C’est ce qui est le plus décevant d’un système fermé sans relégation comme la MLS.
Une fois que ton équipe est soit qualifiée pour les séries éliminatoires, soit éliminée, les matchs n’ont plus tellement d’importance au niveau du classement. Ça peut faire des matchs ennuyants, avec des joueurs qui cherchent surtout à ne pas se blesser. Ou on peut trouver d’autres motivations, d’autres sources d’urgence pour tout de même aller chercher 3 points qui demeurent sans significations.
Pour le Toronto FC, déjà vainqueur du Supporter’s Shield 2017, il reste encore des raisons de performer et de gagner. La saison record de 68 points du LA Galaxy en MLS est toujours à leur portée, et ils voudront tenter de retrouver leurs esprits et leur manière après une petite séquence difficile en championnat. Nul doute également que les récents échecs avec l’équipe nationale auront agacés, et peut-être même piqué au vif, les Michael Bradley et Jozy Altidore.
Mais du côté montréalais, comment se motiver pour ces dernières 180 minutes qui ne veulent absolument rien dire?
Le dernier match sera celui de Patrice Bernier, et celui qui sera joué demain à 17h peut tout de même s’avérer intéressant sur différents points.
À un moment où le bilan de saison approche, la plupart des partisans ne se gênent pas sur les réseaux sociaux pour demander le renvoi de la moitié du club. Une saison difficile aura suffi à certains pour jeter l’éponge sur plusieurs joueurs bleu-blanc-noir, à torts ou à raison.
Mais s’il y a une chose que les Montréalais aiment et supportent, c’est le coeur, la passion, l’honneur. On n’en a pas vu chez tous les joueurs cette saison, même dans les moments importants, mais certain auront une occasion demain de démontrer que même dans une cause perdue, face à la meilleure équipe de la ligue, ils sont capables et surtout ont profondément envie de mouiller le maillot et de défendre les couleurs montréalaises. A contrario, si certains joueurs jouent le match de demain sans émotion et sans envie, on pourra plus légitimement juger leur faible caractère, et demander qu’on les remplace… C’est une chance à saisir pour plusieurs s’ils veulent demeurer en MLS et à Montréal pour la prochaine saison. À eux de démontrer leur envie.
Justement, Mauro Biello a déjà stipulé que plusieurs jeunes joueurs verront de l’action lors des deux prochains matchs. C’est le meilleur moment pour les évaluer, voir ce qu’ils ont dans le ventre, voir à quel point l’équipe pourra compter sur eux pour la prochaine saison.
Crépeau in, Jackson out. Et Piatti est incertain, donc… Ballou in ? #IMFC https://t.co/KSau37oUUm
— Vincent Destouches (@100_Soccer) October 13, 2017
Crépeau n’est pas le plus chanceux. Il aura eu deux chances de se faire valoir cette saison (peut-être 3). Face aux Red Bulls à New York où son équipe l’a complètement abandonné, et maintenant à Toronto face à une équipe qui court après un record et qui voudra faire oublier sa contre-performance récente de 3-5 devant ses partisans face à l’Impact. Autant il est logique de donner une chance à Crépeau, autant il ne faudra pas le juger trop sévèrement s’il connaît la défaite à ses deux premiers matchs. Il faudra espérer que l’équipe le soutiendra et cherchera à lui offrir un bon résultat, cette fois.
Sinon, et c’est l’un des dossiers les plus litigieux de la saison, Mauro Biello doit donner toutes les minutes restantes à Ballou. Il a payé son dû, et même si le plan est de le vendre à court ou moyen terme, il faut le faire jouer pour augmenter sa valeur. Le rendre malheureux en le forçant à demeurer sur le banc ne sert personne actuellement. Il est le futur de cette équipe, que ce soit sur le terrain ou au niveau financier, et il faut le traiter comme tel.
