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RDS a déclaré des pertes financières l’an dernier

Ayoye!

Jean-François Coderre, journaliste affaires chez La Presse, a publié un article concernant les (difficiles) chiffres de la chaîne sportive RDS au cours des dernières heures.

En 2016-17, RDS a déclaré un bénéfice avant impôt et intérêts de 26,4 millions $.

Deux ans plus, soit en 2018-19, c’est plutôt une perte de 161 000 $ que l’entreprise a réalisée durant son année financière.

En l’espace de deux ans seulement, la chaîne spécialisée francophone optionnelle la plus populaire au Québec a vu ses profits disparaître.

Ces chiffres ont d’abord été rendus publics par la CRTC.

Comment expliquer cette grande baisse (voire disparition) des profits?

1. Les revenus ont chuté en raison de nombreux désabonnements. RDS a perdu 234 000 abonnés en 2017-18 et 228 000 autres en 2018-19. C’est près de 10 % d’abonnés qui ont quitté à chaque année…

De nombreux fans de sport n’ont plus le câble à la maison (préférant regarder leur sport en ligne, de façon légale ou non), décident de suivre les matchs de leur équipe en anglais ou décrochent tout simplement du sport en direct. TVA Sports, TSN et Sportsnet ont aussi vu plusieurs abonnés leur tourner le dos durant ces deux années-là, mais de façon moins importante.

Cependant, puisque les redevances par abonné ont augmenté, la perte de revenus liée à ces désabonnements n’explique (vraiment) pas tout.


2. Les revenus publicitaires ont chuté de près de 25 % par année en 2017-18 et en 2018-19. On parle d’environ 10 millions $ de moins par année en revenus.

TVA Sports et Sportsnet ont subi sensiblement les mêmes évaporations publicitaires, alors que TSN (qui appartient aussi à Bell Média) a vu ses revenus publicitaires augmenter, elle.

À noter que la chaîne TVA Sports, qui déclarait des pertes de plus de 20 millions $ par année, est parvenue à réduire ce montant à… 17 millions $ en 2018-19. Surtout grâce à des coupures budgétaires.

Il faut comprendre qu’avoir deux chaînes qui se battent pour les mêmes propriétés et les mêmes abonnés, ça rend la rentabilité difficile à atteindre (et à maintenir). Deux chaînes francophones pour une seule équipe majeure (qui ne connaît pas beaucoup de succès depuis quelques années), ce n’est pas optimal pour les actionnaires. Les deux entreprises se battent également pour les mêmes acheteurs de pub! D’autant plus que les droits de diffusion du CH et de la LNH n’ont fait qu’exploser!

Malheureusement, les résultats en 2019-20 risquent d’être catastrophiques pour les deux chaînes sportives. Le milieu du sport professionnel sera certes l’un des plus touchés (avec le tourisme) suite à la pandémie de COVID-19 qui a frappé la planète.

Je n’ai pas hâte de consulter les chiffres de Jean-François Coderre dans exactement 12 mois…

Est-ce que tout le monde va pouvoir survivre encore longtemps dans le paysage médiatique sportif québécois? Sans le retour des Nordiques, bien des stratégies ont perdu du sens logique…

Rappelons que TVA Sports a vu plusieurs de ses abonnés se désabonner suite au brouillage de son signal chez Bell Télé Fibe et aux commentaires de Jean-Charles Lajoie (contre les régions) au début de la pandémie.

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