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SLBAM : Non, une équipe juste de « grit » ne pourrait pas nécessairement gagner

What’s up la gang, une autre semaine, un autre article. Beaucoup de bonnes questions poussées cette semaine et un beau long article.

Quelle belle histoire celle-ci, mais surtout, quel courage de sa part. J’ai vu énormément de commentaires un peu partout sur les réseaux sociaux et je me suis rendu compte que beaucoup de gens pensent que ceci était un coup de tête.

Guy Boucher ainsi que André Tourigny ne pouvaient pas mieux résumer la situation que moi pour être honnête. Il ne faut pas oublier qu’un entraîneur, surtout un entraîneur victorieux, va prendre des décisions en fonction du bien de l’équipe, en fonction de s’assurer d’avoir le maximum de chance de gagner la partie, mais de s’assurer que le respect de la culture et des fondamentaux sont respectés, chose qu’il ne demande aucun talent.

Pour ma part, à un haut niveau, ça prend du culot pour le faire, mais je comprends entièrement le raisonnement derrière cela. À ceux qui pensent qu’il a perdu sa chambre, je ne crois pas. Il doit quand même s’assurer de faire gagner l’équipe avec toutes les transactions que son DG fait pour non seulement améliorer l’équipe, mais aller chercher une autre coupe Stanley.

Mieux vaut jouer et lancer un message présentement que d’arriver en séries éliminatoires et qu’il soit trop tard. Ce n’est pas la première fois que Kucherov passait une période sur le banc non plus dans sa carrière. Il ne faut pas l’oublier.

Je suis tombé sur cet article cette semaine et j’ai eu quelques commentaires sur le sujet. Les entraîneurs ont beaucoup plus de pouvoir que ce que les gens peuvent penser et même dans le temps.

Évidemment, ça prend plus qu’une période sur le banc pour qu’une chambre se vire contre un entraîneur-chef, on va se le dire. Par contre, c’est souvent l’avant et le traitement réservé aux joueurs qui va être la cause et la période sur le banc peut être la goutte qui fait déborder le vase.

Je me souviens lorsque Hitcoock par exemple était à Dallas. Malheureusement, il n’avait pas vraiment le respect de sa chambre. Les joueurs ne l’écoutaient pas et la communication n’était pas au rendez-vous.

Après une période où Dallas menait par deux buts, Ken est entré dans la chambre pour parler de la non-satisfaction de l’implication de l’équipe dans la partie, même s’ils étaient en avance par deux.

À cet instant, un des leaders dans la chambre a commencé à taper sur ses culottes afin de lui dire « get the f* out »… à un point tel que toute l’équipe a commencé à faire cela et non, il n’est pas sorti heureux de la chambre.

Bref, c’était une vieille époque, mais les joueurs ont un plus gros pouvoir qu’on peut penser et la journée où ils ne veulent plus de l’entraîneur, c’est terminé pour lui.

Il y a deux réponses à cette question. La majorité des entraîneurs vont dire qu’ils aiment mieux coacher un joueur avec de la grit, qu’un joueur de skills qui se présente 1 match sur 4, même si un fait 15-20 points et l’autre 80.

Qui n’aime pas quelqu’un d’honnête, qui se sacrifie pour l’équipe, qui est toujours le premier sur la glace et qui donne tout ce qu’il a comme s’il n’y avait pas de lendemain? Par pour rien que RHP a plusieurs chances sur la première ligne avec le CH et bien content pour lui, il produit offensivement.

Maintenant, il est impossible de gagner avec juste des joueurs de grit qui font 15 points par saison. Un joueur qui fait 80 points par année, qu’on l’aime ou pas, il te donne quand même 80 points par année et c’est difficile de remplacer ce trou si un des joueurs ne le fait pas.

Je prends l’exemple de Gaudreau il y a 2-3 ans de mémoire avec Calgary. Plus de 100 pts en saison et en séries, il était invisible. Oui, tout le monde aurait aimé qu’il produise davantage en séries éliminatoires et moins en saison. Mais advenant le cas qu’il fait 50 points en saison au lieu de 100, non seulement son rendement sera affecté, mais celui de ses coéquipiers aussi puisqu’ils vont moins produire.

Donc s’il produit moins en saison (car on ne parle pas de son jeu défensif), l’équipe sera moins bien classée au classement. Alors à quel point c’est mieux?

