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Où les Canadiens dénicheront-ils un défenseur gaucher?

Le plan 2,0 de Marc Bergevin, fameux redémarrage succédant à l’échec du plan quinquennal, mise sur un pari de taille: la capacité de Price et Weber à demeurer dominants au cours des prochaines années.

Même le #31 est au courant du risque, lui qui avait lancé ceci aux journalistes, lorsqu’interrogé à savoir ce qu’il dirait à un agent libre pour le convaincre de s’entendre avec l’équipe.

« Je leur dirais que ma fenêtre d’opportunité se rétrécit et que je veux gagner plus que jamais, et que ça devrait assez bien indiquer à quel point on veut gagner ici. »

Difficile de savoir qui Price désignait en utilisant le « on ». Parlait-il plutôt de ses coéquipiers ou de Marc Bergevin?

Parce que si l’on se fie à son point de presse de fin de campagne, le DG ne semble pas ressentir le besoin de faire énormément d’emplettes cet été. Ceci dit, il s’agissait peut-être de l’un de ses traditionnels bluffs. Quoi de mieux que baisser les attentes des journalistes pour ne pas créer trop d’attentes…

Dans tous les cas, partisans, analystes et gérants de salon attendent l’acquisition d’un défenseur gaucher. Et pas besoin de Nostradamus pour savoir qu’un tel geste fera partie des priorités de Bergevin!

Par contre, déterminer quelle stratégie il adoptera afin d’y parvenir est beaucoup plus difficile. Jetons un coup d’oeil aux options qui se présenteront à lui au cours des prochaines semaines.

Le repêchage

Lorsque les Canadiens parleront au quinzième rang, il est inconcevable que l’incroyable Bowen Byram, le seul arrière du prochain encan pour qui un saut direct dans la LNH semble possible, soit toujours disponible.

De manière plus réaliste, quatre arrières gauchers pourraient intéresser les Canadiens: Philip Broberg, Thomas Harley, Cam York et Ville Heinola.


Philip Broberg (Crédit: Youtube)

Bien qu’ils soient tous différents, les quatre jeunes hommes ont quelque chose en commun: ils sont des projets.

Le moment où ils atteindront leur plein potentiel semble lointain. Ils ne feront pas la différence dans la LNH avant quelques années…et ça, c’est s’ils l’atteignent.

Comme vous le savez, repêcher en fonction de ses besoins est une pratique risquée. Au quinzième rang, vaut mieux sélectionner le plus grand talent disponible que le meilleur arrière gaucher disponible.

Le marché des joueurs autonomes

Oui, on parle d’un défenseur gaucher, mais les Canadiens seraient étranges de ne pas évaluer la possibilité de signer Erik Karlsson à l’interne.

Pensez-y: si Karlsson tenait son bâton à la gauche, il serait le fit parfait pour évoluer avec Shea Weber! D’autant plus qu’il apporterait un méga vent de fraicheur à cet avantage numérique…

Ceci dit, rien n’indique que Karlsson serait prêt à jouer à gauche et encore moins à l’aise de le faire. Après, si on parle d’échanger Petry puis de signer Karlsson, on commence à jouer au PlayStation…

Sinon, il y a le fameux Jake Gardiner, le gaucher qui a créé des vagues chez les Leafs au sein des huit dernières années. Possédant un super coup de patin, il s’avèrerait une meilleure alternative que Jeff Petry en avantage numérique, sans y être nécessairement dominant.

Le hic, c’est que Gardiner est reconnu pour sa propension à multiplier les bourdes. ..au point où il ne serait surement pas souhaitable de l’insérer sur une première paire. Et s’il ne cadre pas sur un premier duo, il se retrouverait avec Jeff Petry, un autre joueur capable des pires gaffes. Pas la meilleure recette, vous en conviendrez.

