Sans TVA Sports, le Groupe TVA ne perdrait pas d’argent

Est-ce que TVA Sports va fermer ? Cette question revient constamment depuis quelques semaines.

En fait, elle revient depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, mais depuis que Pierre-Karl Péladeau lui-même a évoqué concrètement cette possibilité sur les ondes de Cogeco au début du mois, on dirait que cette interrogation est beaucoup plus légitime qu’avant.

Rappelons que TVA Sports a perdu plus ou moins 230 millions $ depuis son ouverture, et qu’elle a perdu 20 millions $ lors de sa dernière année fiscale. Normal donc d’avoir des doutes quant au futur de la station après juin 2026, date à laquelle les droits de diffusion de la LNH seront renouvelés à un prix qui pourrait doubler, voire presque tripler selon les dernières informations disponibles.

Pierre-Karl Péladeau est allé rendre visite à Patrice Roy hier sur le plateau de Radio-Canada et il a bien évidemment été question de l’avenir de TVA Sports.

Patrice Roy, lors d’une entrevue où le ton n’était pas toujours super agréable, a mis le point sur quelque chose : sans TVA Sports, le Groupe TVA ne perdrait pas d’argent.

PKP a tenté d’éviter le sujet deux ou trois fois, mais il a tout de même admis du bout des lèvres que oui, TVA Sports coûtait cher au reste du Groupe TVA.

« C’est sûr que TVA Sports perd beaucoup d’argent, mais se départir de TVA Sports ne changerait pas le problème fondamental. » – Pierre-Karl Péladeau

Quel est le problème fondamental selon PKP ? Les revenus publicitaires et les téléspectateurs sont en baisse constante, le gouvernement n’aide pas assez et le CRTC ne règle pas le conflit opposant Québecor à Bell Média.

Sauf que Patrice Roy a un point : les actionnaires du Groupe TVA sont tannés et l’action n’est qu’à 61 cents actuellement. Cesser de payer une fortune pour diffuser les parties francophones de la LNH permettrait au Groupe TVA de sortir la tête de l’eau. À court terme du moins…

C’est un pensez-y bien !

Plus le temps passe et plus les chances de voir la station fermer ses portes à la fin du deal de télé actuel augmentent.

« Était-ce une erreur tactique et stratégique (de payer pour les droits de la LNH il y a 10 ans) ? » – Patrice Roy

« … Tu sais, c’est le cas de le dire, c’est facile d’être Monday Morning Quarterback. » – Pierre-Karl Péladeau

Le Monday Morning Quarterback, c’est quelqu’un qui critique quelque chose après coup. Visiblement, la décision de payer une fortune pour diffuser les parties de la LNH est critiquable.

En terminant, Patrice Roy est revenu en affirmant qu’à l’époque, ça aurait pu être un pari, et qu’avec le recul, ce contrat est devenu un boulet.

Si le prochain contrat de diffusion coûtera bel et bien deux à trois fois plus cher qu’actuellement, ce ne serait qu’un plus gros boulet pour le Groupe TVA. Ce serait un éléphant ou une planète en soi.

Tirons-en nos propres conclusions. Parce que sans les droits, je ne vois pas pourquoi autant de gens resteraient abonnés à TVA Sports.

D’autant plus que les mots de PKP semblent clairs : il y aurait un monopole pour RDS…

Ça veut donc dire que sans les droits, TVA Sports cesserait fort probablement d’exister. Espérons pour les nombreux employés de la chaîne que les négociateurs du Groupe TVA parviendront à convaincre la LNH et Rogers de mettre de l’eau dans leur vin.

Prolongation

Je dois avouer que j’ai eu un peu de misère à regarder le segment en sachant que Patrice Roy, qui travaille pour une télé publique d’état hautement subventionnée, semble faire la leçon à Pierre-Karl Péladeau, président d’une entreprise privée qui tente de créer de la richesse économique.

Quand tu es privilégié concernant un aspect X, il faut faire attention lorsqu’on parle à un non-privilégié.

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