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Shane Wright ou Juraj Slafkovsky? Là est la question

Avec la sortie un peu rapide en séries de Shane Wright des Frontenacs de Kingston et les performances encore une fois éblouissantes de Juraj Slafkovsky sur la scène internationale avec la Slovaquie, le débat à savoir qui sera la toute première sélection du prochain repêchage fait de plus ne plus rage.

Et ce débat doit commencer à être pas mal intéressant, voire assez intense, dans la tête des dirigeants du Tricolore… et de ses partisans qui auront le premier choix à Montréal le 7 juillet prochain.

La Flanelle, minable au centre depuis les pertes de Jesperi Kotkaniemi et surtout celle de Phillip Danault, peut-il lever le nez sur une valeur aussi sûre que Wright à cette position névralgique, un joueur cérébral qui se situera vraisemblablement quelque part entre Nick Suzuki et Patrice Bergeron ?

Mais le minuscule Canadien, avec ses Caufield, Gallagher, Byron, Drouin, Hoffman, Suzuki, Evans, Pitlick et bientôt Ylonen, peut-il ignorer un ailier dominant et archi talentueux de 6’4, 220 lbs à 18 ans? Un ailier qu’on oserait présentement comparer avantageusement à des Svechnikov et Rantanen au même âge ?

On vous propose donc une courte série de deux articles dans lesquels on analysera le genre de questions que se posent peut-être ces jours-ci Kent Hughes et sa bande…

Commençons par Wright aujourd’hui. On poursuivra avec Slafkovsky demain.

Shane Wright
Canada
Centre | 6’1, 185 lbs
Naissance : 05/01/2004

L’actuel espoir #1 consensuel le sera-t-il encore bien longtemps?

Quel genre de joueur est-il et pourquoi le repêcher?

Je ne m’attarderai pas trop longtemps sur le genre de joueur qu’il est. À ce stade-ci, tout le monde connait Shane Wright et sait qu’il ressemble à un mélange de Bergeron et Suzuki, si on veut demeurer avec des comparatifs chez les droitiers…

Wright est le joueur de centre le plus complet de toute la cuvée. Voilà des mots qui devraient peser très lourd dans l’esprit de n’importe quel recruteur quand on sait à quel point cette position est cruciale au hockey et difficile à combler pour les dirigeants.

Wright fait tout bien, voire très bien. Il est efficace et rapide dans sa prise de décisions. Il ne fait à peu près jamais d’erreurs flagrantes. Son processeur hockey est pratiquement sans failles. Wright cherche constamment à faire le meilleur jeu (Allo MSL!) , rarement le plus spectaculaire, rarement le plus compliqué, et ce jeu, il l’a le plus souvent identifié avant de recevoir la rondelle. C’est pourquoi Wright « joue vite », ce qui est probablement la qualité la plus recherchée par une majorité d’entraîneurs en 2022.

Rajoutez à cela que Shane Wright possède exactement le genre de tête sur les épaules que doit rechercher le Canadien avec son milieu où la pression et les tentations sont aussi fortes!

Bref, si tu ne repêches pas Wright, tu pourrais passer de nombreuses années à te chercher un joueur de centre et une personne de cette qualité… et tu n’en trouveras peut-être pas. Le cas échéant, tes chances de Coupe Stanley sont probablement renvoyées aux calendes grecques.

Quelles sont les chances de se tromper royalement en le sélectionnant?

Dans un premier temps, tout dépend des attentes avec Wright. Si on pense McDavid, Matthews ou MacKinnon, on sera déçu. Si on pense Bergeron, Suzuki, O’Reilly on risque d’être fort satisfait. Mais ça aussi, vous l’avez déjà entendu.

Je vois un peu la sélection au repêchage de Wright comme une valeur sûre dans un restaurant « correct » mais qu’on ne connaît pas trop. Il y a peut-être un meilleur choix sur le menu, mais peut-être pas non plus!

Bref, en théorie, les chances de se tromper royalement sont minces avec Wright.

Les comparaisons avec de hauts choix « flops » comme Nolan Patrick ou autre Yakupov ne tiennent tout simplement pas la route à nos yeux.

Ryan Nugent-Hopkins? On est déjà beaucoup moins dans le champ et RNH n’est pas un « flop ». Mais je pense que la force et l’implication physique de Wright sera supérieure à celle du centre des Oilers, tout comme son tir et sa vitesse d’exécution.

Donc, on en revient encore à Bergeron et Suzuki.