Étant donné que Gardiner risque de commander un salaire de six millions par année, ou même plus, ce n’est peut-être pas la meilleure option pour Marc Bergevin…

Reste Alexander Edler, un arrière fragile, mais tellement efficace. Capable de dépanner sur les deux unités spéciales, il s’avèrerait une bonne option pour évoluer au sein de la deuxième paire, en compagnie de Jeff Petry.


Alexander Edler (Crédit: Youtube )

Puisque rien n’est parfait, il faut souligner que le Suédois a 33 ans, et qu’il peut parfois se faire contourner, commençant déjà à ralentir. S’il souhaite quitter Vancouver, et qu’il accepte une courte entente avec le CH, il s’avèrerait la solution parfaite, en attendant l’arrivée d’Alexander Romanov.

Mais comme vous le voyez, ça fait beaucoup de si…

Une transaction

Alors-là, si on commence à lancer des noms, on peut en avoir pour longtemps…

Athlétique Montréal soulevait la possibilité d’acquérir Calvin de Haan des Hurricanes, un arrière qui obtient peu de temps de jeu derrière les Brett Pesce, Jaccob Slavin et Dougie Hamilton de l’équipe.

L’idée est bonne, et Marc Bergevin la considèrera certainement. Rappelons qu’il avait avoué publiquement son intérêt pour le gaucher l’an dernier…

Sauf que si ça coute Andrew Shaw, comme l’ont mentionné les journalistes, on peut oublier cela. Le DG tient mordicus à ses leaders et a déjà résisté à la tentation de se départir de Shaw précédemment, à tort ou à raison.

Pour sa part, Andrew Zadarnowski explique que l’idéal serait de bâtir une transaction autour d’un jeune arrière droitier afin de pourvoir un poste à gauche. Il cite notamment l’espoir Kale Clague des Kings…

L’idée n’est pas mauvaise. Comme les Penguins l’ont fait en échangeant Daniel Sprong aux Ducks pour acquérir Marcus Pettersson, le CH pourrait bien échanger un de ses espoirs contre un jeune arrière gaucher. Haydn Fleury pourrait notamment être disponible à bas prix, à Raleigh…

Sinon, il y aura des arrières disponibles chez les Penguins, où le DG a publiquement avoué qu’il échangera un défenseur cet été. Tout porte à croire qu’il s’agira d’Olli Maatta, qui n’a pas disputé trois des quatre parties de son équipe en séries.

Il y aurait eu des pourparlers entre le CH et l’équipe de la Pennsylvanie, puis Jim Rutherford n’est pas en mesure de demander plusieurs actifs pour son arrière. Une transaction est possible.

Le cas des Blue Jackets est également intrigant. L’équipe s’en tire bien sans Ryan Murray et Markus Nuutivaara en séries, et risque de perdre des éléments offensifs importants. Seront-ils monnayables cet été?

Les plasters

Vous le savez, année après année, on rêve. Mais les options de rêves, en défensive, ne viendront pas gratuitement. Pour les obtenir, il faudra mettre une croix sur des espoirs ou des choix, chose que le CH n’est pas forcément prêt à faire en période de reconstruction.

Une option reste à sa portée: utiliser sa marge salariale importante pour faire l’acquisition d’un plaster.

Vous savez, un bon vieux pansement, question de remplacer Brett Kulak sur la deuxième paire l’an prochain, en attendant l’arrivée en Amérique d’Alexander Romanov…

Une option soulevée par Athlétique est l’embauche de Ron Hainsey. 38 ans, capable de passer une vingtaine de minutes sur la patinoire, de tuer des pénalités.

Ce serait un vrai plaster. On l’insère à la gauche de Petry, il bouffe des minutes jusqu’à la date limite des transactions, ou il sera envoyé bouffer du popcorn s’il ne fait pas son travail, ou si l’équipe est loin des séries, question de faire la place à un jeune. Sans risque, efficace, mais pas le coup de circuit escompté.

