Tourner le dos au Canadien et retourner en Europe : l’option de Filip Mesar

L’objectif premier d’un jeune athlète est de progresser.

Pas de progresser de jour en jour puisque ça, c’est impossible. Il y a toujours des hauts des bas… de meilleures journées que d’autres… des plateaux atteints…

Mais quand on évalue un jeune espoir un an plus tard, on doit voir en lui un meilleur athlète qu’il y a un an. Sinon, ça voudra dire qu’il n’y a pas eu de progression… et qu’il y a peut-être même eu de la régression. Parlez-en à Alain Chantelois avec Cayden Primeau !

Dans la liste des jeunes athlètes qui n’ont pas progressé depuis un an, il faut malheureusement inscrire le nom de Filip Mesar. Quand ton coach dans la AHL dit que tu te retrouves au même endroit et peut-être au même niveau que l’an dernier… et que l’an dernier, il t’a retranché pour t’envoyer dans le junior ontarien, ce n’est jamais bon signe.

À noter que J-F Houle a été À PEINE plus élogieux envers Mesar quelques heures plus tard sur le plateau de JiC.

Le problème avec Mesar, c’est que tu n’auras peut-être pas la chance de le prêter encore une fois à son club junior. Filip Mesar est un Européen qui a accepté d’aller jouer une première saison dans le junior canadien après sa sélection ; il ne vit pas la même réalité qu’Owen Beck, qui a été repêché en tant que joueur de la OHL et qui ne peut pas jouer dans la Ligue américaine cette année, lui.

Est-ce que Mesar (et son agent) va accepter de voir le Canadien/Rocket le retrancher et le prêter à une équipe junior pour une deuxième année de suite ? Il a quitté l’Europe et le salaire qui venait avec pour se rapprocher de la LNH, pas pour jouer dans la OHL deux saisons de suite.

D’autant plus que le climat dans son équipe de Kitchener était/est toxique selon certains.

Lorsqu’il joue dans la OHL, Mesar renonce à un salaire annuel de quelques dizaines, voire centaines de milliers d’Euros… pour toucher quelques dizaines de dollars par semaine en Ontario. L’an dernier, ça a passé… mais je suis loin d’être convaincu que ça passerait encore cette saison.

Kent Hughes, Jeff Gorton et Jean-François Houle devront donc y penser deux fois avant de retrancher Mesar du camp du Rocket. Si bien sûr, ils croient encore en lui…

Mais je les vois mal lancer la serviette aussi tôt que ça avec un espoir de première ronde. Ça ferait mal paraître Nick Bobrov, Martin Lapointe, Kent Hughes et Jeff Gorton !


Mesar : une sélection qui vieillira mal ?
Lorsqu’ils ont sélectionné Filip Mesar au 26e rang en 2022, les Canadiens ont levé le nez sur plusieurs joueurs de qualité. Parmi ceux-ci : Jiri Kulich, qui évoluait à quelques centaines de kilomètres de Mesar (Tchéquie vs Slovaquie).

Kulich, que plusieurs souhaitaient d’ailleurs voir être repêché par le Canadien (plutôt que par les Sabres deux rangs plus loin), a sensiblement le même gabarit et il avait à peu près les mêmes stats que Mesar…

Mais il a progressé énormément lui, durant la dernière année.

Pendant que Mesar récoltait environ un point par match dans la OHL (moins que ça en séries), Kulich s’approchait du point par match dans la AHL, lui.

Et pendant que Mesar s’est fait pas mal invisible au camp du CH ces dernières semaines, Kulich s’est attiré de bons commentaires de la part de membres de l’organisation des Sabres, si bien qu’il cogne à la porte de la LNH selon Seth Appert, entraîneur des Americans de Rochester.

Kulich n’a pas lésiné sur les efforts ; il a pris 16 livres au cours des 12 derniers mois. Des livres de muscle, on s’entend !

« C’était évident durant le camp des recrues qu’il était plus puissant, plus explosif. Il était plus fort sur la rondelle. » – Seth Appert à Nicolas Cloutier

Kulich fait partie d’une organisation qui possède de très bons espoirs et il frappe tout de même à la porte de la LNH. Ce n’est pas peu dire.

