Des choses ont changé et d’autres pas depuis notre classement de mi-saison en vue du prochain repêchage.
À la suite de sa débâcle de la fin janvier, début février, le CH s’est bien repris au retour de la Confrontation des 4 nations, et a finalement participé aux séries.
Mais il a aussi conservé ses deux choix dans le top-20. Ils sont juste un peu plus collés qu’on l’avait envisagé à l’origine!
Puis, il y a eu la loterie.
Surprise, surprise! Les Islanders auront le premier choix! Le Mammoth, le 4e!
En date d’aujourd’hui, ne reste plus donc rien qu’à savoir si NOS Huileux, notre équipe d’adoption, remportera ou non la Coupe Stanley.
Bref, à une vingtaine de jours du repêchage, l’heure est venue de dévoiler notre classement final, top-20, de cette cuvée.
Comme l’an dernier, nous établirons cette liste en gardant toujours en tête cette question : dans 15 ans, qui aura connu la meilleure carrière?
Allons-y de ce pas avec les positions 1 à 10.
Les positions 11 à 20 suivront sous peu, restez à l’antenne!
Schaefer n’a finalement pas rejoué de match depuis sa triste et spectaculaire blessure survenue au CMJ durant le temps des Fêtes. Ça commence à faire longtemps!
Il était présent au Combine cette semaine et en a profité pour partager son expérience personnelle pour une bonne cause, lui qui a perdu sa mère d’un cancer du sein en février 2024.
Sinon, tout a déjà été dit ou presque à son sujet. Un patineur d’exception, capable de devenir un défenseur complet avec un potentiel offensif considérable. On voit toujours un mélange de Heiskanen, Makar et Niedermeyer en pensant à lui.
Fait que, c’est ça qui est ça, les Islanders sont chanceux… du moins en théorie.
Car avec Schaefer on n’est pas dans le même territoire qu’avec les Celebrini et Bedard lors des deux derniers encans. On n’a pas du tout le même niveau de certitude qu’il deviendra bel et et bien le meilleur de sa cuvée.
Raison : les blessures.
Un joueur aussi rapide doit avoir un meilleur sens du danger par rapport à où il se trouve sur la patinoire (awareness). On ne peut pas s’auto-blesser en rentrant soi-même dans le poteau à 100 m/h, sans manquer un peu d’orientation ou de sens du jeu, non?
Canada’s Matthew Schaefer went down the tunnel after running into the goal at full speed with his shoulder then hitting the boards pic.twitter.com/TJoyQ3Qcui
— CJ Fogler 🫡 (@cjzero) December 28, 2024
Et pour répondre à votre question, non, je ne prendrais pas Schaefer devant Lane Hutson. Et probablement pas devant Cole Hutson non plus. En voilà deux qui savent très bien tout ce qui se passe sur la glace en tout temps…
Mais Schaefer a tout le talent du monde et apprendra sans doute de cette blessure.
Il n’y a pas de meilleure touche de marqueur que celle de Misa dans ce repêchage. L’auteur de 62 buts et 134 points points en 65 parties a dominé outrageusement la compétition à sa 3e saison dans la OHL. Ayant reçu le statut de joueur exceptionnel à 15 ans, Misa, 6’1, 185 lbs, a littéralement TOUT ce qu’on peut rechercher chez un centre offensif, en plus d’être responsable défensivement. Nommez une qualité offensive, il la possède.
Certains le voient cependant avoir plus de succès à l’aile dans la LNH, et la possibilité de le voir évoluer à l’aile de Celebrini à San Jose pourrait donner du carburant à cette idée.
Ma seule préoccupation avec Misa demeure la suivante : est-il bon sous pression?
Ses performances et ses statistiques ne sont pas si reluisantes sous les plus gros projecteurs. Après des séries ordinaires en 2024, incluant à la Coupe Mémorial, la sortie hâtive de Saginaw au premier tour éliminatoire ce printemps, lors duquel il n’a inscrit que 3 points en 4 matchs, avec un horrible différentiel de moins-10, pourrait en faire réfléchir quelques-uns… Quoi qu’il en soit, Misa demeure au 2e rang de mon classement, mais on a rarement vu un joueur avec de telles statistiques en saison régulière soulever aussi peu d’enthousiasme…
Une équipe osera-t-elle choisir Desnoyers au deuxième rang, devant Michael Misa? Le Québécois deviendra un centre un peu plus imposant et probablement plus dominant défensivement que l’Ontarien, mais on pense que la touche offensive de Misa lui assurera de coiffer Desnoyers (et/ou Frondell) à la ligne d’arrivée.
Desnoyers se démarque par son intelligence supérieure et son positionnement sur la glace sans pour autant être un joueur strictement cérébral. C’est aussi un travaillant et un patineur techniquement quasi parfait (il pourrait gagner en explosion), capable de beaux changements de direction. Sans être très flashy sur une base régulière, Desnoyers est habile en protection de rondelle, fort le long des rampes et se révèle comme un passeur bien au-dessus de la moyenne.
