Pierre-Luc Dubois : le Canadien a (vraiment) évité le pire

Nous sommes le 21 décembre, date du solstice d’hiver cette année. Enfin, l’hiver est commencé !

Non, je n’aime pas l’hiver, mais il faut bien qu’il commence un jour pour pouvoir se terminer trois mois plus tard. Au moins, à partir de demain, les journées s’allongeront et le soleil sera un petit peu plus généreux avec nous chaque jour.

Merci Kent Hughes
Un grand sage a déjà dit que les meilleures transactions étaient souvent celles que l’on ne fait pas dans le sport professionnel.

Chez le Canadien, l’une de ces nombreuses transactions non-effectuées là, qui sourient aujourd’hui au club, c’est celle de Pierre-Luc Dubois.

Retournons dans le passé (à court terme) si vous le voulez bien.

Alors que l’on sait tous que Pierre-Luc Dubois ne signera pas de prolongation de contrat avec les Jets, de nombreuses rumeurs se mettent à le lier à l’équipe de son enfance, le Canadien. Au mois de juin 2022, alors que Dubois s’enligne vers l’autonomie avec restriction et que le repêchage amateur a lieu à Montréal, Dubois passe très près d’être échangé au Tricolore. Pour qu’un gars comme Martin Leclerc ose sortir cette information-là, c’est que c’est passé (très) près pour vrai.

Selon certaines rumeurs, les Jets exigeaient le premier choix au total et/ou nul autre que Kirby Dach en retour de Dubois. Kent Hughes aura dit non au final. Une chance !

C’est finalement un an plus tard que Dubois sera échangé… aux Kings de Los Angeles. En retour de Gabriel Vilardi, Alex Iafallo, Rasmus Kupari et d’un choix de deuxième ronde en 2024. Pierre-Luc Dubois avait dû accepter de signer un contrat de 8,5 millions $ par saison avec les Jets avant d’être échangé aux Kings.

Encore une fois, les rumeurs liant Dubois au Canadien parlaient de Kirby Dach… et même de Nick Suzuki par moments.


Dubois tarde à produire à LA
Le problème, c’est qu’après à peine quelques mois, Dubois est déjà la cible de nombreuses critiques à Los Angeles. Aussi nombreuses puissent être les critiques hockey en Californie ceci dit…

Dubois est le troisième centre de l’équipe derrière Anze Kopitar et Phillip Danault, même s’il est l’attaquant le mieux payé de l’équipe cette saison (9 millions $)…

Et il n’est que le 9e meilleur pointeur de l’équipe depuis le début de la saison (même s’il n’a pas raté un seul match). Il n’a que 5 buts et 7 mentions d’aide en 29 parties, affichant DE LOIN le pire différentiel de toute l’équipe.

(Crédit: NHL.com)

Il est aussi indiscipliné et son effort sans la rondelle est (déjà) remis en question.

Puisque les Kings connaissent un bon début de saison et que plusieurs joueurs jouent extrêmement bien, les difficultés de Dubois font moins de bruit. Mais lorsque l’équipe traversera des moments difficiles, le gros joueur de centre québécois – je ne parle pas de Phillip Danault ici – deviendra facilement la cible numéro un des amateurs et des journalistes qui suivent les activités de l’équipe.

Les Kings ont perdu quatre de leurs six dernières rencontres. S’ils ne se replacent pas, PLD pourrait passer un mauvais quart d’heure prochainement. Surtout qu’il connaît une séquence atroce…

Dubois possède le 43e plus gros cap hit de toute la LNH cette saison… et il est le 46e joueur le mieux payé en 2023-24 ; pourtant, il n’est que le 277e meilleur pointeur du circuit Bettman ce matin. Je me répète, mais 8 de ses coéquipiers ont plus de points que lui cette saison.

Avoir offert Slafkovsky et/ou Dach plus autre chose aurait VRAIMENT fait reculer le Canadien dans sa reconstruction. On ne peut pas aller trop vite quand on reconstruit une formation. Parlez-en aux Sénateurs et à leurs partisans…

Slafkovsky a 8 points en 31 matchs, mais il n’a que 19 ans. Il joue actuellement son meilleur hockey en carrière aux côtés de Nick Suzuki et Cole Caufield sur le premier trio. Tout ça en comptant pour beaucoup moins de dollars que Dubois sur la plafond salarial de son équipe…

Kirby Dach, lui, a joué de malchance en se déchirant des ligaments dans le genou en début de saison, mais il produisait à un rythme d’un point par match jusque là.

