À quoi ressemblent typiquement les 16e ou 17e « meilleurs joueurs » d’un repêchage?

On a dernièrement discuté de différents scénarios de transactions estivales pour le Canadien.

On s’était premièrement penché sur six possibilités d’échanges qui permettraient à Kent Hughes de dénicher le fameux centre de deuxième trio dont plusieurs rêvent… ou pas! Les dossiers de Crosby, Barzal, Horvat, Larkin, Zacha et O’Reilly ont tous été analysés.

On aurait peut-être pu ajouter celui de Malkin pour une option à très court terme. On y reviendra peut-être…

Puis, la semaine dernière, on a sous-pesé quelques scénarios dans lesquels le Tricolore s’avancerait de quelques rangs au repêchage, en ciblant tout particulièrement le 8e (Kraken) ou le 14e (Blue Jackets) rangs. Quelques joueurs pourraient peut-être valoir la peine. Bear? Mrtka? Carbonneau? Martin?

Dans les deux cas, que ce soit pour mettre la main sur un joueur aguerri ou pour s’avancer de quelques échelons, les choix #16 et #17 du Tricolore ont plus souvent qu’autrement été au centre de nos réflexions.

Ainsi, on pourrait voir l’été des penseurs du Canadien sous l’angle d’un gros calcul d’utilité (bonjour messieurs Bentham et Mill!) dans lequel on tente de prédire quels scénarios entraîneraient le plus de bénéfices (et le moins de désavantages) pour l’organisation.

Il nous restera, en temps et lieu, à évaluer quelques options sur le marché des joueurs autonomes.

Long terme et pourcentage de réussite…

Or, lorsqu’on interprète les propos de Hughes et Gorton lors du bilan de fin de saison, insistant tous deux pour dire que la saison prochaine sera « encore plus difficile » et qu’il ne faut « rien prendre pour acquis », que l’équipe sera « encore très jeune », peut-être même « plus jeune », qu’elle n’est pas « rendue » et enfin, que rien ne change, on veut un groupe qui sera « bon pendant très longtemps », on comprend qu’on ne cherchera pas à tout prix à compléter une transaction spectaculaire pour améliorer le club dès cet été.

Crédit: YouTube (capture d’écran)

Clairement, ce ne sont donc pas les bénéfices à court terme qui intéressent le plus l’entité bicéphale de la Flanelle. En cette phase de « début de fin de reconstruction », si on dit qu’on met « le présent et le futur dans la balance », en réalité, on semble surtout encore penser en fonction du moyen et du long terme.

Donc, si on en venait à sacrifier un ou deux choix de premier tour pour compléter une transaction d’importance, ce serait probablement pour une option qui aurait des bénéfices pour au moins cinq ans.

Est-ce que Crosby entrerait dans ce calcul-là comme le pense Mathias Brunet?

Peut-être. Si on parle d’héritage et de modèle de leadership…

Mais on ne voudra pas commettre les erreurs que d’autres ont fait – parfois malgré eux – comme les Maple Leafs, les Sénateurs et les Sabres, qui ont « précipité » leur reconstruction respective avec quelques décisions douteuses…

Le scénario le plus probable? Probablement!

Ainsi, le CH pourra toujours essayer de s’avancer de quelques rangs au repêchage si on estime que le jeu en vaut la chandelle avec tel ou tel joueur. Mais le scénario qui demeure le plus probable et qui a le potentiel de rapporter le plus de bénéfices en date du 24 mai, à un peu plus d’un mois du jour J, est tout simplement de… repêcher au 16e et 17e rang!

En opérant de la sorte, sans rien sacrifier, le CH aura la chance de repêcher DEUX «  joueurs d’impact » qui viendraient théoriquement se greffer au noyau d’ici trois, quatre ans, soit exactement dans la période optimale de succès anticipé pour cette équipe.

Bon an, mal an, il reste toujours des Wilson, des Hertl, des Barzal et des Chabot ou encore des Sanheim et des Alex Tuch à ces positions.

Bien sûr, comme le démontrait Simon « Snake » Boisvert dans un récent épisode de Processus, en moyenne, les équipes qui repêchent à ces rangs-là se trompent environ une fois sur deux. Il ne faut donc pas exclure ce scénario très réaliste.

Et on comprend du même coup que ce n’est pas le scénario qui procure le plus de garantie de succès.

Il est effectivement toujours possible de« swinger dans le beurre » comme les Bruins et leur tristement célèbre premier tour de 2015 avec les Jakub Zboril, Jake Debrusk (correct…) et Zachary Senyshyn au 12e, 13, et 14e rangs…

Mais les probabilités de succès demeurent quand même élevées si on fait bien nos devoirs chez les recruteurs.

Il est donc tout à fait possible de frapper deux « coups de circuit ».

Or, comme on va le voir, à ces rangs-là, il faut aussi savoir apprécier la valeur de deux « solides doubles » dans l’allée de gauche!

Le profil type des 16e et 17e « meilleurs joueurs » d’un repêchage

Plutôt que de refaire le très bon exercice du Snake et répertorier qui a été repêché aux 16e et 17e échelons entre 2005 et 2020 pour départager les bons coups des mauvais, je vais plutôt m’intéresser à ce qu’on est en droit de s’attendre des 16e et 17e meilleurs joueurs de chaque repêchage, c’est-à-dire à un genre de « profil type » du joueur qu’on peut espérer à ces rangs.

