Reconstruction « réussie » : Merci à Carey Price et Shea Weber

Les clubs champions ont souvent du mal à se départir de leurs valeureux soldats en fin de parcours avec qui ils ont tout raflé.  

C’est émotif. Et il y a toujours cet espoir d’une dernière poussée victorieuse, si... 

C’est le cas depuis plus de cinq ans à Pittsburgh. 

Ça s’est aussi étiré pendant trop longtemps à Chicago. 

Les Kings s’en sont mieux tirés en entourant Kopitar et Doughty dans le cadre d’un « reset on the fly» plutôt réussi. Mais est-ce que ce sera suffisant pour redevenir un véritable club aspirant? À suivre ce printemps sur vos écrans… 

On pourrait dire pas mal dire la même chose des Caps, qui tout en faisant du ménage dans leur alignement et subi quelques pertes, sont parvenus à conserver et mieux entourer Ovechkin et Carlsson.  

« Reset on the fly » et « bargain bin all in » 

Contrairement à ces quatre clubs qui ont remporté la Coupe Stanley à pas moins de neuf reprises depuis le début du millénaire, le Canadien a dû se contenter de deux demi-finales (2010 et 2014) et d’une finale en 2021.

C’est meilleur que la moyenne des ours lors des 25 dernières années dans une ligue à 30-32 équipes, mais ce sont des résultats somme toute modestes pour une équipe avec une aussi riche tradition d’excellence. 

Qu’à cela ne tienne, le club un peu bigarré de 2021, assemblé par Marc Bergevin et issu du mélange de son « reset on the fly » et d’un va-tout (all in) de type « bargain bin », avait ses limites et n’était pas de calibre pour vaincre Tampa Bay. 

Les mois qui suivirent la finale de 2021 furent parmi les plus pénibles de l’histoire du club. 

Retraites prématurées de deux « hall of famers » aux corps brisés : Weber et Price. 

Un DG complètement au bout du rouleau. 

Un club déprimé qui se retrouve dans les bas-fonds de la LNH dans le temps de le dire. 

Quand la vie t’envoie des citrons… 

Mais les derniers mois, disons, « hasardeux » de Bergevin (perte de Danault, et Kotkaniemi, sélection controversée de Mailloux, arrivée de Dvorak, Hoffman et Savard) combinés aux retraites soudaines de Weber et Price ont eu le mérite d’éclairer la marche à suivre pour Geoff Molson. 

La solution était simple et avec tous les citrons que la vie lui envoyait, Geoff Molson a choisi de faire de la limonade. 

Il a ainsi décidé de finaliser radicalement le travail de reconstruction entamé en 2018 par le « réinitialisation » de Bergevin.

Ainsi, après avoir refait une partie des fondations et des murs en obtenant Suzuki en retour de Pacioretty, puis en sélectionnant Caufield, Guhle et pas moins de 38 joueurs au repêchage entre 2018 et 2021, le temps était venu de déconstruire pendant quelques saisons afin d’encore mieux reconstruire. 

Mais revenons aux retraites du capitaine Weber et du meilleur gardien de sa génération, Carey Price. 

Comme on le voit avec les Crosby, Malkin, Letang, Kane, Keith, Toews, Doughty et Kopitar, les joueurs vedettes qui n’ont pas eu autant de bobos à 34-35 ans, sont généralement encore capables d’aider leur club pour au moins 3-4 ans de plus. 

Pendant cette période, les clubs ne sombrent jamais vraiment longtemps dans les bas-fond. Plus souvent qu’autrement, ils se maintiennent dans le peloton ou tout près, jusqu’à ce que ça finisse par imploser de façon organique comme on l’a vu à Chicago et Pittsburgh.

Les Kings et les Capitals ont juste été un peu plus clairvoyants et pro-actifs au niveau de la gestion de leurs effectifs avec les résultats plutôt encourageants que l’on connaît aujourd’hui. 

LA recette

Ainsi, avec Weber et Price encore dans la formation lors des quatre dernières années, comme le prévoyait leur contrat, probablement que le Canadien aurait pu lui aussi se maintenir dans le mix avec des clubs comme les Islanders, les Penguins et les Red Wings. 

Mais leur retraite a tellement simplifié les choses pour les nouveaux gestionnaires Gorton et Hughes!

Ne leur restait plus qu’à miser sur le repêchage et échanger tous les autres actifs dont la valeur d’échange était supérieure à la valeur d’usage, le temps que les jeunes prennent réellement les commandes du club. 

Sans oublier les deux autres choix de première ronde en 2025, ces retraites et les transactions logiques qui ont suivi (Kulak, Toffoli, Lehkonen, etc.), auront donc surtout permis de repêcher trois fois consécutives dans le top-5. Sans oublier les nombreux choix de deuxième et troisième ronde accumulés durant cette même période (Hutson, Beck, Fowler, etc.), c’est à quelques détails près, LA recette éprouvée par les Penguins, les Hawks, les Capitals, les Kings le Lightning et l’Avalanche. 

Et dire que Reinbacher et Demidov n’ont pas encore joué un seul match avec le club! 

Donc, encore une fois, merci à Price et Weber …et leurs gros bobos!   

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