L’absence de Jackson sur blessure empêchera un alignement totalement québécois, mais j’aimerais bien voir Louis Béland-Goyette et David Choinière (s’il est rétabli, au moins comme sub) obtenir le départ pour ce match. À tout le moins, j’espère que Biello ne donnera pas de minutes à des joueurs comme Donadel ou Bernardello. Si l’un des deux est de retour l’an prochain, on sait déjà ce qu’il peut (et ne peut pas) offrir, et il ne sert à rien de le faire jouer.
J’offrirais de mon côté le départ à Boldor et Francis. Le roumain a eu une saison plus que difficile (but contre son camp, carton rouge, coup franc digne d’un U-6, et j’en passe) mais il demeure jeune et pourrait suivre une courbe de progression intéressante. Francis aurait également la chance de démontrer s’il peut être un bon second pour Oyongo l’an prochain, ou si l’Impact doit faire table rase au niveau de la profondeur latérale. Avec son geste stupide, j’oublierais Lovitz pour l’an prochain. Et Camara est sur ses derniers milles…
Blerim Dzemaili a eu une longue, très longue saison, et il vient de jouer des matchs importants avec la Suisse. Il sera là l’an prochain, mais je me permettrais de le reposer pour cette rencontre, surtout au profit d’un jeune comme Louis.
Un match techniquement sans enjeu, que l’Impact de Montréal doit se borner à voir comme un match important. Pour préparer la prochaine saison, pour évaluer la jeunesse, mais surtout pour l’honneur de ne pas se faire humilier par Toronto, pour l’honneur d’une ville québécoise face à sa rivale ontarienne. Là où plusieurs s’attendent à un match sans histoire, je m’attends à voir une équipe intense et émotive.
DANS L’ABRI
– C’est la catastrophe aux États-Unis après l’élimination de la Coupe du Monde, et c’est le système complet de nos voisins du Sud qui est désormais remis en question. Jadis membre important de la sélection, Jermaine Jones ne s’est pas gêné pour commenter et critiquer la situation actuelle de l’équipe. Pour lui, les jeunes Américains choisissent la voie facile désormais, et viennent jouer en MLS trop jeune pour être près de leur famille, s’enlever de la pression, être une vedette… Plutôt que de se rendre en Europe et de se battre pour un poste chaque semaine dans une équipe où ils sont étrangers.
Il cite en exemple Jordan Morris qui a choisi Seattle plutôt que la Bundesliga, et qui semble stagner depuis.
Il n’a pas tort. Autant la MLS peut aider la CONCACAF, autant elle peut devenir nuisible si les jeunes vedettes américaines ne vont plus se développer en Europe. La MLS s’améliore, mais est encore loin du niveau des ligues européennes, et son concept de ligue fermé enlève la pression du quotidien qui pousse les joueurs européens a constamment s’améliorer.
– Justement, alors que tout le monde du foot américain demande la démission du président, c’est d’abord l’entraîneur Bruce Arena qui s’est désisté de ses fonctions. Arena, qui est un entraîneur respecté et avec de l’expérience MLS, pourrait-il être une option pour l’Impact de Montréal? N’oublions pas que dans les années 70, il a joué une saison pour l’équipe de Lacrosse d’ici, soit les Montréal Québécois.
Si Bruce Arena devient l'entraîneur en chef de #IMFC, êtes-vous content?@KanFootClub
— Nilton Jorge (@NiltonJorge) October 13, 2017
Personnellement, je dis oui sans hésiter.
– C’était le 300ème du podcast Kan Foot Club mercredi dernier, et tous les originaux étaient présents pour l’occasion. Fidèle à son habitude, une émission sans langues de bois et remplis de débats et de fous rire. À ÉCOUTER!
https://twitter.com/KanFootClub/status/918277382406107136
– Le Capitaine semble nous préparer quelque chose d’ici sa retraite… Stay Tuned.
Ces gens m’ont inspiré, influencé et m’ont permis de réaliser mon rêve.
Je vous raconte tout ça, À 8-CLOS. STAY TUNED. #8ERNIER pic.twitter.com/C1zFYOHjDU
— Patrice Bernier (@pbernier10) October 13, 2017
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ALLONS!