Il me fait toujours beaucoup penser à Jonathan Toews, mais en un peu moins dynamique. Le principal intéressé tend à me donner raison sur celle-là!
Caleb Desnoyers player comparison is this #Blackhawks Stanley Cup winner… pic.twitter.com/3YhgWUjnYr
— The Prospect Don (@TheProspectDon) June 7, 2025
On sait que le Canadien l’apprécie énormément et qu’il aimerait jouer pour le Tricolore. Mais le CH l’aimera-t-il assez pour faire une offre irrésistible à l’équipe qui s’apprêterait à le repêcher? Et à quoi ressemblerait une telle offre?
Ça prendrait beaucoup plus que les choix de première et deuxième ronde. Les clubs susceptibles de repêcher Desnoyers vont vouloir des valeurs sûres, ce qui forcerait le Canadien à se départir de certains éléments de son jeune noyau…
Ce sont peut-être les excellentes séries de Desnoyers et le U18 ordinaire de Frondell qui auront finalement fait passer le Québécois tout juste devant le Suédois au fil d’arrivée. Mais c’est très serré entre ces deux futurs joueurs de centre très complets.
En plus d’un sens du jeu aiguisé partout sur la patinoire, Frondell possède déjà une maturité physique impressionnante, ainsi qu’un coup de patin et un tir puissants. Il a sans doute moins de chances que Misa de devenir un joueur de premier trio et un grand producteur de points, et je ne crois pas qu’il soit aussi bon passeur que Desnoyers. Mais sera-t-il pour autant moins utile à son équipe, lui qui possède un des bons tirs du repêchage? C’est le genre de pivot qui devrait jouer de grosses minutes tard en saison et en séries, même si son U18 n’a pas été étincelant…
À 6’3 et plus de 200 lbs, plusieurs rêvent que Martone devienne le prochain gros attaquant de puissance à tout casser dans la LNH. Si l’Ontarien ne craint pas le jeu robuste, il est avant tout un excellent passeur et un joueur très rusé, créatif, possédant d’excellentes mains, énormément de finesse.
Patineur moyen au niveau technique (ses genoux ne sont pas à 90°), il demeure tout de même agile et ses pieds sont rapides.
On pense encore à Corey Perry et Mark Stone lorsqu’on l’observe en zone offensive. Comme ces deux-là, il est aussi capable d’anticiper le jeu en plus de voler plusieurs rondelles grâce à sa longue portée.
J’ai eu des petits doutes sur lui au cours de l’hiver – domine-t-il parce qu’il est plus vieux (il aura 19 ans en octobre) et plus gros? – mais je me suis passablement ravisé. Même si on n’aime pas toujours ses replis défensifs, Martone est juste trop intelligent sur une patinoire et trop bon avec la rondelle – excellente rapidité d’exécution – pour manquer son coup.
Clairement un futur ailier top-6 dans la LNH… et un bon.
Peut-être Hagens est-il le deuxième plus « beau talent » du repêchage, mais on ne peut pas dire qu’il a enflammé les esprits cette saison à Boston College, alors qu’il évoluait pourtant au centre de Ryan Leonard (8e, 2023) et Gabriel Perreault (23e, 2023). L’Américain a néanmoins connu un bon mondial junior au centre des deux mêmes moineaux, mais a-t-il dominé la compétition pour autant?
Nous avions simplement trop d’attentes envers lui après son U18 absolument phénoménal du printemps dernier suite auquel tout le monde – moi le premier – le voyait sortir au premier rang en 2025… Il n’est maintenant plus exclu qu’il quitte le top-5 en juin. Peut-être a-t-il mal vécu avec la pression de son année de repêchage même s’il croit encore qu’il mérite d’être choisi premier. Est-il atteint du syndrome Shane Wright? Le saut dans la NCAA était-il plus compliqué qu’anticipé pour lui? Allez savoir…
Il reste que si on vous dit que son style et son talent rappellent Logan Cooley ou Clayton Keller, il est difficile de placer Hagens plus bas que le top-6.
Un futur excellent centre #2, idéalement derrière un solide centre #1 de plus gros gabarit? Un ailier top-6? Bref, il demeure un attaquant dynamique, rapide et créatif qui fera plusieurs centaines de points en carrière.
Joueur de centre droitier, 6’2, 98 points en 66 matchs, bon pour le 9e rang des marqueurs de la OHL à 17 ans, intelligent dans les deux sens de la patinoire, superbe passeur, grande créativité, bonne éthique de travail, bon tir, O’Brien a gagné quelques rangs dans ce classement depuis février dernier. Il devra cependant améliorer la mécanique de sa foulée (patineur moyen pour l’instant), ses mises en jeu et sa force physique (175 lbs…).
