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SLBAM : il est plus facile pour un ancien joueur de devenir un entraîneur maintenant

What’s up la gang. Une petite semaine cette semaine pour la fin de saison dans la LNH. Je devais passer à The Sick Podcast et vous donner un moment magique encore une fois, mais j’avais une obligation qui ne me permettait pas d’être là à temps, malheureusement. Je devrais repasser bientôt.

La fin de la saison du CH, les blessures, les questions et j’en passe. Beaucoup d’eau a coulé depuis quelques jours, mais à écouter les entrevues des autres équipes dans la LNH, une chance que nous n’avons pas eu les commentaires des joueurs comme ceux des Flames de Calgary. La majorité des agents libres ou ceux à qui il reste une saison, n’ont pas mentionné avoir de l’intérêt pour rester. Imaginez s’ils étaient à Montréal.

Une petite nouvelle d’outre-mer, car je me suis fait poser cette question-là à plusieurs reprises depuis le début de la semaine.

J’ai encore beaucoup de connexion en KHL comme vous le savez. J’ai aidé mon ancienne équipe (Nizhny Novgorod) au courant de la saison et j’aide présentement notre équipe en MHL (on mène 2-0 à la finale). Et en plus, j’ai encore beaucoup de contacts en termes de joueurs et entraîneurs à qui je parle sur une base régulière.

Sans oublier que mon ancien entraîneur y est présentement pour des raisons professionnelles…

Tout ceci pour dire qu’une équipe d’expansion dans la KHL ne fonctionne pas comme dans la LNH. Une nouvelle équipe en KHL se débrouille par elle-même, tout simplement. Il n’y a pas de repêchage dans la KHL en partant. Plus un système de développement par région (j’en ai déjà parlé).

Les équipes doivent donc se débrouiller pour former une équipe. Lada était en KHL jusqu’en 2017-2018. Donc Lada devrait signer de bons agents libres, autant en Europe qu’en Amérique du Nord, pour souhaiter être compétitif.

Sinon, question d’avoir des joueurs et s’ils ont de l’argent en banque, il est possible de faire une location de joueur dans la ligue. Donc par exemple, de contacter le SKA et de louer un joueur X pour la saison. Oui, oui, une location de joueur. Pas mal différent de la LNH. J’ai bien hâte de voir la suite.

Je prends le temps d’y répondre cette semaine, car je voulais voir comment la saison allait se terminer pour plusieurs équipes. J’ai mis aussi l’amende dans la NBA pour avoir fait assoir des joueurs.

Il est fréquent dans la NBA de voir ceci, mais pas dans la LNH, mis à part la dernière rencontre de la saison pour les équipes en séries éliminatoires pour permettre à certains joueurs d’avoir un repos additionnel.

Imaginez si on arrivait à cette conclusion dans la LNH avec les blessures. Est-ce que j’aime le tanking? Non, pas du tout. Par contre, indirectement, lorsque tu fais partie des 6-8 derniers, tu veux t’assurer d’avoir le meilleur choix possible, mais tu veux gagner aussi. Alors ça reste un dilemme difficile.

Il faut aussi regarder par exemple l’Arizona qui, après chaque date limite des transactions, a beaucoup de haut et de bas : ça devient difficile de gagner. Pas pour rien que les Coyotes ont décidé de descendre Guenther dans la WHL. Tourigny en a aussi parlé sur les ondes de BPM Sports.

Les « exits meetings » dans tous les sports à travers le monde sont généralement le lendemain de la dernière partie, si possible, sinon la 2e journée après. Aucun athlète ne veut attendre avant d’avoir son « 4 % » et aucun athlète ne veut attendre avant d’avoir le bilan de sa saison, les objectifs de la prochaine saison et ce qu’il y a à faire dans l’entre-saison.

Plus rapidement ceci est fait, plus rapidement le joueur peut passer à autre chose.

Pour les entraîneurs, même principe. Si on regarde le Canadien de Montréal, il jouait le dernier match de la saison le jeudi 13 avril. La partie s’est terminée à 21h 38. Les meetings de fin d’année avaient lieu le lendemain matin, soit le vendredi 14 avril à 10h.

L’organisation voulait s’assurer de tout faire le plus rapidement possible pour pouvoir passer à la prochaine étape qui était de décrocher et commencer à travailler sur les choses pour la prochaine saison.

Pour l’évaluation des joueurs, tu as toujours plusieurs questions que tu peux leur poser. Il y a des organisations qui font des questions ouvertes, d’autre des marques de 1 à 10. Les questions peuvent être aussi simples que « comment as-tu aimé ton expérience cette saison » à « comment as-tu trouvé ton apport sans la rondelle cette saison », « sur quoi dois-tu travailler pour mérite ton poste l’an prochain » et j’en passe.

Chaque équipe et personnel d’entraîneurs ont leurs propres questions. La chose universelle, par contre, et je parle vraiment d’entraîneur envers un joueur et non un DG envers un joueur : nous allons tous préciser ce que nous avons aimé, moins aimé et ce qu’il doit travailler sur et hors glace pour l’année prochaine et lui donner les outils nécessaires immédiatement.

Au niveau de la LNH, il y a des règles en place que tu ne peux pas t’entrainer avec le personnel de l’équipe pendant X temps durant l’entre-saison. Mais au moins, ils ont un plan lorsque la rencontre est terminée.