Tout ceci pour dire que ça te prend un excellent mix dans une équipe pour non seulement être bon en saison, mais gagner en séries éliminatoires et parfois, c’est de la chance et tout le monde se rallie derrière une cause.

Au final, je prendrais une équipe complète de joueur de grit, mais on ne gagnerait pas. Une des questions que nous avons souvent lorsqu’on applique pour des positions d’entraîneur est : si tu as le choix entre une équipe travaillante ou talentueuse, lequel prends-tu et pourquoi? Pour ma part, je prends l’équipe talentueuse à chaque jour avant l’équipe travaillante. Car oui, une équipe travaillante va battre une équipe talentueuse qui ne travaille pas, pas à coup sûr, mais elle peut causer une surprise.

Par contre, une équipe travaillante n’aura pas grand chance contre une équipe talentueuse qui travaille. Alors voilà notre mandat comme entraîneur de faire fonctionner cette équipe-là et c’est un maudit beau défi.

Je crois qu’ils ont déjà fait un pas vers l’avant avec les restrictions sur le nombre de fois que tu peux repêcher le premier ainsi que la loterie. Tu ne peux pas faire plus de ce que je peux voir et je ne crois pas qu’il se fasse mieux ailleurs non plus.

La problématique de vouloir empêcher le tanking est, comment le prouver? Tout le monde le sait qu’en Arizona, ils ne veulent pas gagner. Mais comment le prouver d’une façon efficace et les empêcher ? Même chose avec Chicago, par exemple? Il n’est quand même pas interdit d’échanger ses meilleurs joueurs pour des choix.

Je sais que ce n’est pas réaliste, mais moi je me suis dit, pourquoi pas récompenser l’équipe championne à la place au lieu de l’équipe qui a terminé dernière? Pourquoi pas offrir le premier choix à l’équipe championne?

Je comprends que les équipes pas bonnes ne seront pas contentes. Mais reste que ce n’est quand même pas la faute de l’équipe championne si X équipe a terminé 32e.

Sinon, une fois la saison terminée, pourquoi pas prendre les 4 à 8 dernières équipes au classement et faire un tournoi de positionnement? Le gagnant sort avec le premier choix et ainsi de suite.

Je comprends qu’on rajoute des parties et que 82, c’est beaucoup. Mais il pourrait y avoir deux effets. Des équipes qui ne veulent pas rajouter ces matchs donc s’assurent de tout faire pour faire les séries. Ou des équipes qui vont prendre la chance d’aller au tournoi, mais finalement, avoir un moins bon choix que leur classement. As-tu des idées pour cela?

Il y a des rencontres d’équipe, rencontre par ligne/duo, individuelle. Tu rencontres ton leadership group aussi et souvent, le DG et d’autres personnes vont venir jaser autant à l’entraîneur qu’a l’équipe parfois. Rendu à ce moment-là, on parle d’aller chercher de petites victoires autant au niveau personnel, qu’en équipe.

Normalement, les équipes ont des objectifs par partie ou tranche de partie (3-5-7). Après une série de défaites, lorsque les choses ne se replacent pas, souvent les objectifs changent et on parle d’objectifs par période. Car chaque petite victoire est bonne pour le moral et tu construis sur la confiance de chaque période. Beaucoup moins démoralisant que quand tu n’attends rien sur sept parties de suite.

Prolongation

Ceci fait le tour des questions de la semaine.

Pour une dernière fois cette année, je vous invite grandement à venir à un événement unique. Les Carabins de l’Université de Montréal reçoivent le championnat canadien pour le Hockey féminin. Étant assuré d’y participé comment étant le host, nous avons, la fin de semaine dernière, assuré notre qualification en finale de la RSEQ, donc d’avoir notre billet automatique pour le championnat. Le tout débutera ce jeudi.

Le match d’ouverture est à 7h30 pm et nous nous attendons à avoir une foule en délire. C’est le plus beau moment de l’année pour du hockey et encore mieux, le hockey féminin. Il reste encore des billets en vente et j’espère vous voir en grand nombre.

Comme toujours, un énorme merci à vous de prendre le temps et on se dit à la semaine prochaine. Pour la semaine prochaine, nous pourrions faire différent et parler des autres équipes de la LNH. Suivez-moi sur les réseaux sociaux @Mitch_Giguere.

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