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Les petits joueurs difficiles à affronter? | Vitali Abramov: un bijou en 2e ronde?

En entrevue avec Denis Gauthier la semaine dernière dans le cadre du segment « Mise en échec » de l’Antichambre, le défenseur des Ducks Simon Després a livré une analyse rafraîchissante lorsqu’on lui a demandé quels étaient les joueurs qui lui donnaient le plus de fil à retordre pour lui qui évolue dans la puissante et musclée association de l’Ouest.

Je croyais le voir venir. Il allait expliquer comment Ryan Getzlaf était si difficile à déloger du disque en raison de sa grosse charpente, à quel point Milan Lucic peut lui faire payer lorsqu’il s’amène en échec avant…

« Les petits joueurs (me donnent du fil à retordre)! Je suis grand et un gars explosif et évasif comme Johnny Gaudreau le long des rampes est très difficile à maîtriser et à mettre en échec. Il est tellement shifty », a plutôt lancé Després, très sérieux et surtout convaincu de la précision de ses propos.

Depuis des lunes, être petit est perçu comme une faille impardonnable chez les joueurs aspirant à la ligue nationale de hockey. Mais force est d’admettre que le sport change à une vitesse décoiffante, si bien que les défenseurs bougeant bien la rondelle sont maintenant préférés au Jarred Tinordi, Jamie Oleksiak et Dylan McIlrath de ce monde, ces prototypes défectueux de Zdeno Chara qui restent à ce jour dans les limbes. On voit également des petits attaquants vaillants, mais surtout rapides garnir les quatrième trios, histoire de déployer quatre combinaisons capables de menacer en offensive, alors que les buts se font de plus en plus rares.

Mais d’entendre de la bouche d’un joueur qu’un joueur difficile à affronter en est un petit est ce qu’on appelle un méchant changement, un virage à 180 degrés par rapport aux croyances traditionnelles. Et si on voyait les choses d’une autre façon à partir de maintenant? Les attaquants avec un mince gabarit ayant du succès dans le circuit Bettman sont généralement les plus explosifs, les plus agiles, les plus imprévisibles, les plus agressifs en échec-avant et, finalement, les plus difficiles à mettre en échec de façon franche et légale. Leur façon à eux de baisser leur centre de gravité, manoeuvrer à travers les espaces restreints et s’évader de la pression comme une souris s’échappe d’un chat est unique, et elle ne s’apprend pas. Cela explique en partie pourquoi Johnny Gaudreau, Jiri Hudler, Tyler Johnson, Patrick Kane, Brendan Gallagher et bien d’autres petits joueurs réussissent à tirer leur épingle du jeu en séries éliminatoires, alors que le jeu se déroule à une cadence infernale. Pourtant, il existe encore cette ferme croyance, partagée par nombre d’analystes, que les gros gaillards amenant une dimension de robustesse affichent un avantage net à l’arrivée du printemps.

Et si, au même titre qu’un colosse avec des habiletés est indispensable, les petits joueurs amenaient également quelque chose de nécessaire à l’arsenal d’une équipe gagnante? Par exemple, en réunissant McCarron et, disons, Gallagher, sur un même trio, Michel Therrien mise sur la pugnacité et le dynamisme du numéro 11 dans la poursuite pour les rondelles libres, tout en tablant sur la présence physique du gros américain qui lui permet de foutre un chaos sans précédent devant le filet, couvrir beaucoup de glace et gagner du temps en protégeant le disque le long des bandes.

N’empêche que les gros joueurs avec du talent qui savent se servir intelligemment de leur corps seront toujours plus efficaces que les petits joueurs avec du talent. C’est comme ça. Sauf que le constat à en retirer est que, de plus en plus, le fossé entre les deux se rétrécit, et les aptitudes que les petits joueurs amènent sur la table sont davantage appréciées. Une équipe clairvoyante doit maintenant évaluer les espoirs de petite taille munis d’habiletés alléchantes avec moins de dédain qu’auparavant.

Abramov: un bijou en 2e ronde?
Du côté du Canadien, par exemple, Trevor Timmins et Marc Bergevin ne pourront se pointer à la table du repêchage sans avoir fait leur devoir sur le russe Vitali Abramov. Le CH détiendra deux choix de 2e tour et Abramov, qui a de bonnes chances d’être ignoré en 1re ronde en raison de ses 5 pieds 9 pouces et 170 livres, pourrait alors représenter un vol. Benoit Groulx parle de son poulain comme du meilleur attaquant des Olympiques depuis Claude Giroux. Dans sa cohorte, seul Pierre-Luc Dubois a compilé une meilleure moyenne de point par match que lui dans la LHJMQ, avec 1,60 PPM (versus 1,48 pour Abramov, qui évolue dans une équipe marquant moins de buts). « Abracadabramov », comme le surnomme les médias locaux, est un superbe patineur, mais surtout un homme enthousiaste avec une passion indéniable pour son sport qui lui donnera la motivation nécessaire pour progresser.

À l’époque, je peinais à saisir l’importance du comportement de l’athlète, et la pertinence des entrevues avec les joueurs au Scouting Combine. Devraient-elles peser autant dans le processus décisionnel? Si on aime le joueur sur la glace, pourquoi changer de fusil d’épaule pour ce qu’il est à l’extérieur de celle-ci? C’est bien tout ce qui compte, non?

Au fil du temps, j’ai toutefois compris qu’on pouvait souvent faire des liens intéressants avec la personnalité d’un joueur et son style de jeu sur la patinoire. Également, les traits de caractère d’un individu peuvent jouer un rôle déterminant dans le développement, à savoir s’il aura investi l’effort nécessaire pour devenir un solide employé top-6, et non un attaquant top-9 marginal.

Beaucoup de préjugés sont entretenus à l’égard des Russes, mais il ne faut pas se leurrer dans le cas d’Abramov. Il s’agit d’un garçon très enthousiaste, amusant, qui parle toujours avec le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Les efforts qu’il a consacrés pour assimiler l’anglais sont louables.

Tir? Mains? Vitesse? Fougue? Intelligence? Instincts offensifs? Vision du jeu? Mine de rien, beaucoup de cases sont cochées. Voilà un petit pari qui pourrait rapporter gros.

En rafale
– 10 moments regrettables de la descente aux enfers du Canadien. (Radio Canada)

Fail : Dan Boyle a joué beaucoup, beaucoup hier soir! (Facebook)

– Trois transactions qui pourraient se concrétiser cet été. (Toutsurlehockey) #Drouin

– Mon petit doigt me dit que Marc Bergevin adore Jakob Chychrun… Lui qui a un faible pour les défenseurs avec un bon coup de patin utilisant très bien leur bâton. #MouleDePetry

Quand on dit que Chychrun a un bon bâton, ce n’est pas de la frime. Il s’en sert admirablement bien, comme un véritable fouet pour faire avorter les menaces offensives les unes après les autres.

EOTP frappe fort avec son dernier article « Fire Therrien, plus d’excuses ». (EOTP) #Ouch

– Un autre agent libre du circuit collégial trouve preneur.

– Mauvaise nouvelle pour l’Avalanche (en pleine source aux séries… Qu’elle est en train de perdre), qui sera privée de McKinnon et Duchene pour les deux prochaines rencontres. (TVA Sports)

On annonce par ailleurs que Nikita Zadorov a été rappelé.

– La fin de la saison ne pourrait pas arriver trop rapidement pour le Canadien! (CTV)

– Un top-25 des meilleures faces de la LNH… (25Stanley)

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