Pour les entraîneurs, normalement l’entraîneur-chef fait un résumé de la saison. Ce qu’il a noté qui était bon, moins bon, choses à améliorer et sur quoi on devrait mettre l’emphase l’an prochain.

Aussi, il implique énormément le personnel hockey à savoir si lui, il a remarqué des choses et souvent, on parle de solides discussions qui font progresser le personnel hockey.

C’est souvent là que tu vois si les personnes sont capables et veulent progresser ou pas.

Les entraîneurs vont aussi déjà établir un plan pour l’entre-saison. Car avec les séries éliminatoires, il y a énormément de hockey à regarder et énormément de stock à prendre pour s’améliorer.

Par exemple, ce que j’ai fait dans le passé avec les équipes que je travaillais : chaque entraîneur prenait une ronde de séries et on la découpait au complet et ensuite, on fait une présentation sur ce que nous avions aimé, ce qu’on aimerait apporter et des vidéos d’enseignement. Impossible d’avoir mieux que cela.

Sinon, les points qui peuvent sortir sont souvent flagrants, mais parfois non. Dans le sens que si tu as eu le pire avantage numérique de la ligue, il est fort possible que l’entraîneur en parle à la personne responsable. À l’inverse, si tu as eu le meilleur, il est fort possible qu’on en parle aussi, mais dans une optique de comment rester en haut.

On revient aussi sur les défaites de la saison et du pourquoi nous les avons perdus. Est-ce une erreur de joueur, de système, de décision derrière le banc et comment pouvons-nous corriger cela? Les entraîneurs en prennent beaucoup sur les épaules lors de cette réunion, car nous voulons tous gagner, tous s’améliorer, mais aussi, tous garder notre emploi.

Pour ma part, une chose que je fais depuis plus de 10 ans suite à un conseil d’un ancien entraîneur : j’ai maintenant dans mon cellulaire (avant dans un bloc-notes) trois petites questions auxquelles je réponds lorsque ma journée est terminée. Ce que j’ai vraiment aimé de ma journée, ce que je n’ai pas aimé de ma journée et ce que je changerais de ma journée.

Je ne le fais pas à chaque jour, car j’ai trouvé que ça pouvait devenir répétitif, mais un bon 4-5x par semaine (nous avons parfois deux jours de congé par semaine, donc je viens de faire la semaine complète).

Évidemment, tout ceci est en lien avec le hockey. Avec les réponses, je fais une compilation et je peux facilement trouver s’il y a des choses qui accrochent et travailler dessus. Je peux aussi voir ce que j’aimerais changer (qui n’est pas négatif) et commencer à travailler dans ce sens.

Ainsi, je m’auto-analyse régulièrement et comme entraîneur, je cherche toujours à me perfectionner et j’ai trouvé ce petit travail très efficace avec moi.

Tout dépend à quel niveau et dans quelle situation.

Prenons Martin St-Louis cette saison et l’année dernière. À un certain moment, la gestion de banc semblait difficile (le CH a l’équipe avec le plus de punitions de banc d’ailleurs cette saison). Le manque d’expérience pour une certaine situation derrière un banc peut paraître, surtout pour des entraineurs qui arrivent avec 0 expérience de hockey compétitif derrière un banc.

À l’inverse, là où les anciens joueurs ont un vrai impact (ce que je ne comprenais pas vraiment à mes débuts il y a plus de 15 ans), c’est à quel point il est non seulement facile pour eux de connecter avec les joueurs, car ils ont joué la game , mais ils sont capables de gérer les vedettes, car pour plusieurs, ils ont été une vedette ou sinon, ils ont joué avec une vedette et ils ont vue comment ça fonctionnait.

Alors ils sont capables d’être proches, de les comprendre, de les aider, mais aussi, de leur faire comprendre le concept d’équipe et ce qu’ils peuvent faire ou pas. Si dans la LNH il y a beaucoup d’entraîneurs qui restent et qu’on voit toujours les mêmes noms revenir. C’est que plusieurs ont une prestance.

C’est une chose qui est difficile à avoir pour un entraîneur qui arrive du collège ou du junior à son arrivée dans la LNH. Même chose pour la LAH, ça prend du temps. De là que les anciens pros parfois, on un avantage et qui pourrait être agaçant pour beaucoup d’entraîneurs qui veulent graduer.

Le dernier point qui est une force des anciens pros est leur expérience sur la glace. Autant au niveau technique pour l’enseigner, qu’au niveau tactique.

Ils ont joué la game, ils ont l’expérience, donc ils sont capables de répondre à toutes les questions et aussi, capables d’apprendre des trucs à des entraîneurs. Les meilleurs joueurs sont intelligents et sont capables de voir la partie sur la glace, de qui est « matché » contre qui? Donc ils ont l’œil aussi pour coacher.

Ne restons pas surpris de voir beaucoup d’anciens faire une nouvelle carrière comme entraîneur et avoir du succès.

Prolongation

Comme toujours, je n’ai pas le choix de vous dire merci, car sans vous, je ne pourrais écrire sur le site et vous êtes fantastiques. Je vous dis à la semaine prochaine avec de nouvelles questions et des anciennes que je n’ai pas pu répondre.

Suivez-moi sur les réseaux sociaux @Mitch_Giguere.

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