Autrement dit, c’est « quoi », en moyenne, un 16e et un 17e meilleur joueur d’un repêchage?

Faisons l’exercice avec les encans 2007 à 2012 pour en avoir une bonne idée. Ça nous donnera un profil assez précis avec des joueurs qui ont tous au moins 600 matchs derrière la cravate et qui sont, pour la plupart, au moins rendus au trois quart de leur carrière.

Pour les besoins de la cause, nous avons identifié à chaque année deux attaquants et deux défenseurs qui pourraient être considérés comme les 16e et 17e meilleurs joueurs de leur repêchage respectif. Attention! Il ne s’agit pas nécessairement des 16e et 17e meilleurs pointeurs!

Première remarque : un profil général se dessine très clairement. Nous sommes en présence de bons joueurs de milieu de formation : des attaquants de deuxième ou troisième trio ; des troisièmes ou quatrièmes défenseurs de qualité.

On parle d’attaquants de tous les styles et formats – la plupart des ailiers – d’une quarantaine de points par saison en moyenne, quelques saisons de 50 points et plus ici et là pour certains. Sept sur douze ont été repêchés en première ronde.

Du côté des arrières, on a aussi un peu de tout. Des spécialistes en défensive, des spécialistes de l’avantage numérique, des « puck movers », des défenseurs complets. Six d’entre eux ont été repêchés en première ronde.

En rétrospective, tous ces joueurs (ou presque) pourraient être vus comme de « solides doubles », même si dans certains cas on a sans doute tenté le coup de circuit.

Oui, ce sont aussi des types de joueurs qu’on peut trouver à chaque année sur le marché. En effet, très peu des joueurs identifiés dans le tableau ci-haut sont demeurés avec la même équipe durant tout leur carrière.

Le CH ne serait donc pas fou d’échanger un de ces deux choix pour un joueur de ce type rendu à maturité et qui a encore plusieurs bonnes années dans le corps.

Mais plusieurs joueurs identifiés plus haut ont aussi valu leur pesant d’or tôt dans leur carrière.

Quelle stratégie adopter au 16e et 17e rang en 2025?

Comme à chaque année, à ces rangs, il restera sûrement deux, trois, quatre joueurs qui pourront être considérés dans 10 ans comme des coups de circuit, des vedettes ou, à tout le moins, des joueurs d’impact.

La difficulté, c’est bien sûr de pouvoir les identifier aujourd’hui!

À ces rangs, puisque le Tricolore possède deux choix « collés », il peut donc être très tentant d’y aller pour la longue balle avec au moins un des deux choix.

Restera-t-il un autre petit génie sur patins comme Robert Thomas (20e en 2017)? Un autre Tage Thompson (26e en 2016)? Ou encore, un genre de John Carlson (27e en 2008) ou de Thomas Chabot (18e en 2015) en défensive?

Est-ce que des espoirs de 2025, comme le cérébral centre Cole Reshny, le petit marqueur pugnace Cameron Schmidt ou le talentueux, confiant et très rugueux défenseur Kashawn Aitcheson, classés un peu partout entre les 14e et 30e rangs, pourraient correspondre à ces profils?

Roger McQueen? Tout dépendra des médecins…

Carter Bear? Il ne sera plus là.

Cela dit, si on juge qu’un seul joueur encore disponible mérite un élan pour la clôture et qu’on n’échange pas le choix de premier tour restant, le « scénario optimal » pourrait être de consolider le repêchage avec un « solide double ».

Par exemple, un joueur qu’on voit très bien s’intégrer à la culture organisationnelle et qui correspond à un certain profil, disons, « fait pour les séries. On peut penser à un typique attaquant talentueux avec une dose d’énergie, de caractère et de papier sablé. Quelqu’un qui deviendra ton prochain Gallagher ou ton prochain Anderson. En défense, un autre Kaiden Guhle, repêché très sécuritairement 16e en 2020, ferait très bien l’affaire.

En 2025, on parle peut-être d’attaquants comme le gros et grand Jack Nesbitt, le rapide Braeden Cootes et du puissant Cameron Spence, ou encore du polyvalent gaucher Cameron Reid ou du gros droitier Blake Fiddler en défense, souvent classés entre les 17e et 25e rangs.

S’ils sont encore disponibles, je mettrais certainement Justin Carbonneau et Brady Martin dans cette catégorie avec un « petit plus » à côté de leur nom…

Mystère, mystère…

Enfin, le CH maximisera ses chances de succès en établissant très clairement sa stratégie dans les semaines et jours précédant le repêchage. On y travaille sans doute déjà depuis un certain temps.

Ainsi, autant les scénarios d’échanges discutés dans les dernières semaines que le scénario de repêcher 16e et 17e pourraient ne se matérialiser que la journée même du repêchage, quand on saura qui sera encore disponible à compter du 7e ou 8e rang.

Le mystère risque donc de demeurer entier jusqu’au 27 juin!

Patience!

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