Voilà un joueur qui pourrait causer une certaine surprise à la Sennecke l’an dernier et s’immiscer dans le top-6. Mais si la logique est à peu près respectée, c’est à compter du 7e rang que le cœur de O’Brien commencera à battre encore un peu plus vite. Cet autre Ontarien devra prendre beaucoup de masse musculaire au cours de prochaines années, mais le produit fini pourrait grandement en valoir la peine. Pas un aussi bon patineur que Sennecke, ni aussi imposant, il est un peu la version light de celui qui avait été choisi au troisième rang en 2024.
Intensité, vivacité, dynamisme, responsabilité, efficacité. Bear, 6’0, plus souvent qu’autrement le F1 en échec avant, est une « double menace » constante en territoire offensif. Son profil général fait un peu penser à Tij Iginla, que j’aimais bien l’an dernier. Patineur au style peu orthodoxe (trop penché vers l’avant), Bear se rend tout de même du point A au point B la pédale au plancher. Mais il pense aussi le jeu à une vitesse élevée et gagne régulièrement ses batailles pour la rondelle avec une approche « dog on a bone ». Intense et dédié partout sur la glace, Bear sait où aller pour marquer des buts et créer du chaos. Il marque plusieurs de ses buts dans l’enclave, à l’aide de tirs vifs et précis ou de déviation, des qualités qui se transposent très bien dans la LNH.
Les séries le prouvent chaque année, tu gagnes avec des gars comme Carter Bear dans ton alignement et Everett aurait sans doute aimé compter sur lui. Il semble malgré tout bien remis de sa blessure au tendon d’Achille et je ne crois pas que celle-ci affectera réellement son rang de sélection.
Carburant à la pression, amoureux de son sport, le gars semble juste avoir la personnalité parfaite pour un marché comme Montréal. Il trouve également le moyen d’exceller en désavantage numérique où il est souvent très agressif sur le porteur de la rondelle.
Ayant connu une progression fulgurante lors des trois dernières saisons, Bear se présente comme une valeur sûre et pourrait devenir une « bougie d’allumage » qui ne ferait pas de tort à un club comme le Canadien…
Les dirigeants du CH l’ont d’ailleurs rencontré à plusieurs reprises et je ne serais nullement surpris qu’ils tentent de le sélectionner le 27 juin prochain. Est-ce qu’une offre comme celle-ci pourrait suffire ?

Il serait surprenant qu’il n’y ait pas au moins deux défenseurs dans le top-10 et Mrtka est le deuxième meilleur défenseur du repêchage selon mes observations. Mrtka, un peu mon « chouchou » personnel en 2025, a réussi sans difficultés apparentes son transfert à Seattle (WHL) depuis la meilleure ligue professionnelle de sa Tchéquie natale. Il a souvent joué plus de 27-28 minutes.
Auteur de presque un point par match dans le junior canadien lors de ses 30 premiers parties, sa production a ralenti un brin dans le dernier droit de la saison, mais rien pour inquiéter, lui qui jouait pour un club assez faible, qualifié de justesse pour les séries où Mrtka n’a pas mal fait sans être éclatant (3 pts en 6 matchs, -3) contre Everett (sans Carter Bear).
Le géant de près de 6’6 se déplace avec une aisance qui rappelle celle des Tyler Myers et Vladimir Malakhov en plus de tirer sèchement et sans effort comme ce dernier. Même si on l’aimerait avec un peu plus de truculence, il serait une sacrée belle option pour le CH du côté droit de la défensive. Un défenseur top-4 capable de manger des grosses minutes n’importe quel jour de la semaine.
Le Tricolore, sans doute un peu inquiet de sa relève à droite, a d’ailleurs épié et rencontré le Tchèque à plusieurs reprises dans les derniers mois. Considérant l’historique de blessures aux genoux de l’Autrichien, on peut sérieusement se demander si Mrtka ne pourrait pas connaître une plus belle carrière que Reinbacher, même si ce dernier a peut-être davantage de talent et de robustesse dans son jeu…
Défenseur complet avec un physique hors norme qui atteindra probablement sa vraie maturité physique dans la mi-vingtaine, Mrtka n’est quand même pas si loin de la LNH. Il doit simplement devenir un peu plus fort et être un peu plus méchant devant son filet.
Voici LE riser des derniers mois. Après une très bonne saison mais de courtes séries dans la OHL au sein d’un mauvais club à Sault Ste-Marie, le costaud et abrasif Martin a été un très solide contributeur au U18, enregistrant pas moins de 11 pts en 7 matchs.
Adepte de la zone près du gardien, distributeur de mises en échec brutales, certains comparent déjà son jeu à Sam Bennett, héros des séries lors des trois derniers printemps. On commence même à entendre le nom de Martin dans le top-5…
Cela dit, il se peut aussi que Martin ait peu d’offensive à offrir dans la LNH et qu’il devienne un centre de troisième trio ou un ailier robuste de 2e. Déjà arrivé à maturité physique ou presque, il est peut-être déjà très près de son plafond et what you see is what you get.
Mais, un peu comme pour Carter Bear, la preuve est faite : si tu veux gagner, ça te prend des types comme lui et ça, ça risque de valoir cher le 27 juin prochain.