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Yak fuira-t-il les abeilles à Montréal?

« Un recruteur m’a déjà décrit son style comme celui d’un gars qui fuyait un essaim d’abeilles. »

Cette citation de Ray Ferraro vaut de l’or.

La plupart d’entre vous ont déjà deviné de qui il s’agit. Quiconque ayant déjà observé d’un oeil averti Nail Yakupov ne peut qu’automatiquement hocher la tête et glousser de rire. Autant cette comparaison peut paraitre saugrenue, elle vise en plein dans le mille.

C’est une scène classique pour les partisans d’Edmonton que de voir l’énergique numéro 10 se démener comme un diable dans l’eau bénite sur la glace, patinant avec la gestuelle d’une poule décapitée. Sans repères. Sans trop savoir où aller.

Depuis son année de repêchage, Yakupov représente le plus grand des mystères. Il est une bombe sur patins, pouvant décoller dès les premiers pas, en plus d’avoir les habiletés d’un fin tireur d’élite. Son maniement de rondelle est fluide et on ne questionnera jamais, au grand jamais son niveau d’intensité. Il aurait d’ailleurs intérêt à ménager stratégiquement ses énergies…

Mais voilà, le russe semble être frappé d’une des déficiences les plus alarmantes chez un joueur de hockey. Son sens du jeu n’est que très peu aiguisé, pour ne pas dire mauvais.

C’est exactement pourquoi il pourrait prêter main-forte au CH à un prix raisonnable. Parce qu’il est loin, très loin d’être un joueur parfait.

Les caprices de Yakupov
Pour s’améliorer et rejoindre l’élite, le CH aurait bien sûr besoin d’un joueur parfait. Il pourrait prétendre aux grands honneurs grâce à l’ajout d’un Crosby, Stamkos, Matthews, etc. Inutile d’en débattre!

Le hic, c’est que ces petites perles rares ne sont pas à donner. Il faut être prêt à faire d’énormes sacrifices pour s’en procurer, ou recevoir les faveurs de Dame Chance, qui a été visiblement charmée par le climat de l’Alberta durant les loteries des dernières années…

Marc Bergevin n’abandonnera pas pour autant sa quête longue et ardue d’ajouter un game-breaker à sa formation. N’empêche qu’il ne peut se croiser les bras entre temps.

Avec les restrictions du plafond salarial, la LNH est aujourd’hui une ligue comptable. Un joueur, c’est une valeur sur le marché, une valeur à ton équipe, mais aussi un contrat d’un certain montant, d’une certaine durée et d’un certain poids sur la masse salariale. Dorénavant, la meilleure option s’offrant à une équipe voulant s’améliorer sans menacer son avenir est de cibler les joueurs sur le marché avec un bon potentiel, mais dont la valeur est faible, ou beaucoup plus basse qu’elle ne l’était auparavant, pour toutes sortes de raison.

S’il n’a pas les moyens pour s’offrir le gros diamant scintillant sur la tablette du haut, un directeur général peut se rabattre sur la pierre sale pleine de microbes, et tenter de la polir, la polir jusqu’à ce qu’elle brille à nouveau.

Yakupov est donc une cible intéressante dans l’optique où, ses multiples défauts en font un joueur unidimensionnel n’étant pas indispensable aux Oilers – et probablement une pièce très abordable sur le marché –, alors que ses qualités peuvent être très intéressantes aux yeux d’une équipe désireuse de dynamiser son offensive.

On le sait capable de marquer des buts. Il en a enfilé pas moins de 17 en 48 matchs dès sa saison recrue. Et il a toujours été particulièrement efficace lorsqu’il est parvenu à bâtir une chimie avec son joueur de centre, comme en témoignent ses succès en compagnie de Sam Gagner en 2012-2013, Derek Roy en 2014-2015 et Connor McDavid plus tôt en 2015-2016. Yakupov ne pourra jamais exploiter son talent de façon constante en raison de son sens du jeu lacunaire. Il est donc un attaquant capricieux ayant besoin de plusieurs facteurs allant en sa faveur pour prendre son erre d’aller: temps de jeu de qualité à 5 contre 5 et en avantage numérique, confrontations modestes, compagnons de trios alertes capables de l’alimenter et de piger ses patrons de jeu compliqués, confiance de son entraineur et cadence de jeu lui permettant d’utiliser sa vitesse. C’est seulement lorsque la majorité de ces cases sont cochées que Yak’ peut commencer à se servir du talent immense qui avait convaincu les Oilers de le sélectionner au tout premier rang du repêchage universel.

Hors du portrait des séries, le Canadien détient présentement toute la latitude nécessaire pour travailler étroitement avec un joueur capricieux, et le placer dans une chaise sur laquelle il serait à même d’exprimer son talent. Quelques éléments pourraient sourire à Yakupov à Montréal. D’abord, ses atomes crochus avec Alex Galchenyuk, que ce soit sur la patinoire ou à l’extérieur. Le style prôné par l’Association de l’Est lui permettrait de faire valoir davantage son explosion sur patins.  Puis, le système de Michel Therrien mise énormément sur la vitesse en échec avant pour récupérer les rondelles libres, que ce soit en zone neutre ou en zone défensive adverse. On comprend donc pourquoi, à l’instar de Lucas Lessio, Marc Bergevin voudrait ajouter un autre marchand de vitesse énergique à son alignement. Pour finir, on sait tous que Yakupov a cruellement besoin d’une structure pour mettre un peu d’ordre dans son jeu, habituellement chaotique. Ça tombe bien, parce que Therrien met l’accent ad nauseam sur cet aspect et ses stratégies sont assez simples et expéditives.

https://www.youtube.com/watch?v=domd3DS81Ws

David Pagnotta a affirmé sur les ondes de TSN 690 après avoir parlé à quelques directeurs généraux, exécutifs et recruteurs de la LNH qu’il semblerait que le Canadien ait intensifié les discussions avec les Oilers concernant Yakupov. On verra ce qu’il en est.

En rafale
– Il n’y pas qu’ici qu’on vous pose la question: le Canadien pourrait-il acquérir Yakupov? (EOTP)

– Les chances de voir Eriksson changer d’adresse seraient faibles, selon un journaliste de The Hockey News.

– La saison de Mike Cammalleri pourrait être terminée. (98,5 Sports)

– Rappelons que c’est le match des Anciens ce soir entre l’Avalanche et les Wings! #Sakic #Yzerman #Bourque

– Devinez qui a jeté les gants pour les IceCaps…

https://twitter.com/IceCapsAHL/status/703383383762739200

– David Patsrnak des Bruins bourdonne constamment lorsqu’il est sur la patinoire.

– Un exécutif de l’Ouest capote sur Michael McCarron!

– Joel Quenneville était en extase lorsque son équipe a acquis Andrew Ladd! (98,5 Sports)

– Patrick Roy a appris à gérer ses émotions derrière le banc de l’Avalanche, qui bataille pour une place en séries. (RDS.ca)

– L’expérience perdure avec Nikita Scherbak au centre… Intéressant.

Il distribue bien la rondelle et réalise de merveilleuses entrées de zone depuis qu’on l’a muté à cette position.

– Quelles équipes ont le mieux tanké dernièrement? (EOTP)

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