Dach à 22 ans ou Dubois à 25 ans ? Je suis pas mal certain qu’une majorité de lecteurs opteraient pour Dach (qui en plus, coûte moins de la moitié en salaire annuel moyen).

Quand je vous dis qu’on a évité le pire en ne transigeant pas pour Dubois, même si de nombreux partisans voulaient qu’on le fasse ! #MerciKent

Les Jets ne s’ennuient pas de Dubois
En juin dernier, on entendait que les Jets allaient devoir reconstruire en raison du départ éventuel de Dubois, mais aussi de ceux de Mark Scheifele et de Connor Hellebuyck.

Mais Scheifele et Hellebuyck ont chacun signé un contrat de plusieurs saisons avant le début de la campagne… et les nouveaux venus en provenance de LA font le boulot sur la patinoire.

Vilardi, qui évolue aux côtés de Scheifele et Nik Ehlers sur le premier trio des siens, a récolté 13 points en 13 matchs, soit un de plus que Dubois… en 16 parties de moins.

Il a 10 points en quatre rencontres depuis le 13 décembre. S’il n’avait pas été blessé, il aurait probablement une trentaine de points à l’heure actuelle.

Quant à Iafallo, il joue sur la deux et il récolte environ un point à tous les deux matchs (15 en 31), ce qui est mieux que la production de Dubois en Californie.

Kupari et le choix de deuxième ronde n’ont aucun impact chez les Jets, eux. Pas encore, du moins.

Au lieu de reconstruire, les Jets – qui auront toujours de la difficulté à attirer des joueurs autonomes au Manitoba – trônent au sommet de la division Centrale ce matin.

Le CH a vraiment évité le pire
T’sais, Dubois ne serait que le 6e meilleur pointeur des Canadiens ce matin, à égalité avec Brendan Gallagher (et derrière Suzuki, Caufield, Monahan, Newhook et Matheson). Tout ça en étant le joueur actif le mieux payé de l’organisation !

Kent Hughes et Jeff Gorton ont vraiment évité le pire en se tenant loin de Pierre-Luc Dubois. Parfois, il ne faut pas écouter les warnings alors que dans d’autres situations, les red flags parlent. Visiblement, les problèmes de Dubois à Columbus et à Winnipeg – souvenez-vous de l’un de ses derniers shifts sous les ordres de John Tortorella -, devaient être entendus.

Prolongation

L’été dernier, Rem Pitlick a quitté le Canadien via transaction afin de tenter sa chance dans l’organisation des Penguins de Pittsburgh. Pitlick possède un contrat de deux ans à un seul volet (1,1 million $ par saison).

Après deux mois et demi de disputés à la saison 2023-24, Pitlick n’a toujours pas eu la chance de disputer un seul match dans la LNH. Il doit être déçu.

Cependant, il trône ce matin au sommet des pointeurs des Penguins de Wilkes-Barrie/Scranton avec 20 points en 26 matchs. Viennent ensuite Ty Smith, Alex Nylander, Samuel Houde et Xavier Ouellet.

Seuls Brandon Gignac et Joshua Roy ont plus de points que Pitlick actuellement chez le Rocket.

Pitlick a notamment inscrit 5 de ses 7 buts en avantage numérique, mais il affiche l’un des pires différentiels de son équipe (moins-8).

Bref, Pitlick est l’exemple parfait du joueur offensivement doué qui est en mesure de produire dans la Ligue américaine, mais pour qui la LNH est trop forte. Et puisque Pitlick n’a pas ce qu’il faut pour jouer de façon régulière sur un bottom six. Il est condamné à produire… dans une ligue inférieure.

Kent Hughes a bien fait de se départir de Pitlick. On a déjà Jesse Ylonen dans ce profil-là. Et le Rocket ne doit pas compter sur des Rem Pitlick à 1,1 million $ pour connaître du succès. Les solutions doivent venir d’ailleurs.

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