Mais puisque son accélération est supérieure à celle de Suzuki au même âge, que sa dégaine est aussi plus rapide, et que tout le reste s’équivaut, je ne vois pas pourquoi ni comment il pourrait devenir un joueur inférieur au numéro 14 du CH.

Pour faire simple concernant Wright, je dirais donc que Suzuki est son plancher et que Bergeron est son plafond. L’un est devenu assez rapidement un marqueur d’une soixantaine de points qui progresse encore et l’autre est un hall of famer assuré.

Pas si pire!

Sous cet angle, choisir Wright can’t be wrong, right?

Quelles sont les chances qu’il soit le meilleur joueur de la cuvée dans 5 ans?

Ah! Voilà la question qui tue concernant l’Ontarien!

Celui qui est identifié comme le premier choix consensuel du repêchage 2022 depuis son entrée spectaculaire dans la OHL à 15 ans (39 buts!), n’a pas connu la progression fulgurante attendue de sa part dans le junior. Cela en a refroidi plus d’un dans la dernière année. On remet en doute son potentiel…

Présentement, on pourrait même avancer que Slafkovsky – et possiblement Nemec – sont en avance sur lui dans l’esprit de plusieurs observateurs.

L’année « covid » que Wright n’aura pas joué a-t-elle nuit à sa progression ? Quoi qu’en dise son coach à Kingston, il faut logiquement répondre « oui » à cette question.

Mais est-ce que cette année pourra être rattrapée d’une manière ou d’une autre? Possiblement, surtout si on considère l’intelligence et le sérieux au travail du principal intéressé.

Chose certaine, Wright n’aura pas hypothéquer son corps lors de la saison 2020-2021 et à 6’1 et plus de 185 lbs, il semble déjà physiquement apte à jouer dans la LNH, surtout si on le compare à un Jack Hughes en 2019.

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Même si on se rappelle de la percutante mise en échec de Noah Warren à son endroit lors du matchs des meilleurs espoirs de la LCH, on pourrait ajouter que, généralement, par sa manière de jouer, Wright ne s’expose pas trop aux blessures. Même s’il n’hésite pas à jouer dans le trafic, ses touches de rondelle sont généralement courtes et sa tête est haute. En comparaison, même s’il est beaucoup plus costaud, par son style de jeu,  Slafkovsky pourrait s’exposer un peu plus aux contacts risqués dans la LNH, comme ç’a été le cas à quelques reprises lors du Championnat mondial.

Considérant tout cela, et si on reformule la question, est-ce que Wright a des chances de rattraper un peu le temps perdu et de dépasser ses principaux adversaires du repêchage au cours des prochaines saisons?

L’Ontarien possède déjà un tir élite et une intelligence unique. S’il parvient à gagner un peu en force et en vitesse sur patins, il pourrait ajouter une ou deux autres qualités de pointe à son jeu et ça pourrait consolider sa position comme meilleur joueur du repêchage 2022 dans cinq ans.

Mais, à ce compte, on peut probablement en dire autant du reste du top 5

Du reste, dès qu’on ne tombe pas sur une année avec un joueur « générationnel », il n’est vraiment pas rare que cinq ans plus tard, le premier choix ne soit pas le meilleur. C’est même un peu la norme. Il y a 209 autres joueurs repêchés chaque année!

Conclusion partielle
Au delà du commérage et du marketing entourant le premier choix, ne pas repêcher Wright comporte un risque assez important au strict plan hockey pour le Canadien. La ligne de centre fait partie intégrante de la colonne vertébrale de n’importe quel club champion. Au fil des ans, bien des clubs ont gagné la Coupe sans nécessairement compter sur des ailiers de puissance de premier plan, car elle pouvait compter sur au moins deux, voire trois joueurs de centre de grande qualité.

De plus, on peut douter que Suzuki soit véritablement un joueur de centre numéro un dans un club champion. En théorie, avec son potentiel plus élevé, la sélection de Wright viendrait régler le problème en offrant la chance à organisation de repositionner Suzuki dans une chaise plus confortable.

À la lumière de ces réflexions, il faudrait que Slafkovsky serve tout un knock-out à Kent Hughes et l’état-major du Canadien pour le faire renoncer à un choix aussi alléchant.

Mais, après ses surprenants Jeux olympiques n’est-ce pas justement ce qu’il est en train de faire ces jours-ci au Championnat mondial ?

On reconnecte donc demain au sujet de Slafkovsky qui évoluera justement contre la Finlande en quart de finale à compter de 13h.

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