Dans cette catégorie, sur le marché des agents libres, il y a aussi Carl Gunnarsson, un bon passeur, toujours bien positionné. Il performe bien présentement au sein du premier duo des Blues, en séries éliminatoires. Il ne faut toutefois pas s’attendre à le voir disputer une saison complète, lui qui semble fait de porcelaine depuis son arrivée dans la LNH.


Hainsey, pas l’option la plus séduisante, mais un plaster envisageable (Crédit: Youtube)

Sinon, il pourrait être possible de réaliser une transaction à la Armia, en faisant l’acquisition d’un mauvais en contrat en compagnie d’un bon joueur.

Le pari d’Andrej Sekera pourrait être particulièrement intéressant. Blessé plus souvent qu’à son tour, il n’a pas su offrir aux Oilers un rendement acceptable, compte tenu de son salaire de 5,5 millions par année. De retour en forme, il pourrait bien cadrer à la gauche de Jeff Petry. Il pourrait être échangé en compagnie d’un espoir ou d’un jeune attaquant contre de la poussière.

Il y a aussi Dmitry Kulikov, que les Jets pourraient bien vouloir bouger afin d’avoir l’espace nécessaire pour octroyer de nouvelles ententes à Patrik Laine, Kyle Connor et Jacob Trouba. Dans un monde de rêve, Winnipeg l’enverrait en compagnie de Sami Niku, mais dans ce cas, le CH devrait larguer un bon espoir.

Un petit geste pour continuer la reconstruction

Lors de la dernière campagne, les Canadiens ont accordé 236 buts, ce qui les placent au 13ième rang de la LNH.

À priori, ce n’est pas si mal, mais ce n’est pas assez, pour une équipe qui mise sur Carey Price et Shea Weber comme pilier. Est-ce que l’embauche d’un défenseur de premier plan fera vraiment toute la différence?

Investir dans un autre gros salarié en défensive pourra s’avérer un exercice hasardeux.

Présentement, les Canadiens se trouvent au dixième rang du circuit en ce qui concerne la proportion de leur masse salariale consentie aux défenseur et aux gardiens. Ça, c’est avant d’avoir remplacé Antti Niemi par un réserviste qui empochera plus d’argent.

 

Or, est-ce qu’en acquiérant un défenseur de premier plan, l’équipe deviendra instantanément une puissance défensive? Peut-être qu’opter pour un plaster, ou effectuer une transaction sans larguer d’espoirs importants en attendant l’arrivée de Romanov serait préférable. 

La question est d’autant plus importante, étant donné qu’améliorer l’avantage numérique demeure la priorité pour l’an prochain. Rappelons que l’équipe y a obtenu un maigre 13,2% d’efficacité…

Améliorer le rendement de l’équipe avec un homme en plus passe-t-il par l’ajout d’un défenseur offensif? Comme l’explique si bien Olivier Bouchard, Shea Weber n’est peut-être plus la solution numéro un dans ce volet du jeu, malgré la puissance de son tir.

On oublie que l’an dernier, le jeu de puissance sur lequel évoluait Jeff Petry, en remplacement de Shea Weber, a connu beaucoup de succès.

Qu’on le veuille ou non, ce qui a fait le plus mal à l’avantage numérique de l’équipe l’an dernier, c’est le départ d’Alex Galchenyuk, une option de tir qui n’a pas été remplacée au cours de l’été.

Avec les onze millions sur lesquels il misera l’été prochain, et compte tenu des options en défensive plus ou moins alléchantes sur le marché, Marc Bergevin devrait peut-être songer à investir la plupart de ses sous dans un marqueur.

Après tout, Victor Mete a fait le boulot en compagnie de Shea Weber. À 20 ans, il ne fera que s’améliorer…

Jeff Petry, lui, remplira encore bien son mandat de troisième défenseur au cours des années à venir. Dans ce contexte, il n’est peut-être pas nécessaire d’investir une fortune dans un quatrième arrière…

À moins bien entendu, qu’une proposition de transaction sensationnelle soit à la portée du CH.

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