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Un commentaire déplacé de Tyler Seguin à propos de la diversité dans la LNH

Ce n’est pas un secret que la LNH n’est plus celle d’antan. Les autres cultures européennes et russes ont définitivement fait leur place au sein du circuit, et ce dernier ne cesse de se diversifier par l’émergence de plus en plus fréquente de joueurs provenant de pays étrangers.

La LNH tente présentement de familiariser la Chine au hockey, alors ce processus est loin d’être terminé. Il y a quelques semaines, le premier Australien à jouer dans la LNH enfilait ses patins avec les Capitals de Washington.

Toutefois, il semblerait que les joueurs nord-américains aient encore une certaine difficulté à accepter les autres langues dans leur vestiaire.

Tyler Seguin est l’un de ceux-ci et il a récemment émis un commentaire assez déplacé qui n’a toutefois pas attiré l’attention plus que ça.

Lorsqu’on lui a demandé de donner son opinion sur la présence de plusieurs langages et cultures au sein des vestiaires de la Ligue Nationale, Seguin n’a peut-être pas répondu de la meilleure manière.

« Les joueurs parlent toujours d’autres langues. Des fois tu dois juste mettre ton pied à terre. Nous sommes en Amérique du Nord, nous n’allons pas permettre d’avoir des cliques. » – Tyler Seguin

Pour plusieurs raisons, ce commentaire est déplacé. Nick Ashbourne tenait à les préciser dans son plus récent papier.

1. Aucun être humain n’a le droit d’imposer une langue à un autre, et ils n’ont certainement pas à mettre leur pied à terre pour dire que c’est assez.

2. L’Amérique du Nord n’est pas un endroit réservé aux personnes parlant anglais. 21% du Canada parle français et 37 millions d’Américains parlent l’espagnol. Les cultures sont présentes partout dans la vie de tous les jours, et de dire que l’Amérique du Nord doit en quelque sorte être réservée à l’anglais est complètement stupide.

Comme le dit si bien l’auteur du texte, «il est impossible de dire ‘ici c’est l’Amérique du Nord et on parle anglais’ sans avoir l’air d’un ignorant.»

3. Il n’est ni nécessaire ni possible d’éliminer les cliques.

Il n’y a pas que selon la langue parlée que les cliques se créent. Les positions, âges, et salaires ont tendance à créer des groupes d’amis partageant des points en commun, chose totalement normale en société. De croire que tout le monde devrait s’entendre et se tenir avec tout le monde n’est qu’un rêve irréalisable. Ça correspond à croire que l’amour parfait tel que représenté dans les films de Disney existe réellement.

4. Le commentaire de Seguin est extrêmement hypocrite.

Lorsqu’il a joué en Suisse, un pays où aucune des 4 langues premières n’est l’anglais, devinez dans quelle langue il répondait aux reporters? Oui.

N’est-il pas chanceux que les joueurs dans le vestiaire n’aient pas ‘mis leur pied à terre’?

Bref.

Il y a tellement de bijoux dans cet article concernant des joueurs d’autres nationalités, particulièrement chez les Capitals, qui préparent leur jeu dans une autre langue. Je vous invite fortement à y jeter un coup d’oeil.

Le plus beau commentaire de l’article revient à Kevin Shattenkirk, qui a su résumer la situation d’une façon parfaite.

« Tu dois respecter que très souvent, c’est seulement plus facile pour eux de communiquer. Mais ça va aussi à l’extérieur de la patinoire. Ils vont souper ensemble sur la route, il y a le facteur du confort – être capable de parler leur langue leur donne la sensation d’être à la maison. Tu ne peux pas le prendre comme s’ils ne voulaient pas se tenir avec toi. »

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