À noter que les Sabres considèrent important de développer leurs jeunes espoirs dans la Ligue américaine, près du grand club (et sous la supervision de leurs experts). Une stratégie qui diffère de celle du Canadien avec David Reinbacher. On verra ce qui rapportera le plus avec les années…

Je vous invite à lire le texte de Nicolas Cloutier dans son intégralité si vous souhaitez en apprendre plus que Jiri Kulich, mais aussi sur la philosophie des Sabres avec leurs prospects.

Ah oui… Noah Warren et Tristan Luneau, deux défenseurs québécois de très grande qualité, étaient également disponibles lorsque le Canadien a choisi de repêcher Filip Mesar. Ce sont finalement les Ducks qui ont pigé (deux fois) au Québec, dans notre cour.

J’espère juste qu’on n’a pas sélectionné Filip Mesar d’abord et avant tout parce qu’il était/est l’ami et compatriote de Juraj Slafkovsky… qu’avec Mesar dans l’organisation, on croyait augmenter nos chances de faire de Slaf un joueur étoile. Parce que si c’est le cas, ça n’a aucun sens.

Mais bon, j’ose croire que sa sélection n’a rien à voir avec sa nationalité slovaque. Parce que si on refuse de sélectionner un peu plus tôt que prévu un petit gars d’ici en fonction de sa nationalité, on ne peut pas faire la même chose avec un petit gars de la Slovaquie, right ?

Prolongation

– Si vous êtes journalistes, vous serez peut-être déçus d’apprendre que ce texte a été écrit de mon sous-sol de banlieue. Je m’en excuse contre-c*li**. Au moins, je suis compétent, moi… je pense, du moins !

– Il est quand même spécial de voir le Canadien perdre deux matchs au Centre Bell face à la version D des Maple Leafs… puis de voir ce même Canadien ou presque aller vaincre la version A- des Leafs chez eux à Toronto. Les Torontois sont-ils moins dangereux avec leurs gros canons, coudonc ? Ou est-ce leurs partisans qui leur mettent trop de pression ?

– Logan Mailloux est très impressionnant sur la patinoire. Il fait presque toujours le bon jeu et il a de plus en plus l’air d’un véritable joueur de la LNH sur la glace. Il n’est pas intimidé du tout parce ce qui se passe autour de lui. #Confiance

Reste que selon François Gagnon, Mailloux se retrouve entre deux chaises actuellement et il commencera donc la saison dans la Ligue américaine (tout comme Emil Heineman et Mattias Norlinder). Dommage parce que Mailloux est déjà devant Lindstrom et Barron à mes yeux, tout juste derrière Savard et Kovacevic (à droite). On risque par contre d’utiliser Jordan Harris de son mauvais côté pour entamer la saison.

– Les experts qui répétaient sans cesse que Mailloux n’était pas vraiment bon et qu’il ne deviendra jamais un bon joueur de la LNH sont plutôt silencieux depuis quelques jours.

– J’ai eu du fun à regarder le Canadien hier soir. Et à voir comment les gars ont réagi après le but de la victoire en prolongation, gagner leur procure également du plaisir. Ai-je besoin de vous dire qu’on se développe mieux dans le plaisir et donc, la victoire ? Gagner, c’est important dans le sport de haut niveau. Ceux et celles qui disent le contraire vous mènent en bateau.

– Mattias Norlinder vient définitivement brouiller les cartes actuellement à Montréal, mais je crois qu’il devra jouer le rôle de pilier offensif à la ligne bleue à Laval avant de pouvoir aspirer à un poste de défenseur offensif avec le grand club.

– Brendan Gallagher ne suit plus le rythme. Il n’a pas plus de jus dans la tank. Les quatre prochaines saisons pourront être longues et tristes pour lui, s’il s’accroche à l’idée de continuer de jouer. Sinon, Kent Hughes aura des décisions importantes à prendre car manœuvrer avec Price et Gallagher sur la LTIR ne sera vraiment pas évident.

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