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Trouver de l’espoir… entre Jack Hughes et les séries éliminatoires

Lorsque Shea Weber et la nouvelle année se pointeront le bout du nez, en janvier prochain, le Canadien pourrait bien d’ores et déjà être tassé du portrait de la course aux séries… et cela ne surprendrait personne. La grogne accumulée à l’endroit de Bergevin et de ses décisions aux allures hasardeuses pourrait rapidement laisser place au même genre de désintéressement dont était habité le vestiaire de l’équipe l’hiver dernier. Le diable trois couleurs a ici bien peu d’arguments pour convaincre le jury d’une quelconque alibi, et c’est peut-être ce qui donne envie de s’en faire l’avocat.

L’accusé en question.

Si les aventures du Canadien étaient condensées dans une série d’enquête sur Netflix, le narrateur vous présenterait le dossier de l’accusé comme indéfendable. Trop de preuves viennent à l’appui des délits reprochés au directeur général pour que la présomption d’innocence ne reste intacte. Mais il n’y a jamais de bonne histoire sans mais. Si la plupart d’entre-vous auront les yeux rivés sur leur téléviseur le 3 octobre, lorsque la formation de Claude Julien lancera les hostilités à Toronto, si vous suivez avec attention les moindres gestes de Bergevin, même en juillet, si le Centre Bell ne risque pas d’être un amphithéâtre fantôme cet automne et si vous consacrez ne serait-ce que 2 % de vos conversations estivales à analyser de quoi aura l’air le club cette saison, c’est que vous savez qu’il y a toujours un mais.

Même si le mot n’est que timidement murmuré chez le Canadien, l’heure est à la reconstruction. Peu importe l’ampleur des travaux, leur échéancier pourrait s’étendre sur plusieurs années. Tout le monde s’attend à un ralentissement. Tout le monde sait que le défenseur numéro un de l’équipe ne foulera pas la glace avant longtemps. Tout le monde sait que Mete et Petry n’ont rien à faire sur une première paire. Tout le monde sait que le premier centre de l’alignement n’en est pas vraiment un. Tout le monde sait que Montréal évolue au sein d’une division contre qui elle ne fait pas le poids.

Sauf que tout le monde savait que l’édition de 2012-2013 répéterait ses piètres performances de l’année précédente, avant qu’elle ne termine le calendrier écourté au sommet de sa division. Tout  « expert » était bien au fait des longues années de misère qui attendaient les Golden Knights à leur arrivée dans la LNH, avant qu’ils n’atteignent la finale de la Coupe Stanley. Vous saviez surement tous quels joueurs trôneraient au sommet du classement des marqueurs en faisant votre pool annuel en septembre dernier, avant que la plupart de vos choix ne s’avèrent erronés.

Un éternel optimiste pourrait vous dire que la pression ne sera pas au rendez-vous cette année, et que chaque victoire sera accueillie comme un bonus. Il argumenterait probablement qu’un retour en force de Carey Price n’aurait rien de surprenant, qu’il sera bien difficile de ne pas faire mieux qu’en 2017-2018 pour la majorité des joueurs, que des jeunots comme Scherbak, Mete et Juulsen risquent de continuer leur progression et que l’acquisition de Domi n’est peut-être pas un si mauvais coup. Et il aurait raison, surtout concernant le premier point.

Souhaitons qu’il n’y ait pas de guigne de la deuxième année dans son cas.

Depuis le début du nouveau millénaire, les résultats du Canadien sont rarement aussi mauvais que ne le prédisent les experts, lorsque règne le pessimisme. À l’aube de la campagne 2007-2008, personne n’attendait l’équipe en série, et encore moins en première place de l’association de l’Est. En 2010, la simple idée d’une analyse de la série qui se tramait face aux Capitals était inutile. Au printemps 2014, rares étaient ceux qui voyaient le tricolore en finale. Mais de petits détails font souvent une grosse différence. Un Kovalev qui joue avec passion, un Halak qui se magasine un Conn Smythe ou un Dale Weise qui collectionne les buts importants, ça rappelle l’importance d’entourer le terme expert de guillemets, quand il est question de hockey.

La déception s’invite souvent aux mêmes fêtes que les attentes. S’il existe déjà un groupe Facebook militant pour un autre hiver de misère à Montréal, dans l’espoir de sélectionner Jack Hughes au prochain repêchage, c’est que le mot « attente » est totalement étranger aux perspectives de la prochaine saison du Canadien. De belles leçons peuvent toutefois être tirées d’un tel enthousiasme dans la défaite. Perdre, c’est probablement ce dont l’équipe a le plus besoin en ce moment. Un autre encan comme celui de cette année et l’avenir pourrait se redorer rapidement. Tout est une question de perspective, et le positivisme n’est qu’une façon d’aborder les choses. Voilà deux raisons de sourire à l’idée du sort qui attend l’organisation cet automne. Autant Jack Hughes que les séries éliminatoires sont atteignables.

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