses que possèdent les bons défenseurs modernes: un coup de patin extrêmement fluide dans les quatre directions (four-way mobility), une agilité en maniement du disque, une première passe précise et un bon positionnement. Mais il n’a pas un bâton défensif aussi efficace que celui de Petry et il ne contient pas aussi bien les attaquants le long des rampes. Son tir est également franchement moyen, contrairement au numéro 26 qui en a un bon.

Si l’hypothèse est fondée, il faut se demander si le Canadien n’apprécie pas assez ce que peut offrir Beaulieu, en termes de relance et de mobilité et si ses qualités ne surplombent pas, au final, les défauts faisant en sorte qu’il ne corresponde pas à l’archétype du défenseur conçu par Marc Bergevin.

À 23 ans, cette saison était l’occasion parfaite pour Beaulieu de doubler une fois pour toutes Alexei Emelin dans la hiérarchie des défenseurs. À en juger par ses décisions, Michel Therrien a cru qu’il n’en a pas fait assez pour atteindre cet objectif réaliste, et ce, malgré les performances en montagnes russes du 74. L’Ontarien a été retranché de la formation à trois reprises et ne pointe qu’au 5e rang des défenseurs pour le nombre de minutes par match à cinq contre cinq. L’entraineur-chef avait, sur un plateau d’argent, la chance de lui confier un plus grand rôle afin de ménager le vétéran Markov et placer Emelin dans une chaise qui lui sied, mais il a cru bon de ne pas le faire. Il faut se rendre à l’évidence que, très clairement, la direction semble déçue de la progression de son espoir, car, autrement, elle n’aurait pas perdu de temps à en faire un régulier dans son top-4.

Mine de rien, si un échange incluant Beaulieu se concrétise, cela ferait un deuxième choix de 1re ronde (le premier étant Tinordi) sous le régime de Bergevin dont le développement au sein de l’équipe a échoué.

Et, à voir comment Pateryn est nerveux sur la glace par les temps qui courent, ça ne regarde pas mieux de ce côté.

En rafale
– 
C’est à cette date que le Roy faisait ses débuts dans la LNH!

– Je suis d’accord. Bergevin ne devrait pas s’empêcher de faire des petits gestes qui améliorent son équipe, simplement parce qu’ils ne sont pas des blockbusters. #Byron

– Les Islanders seraient ouverts à l’idée d’une réunion Parenteau-Tavares, et Nail Yakupov serait disponible sur le marché des échanges. (Insider Trading analysé par 25Stanley)

Voudriez-vous de Yakupov, la bombe sur patins avec un sens du hockey déficient? Moi non.

– Bon à savoir:

https://twitter.com/generalfanager/status/702296365951488000

– Andrew Berkshire s’amuse à faire son alignement hypothétique de 2016-2017… et y insère Patrik Laine! #Hehe 

– Les Capitals pourraient bouger à nouveau afin de réactiver Jay Beagle. (General Fanager)

– Russell Martin, un gérant en devenir? (TVA Sports)

– Byron est un joueur… bizarre! Meilleur à 4 contre 5 qu’à 5 contre 5.

– Le CH compte-t-il trop de plombiers?

– Voici l’analyse que Marc Bergevin fait de Paul Byron:

– Échanger Nugent-Hopkins serait davantage considéré durant la saison morte.

– Des équipes avaient démontré de l’intérêt envers Byron, mais le Canadien a évidemment préféré le garder.

– Photo plutôt cool de Mike Weber, qui a été acquis par les Capitals de Washington.

Mike Weber est un Greg Pateryn version améliorée. Fiable et sans flafla. Assez sous-estimé.

– Apprenez-en plus sur le joueur de basket québécois Chris Boucher. (USA Today Sports)

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