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Barberio: un petit secret découvert par Bergevin

Pas de doute que les directeurs généraux de la LNH ont un oeil aiguisé pour le talent, particulièrement à l’ère moderne puisqu’ils détiennent plus d’information que jamais sur les joueurs. Cependant, on ne peut faire constamment appel à l’autorité pour expliquer chacune de leurs mauvaises décisions, voire chacune de leurs mauvaises non-décisions. Nul n’est parfait et un bon DG saura prendre connaissance de ses angles morts afin de se pourvoir d’un avantage compétitif.

Pour toute sorte de raisons, un joueur ayant prouvé être utile peut se faire ignorer par les 30 équipes de la ligue. La majorité du temps, cela arrive lorsque les dirigeants exagéreront l’importance d’une faiblesse dans son jeu, et ignoreront les subtilités qui en font un morceau de la solution aux succès d’une équipe.

Un excellent exemple? Droit devant nos yeux. Mark Barberio.

Barberio a rendu de fiers services au Canadien de Montréal durant les deux derniers mois. Mieux encore, il tient son bout alors que son club est massacré à feu et à sang deux soirs sur trois, et affiche des statistiques des plus honnêtes devant des gardiens modestes. Il est l’un des seuls défenseurs du groupe à qui on ne peut vraiment blâmer quoi que ce soit dans cette séquence archimerdique. Parce que, sans être excellent, tout ce qu’il fait, il le fait généralement bien.

En octobre, 29 équipes ont levé le nez sur Barberio alors qu’il a été cédé au ballotage. En premier lieu, si le Canadien l’a offert à toutes ces formations après lui avoir tendu un contrat à deux volets, c’est car il craignait que Jarred Tinordi soit quant à lui réclamé s’il devait traverser le même processus.

C’est donc dire que, sur le marché, la valeur de Tinordi était supérieure à celle de Barberio en début de saison… Pourquoi? Le premier a été retranché de la formation onze fois par les Coyotes de l’Arizona, une équipe faiblement nantie en défensive. Le deuxième est un de ces défenseurs fort mobiles bougeant bien la rondelle dont toutes les organisations ont besoin.

Il faut comprendre qu’évaluer la contribution d’un arrière est un exercice vachement plus délicat qu’avec les attaquants. Instinctivement, il est facile d’accoucher d’une analyse d’un défenseur en se limitant aux actions qui sortent du lot: a-t-il fait un gros revirement juteux? A-t-il appliqué de solides mises en échec? A-t-il décoché de bons tirs de la pointe? A-t-il sauvé les meubles en zone défensive? A-t-il été facilement déjoué? A-t-il bloqué des tirs? A-t-il perdu son homme dans l’enclave sur un but?

Ces actions sont évidentes: elles peuvent même être remarquées en regardant le match d’un oeil distrait. Puisque le hockey est un sport d’émotions, c’est la grosse séquence spectaculaire qui restera collée à notre subconscient et influencera notre opinion. Tout le reste n’a alors plus d’importance.

Le portrait global est significatif. Le positionnement, le travail en zone neutre, l’utilisation du bâton, les sorties de zone, le contrôle de l’espace, l’implication en zone offensive, la rapidité d’exécution et la récupération des rondelles libres sont tous des facettes non négligeables qu’on a une propension à ignorer au profit du « spectaculaire ». Décrivez-moi comment le jeu s’est dessiné lors de chacune des 20 première passes réussies de Barberio. Difficle, non? Maintenant, parlez-moi du revirement de Subban qui a causé un but…

Barberio n’est pas particulièrement robuste, mais il utilise bien son corps et se montre assez agressif avec son bâton pour batailler dans les coins avec les gros clients. Il n’a pas le meilleur tir, mais il trouve le moyen de le faufiler à travers la circulation. Il ne mangera pas de grosses minutes en désavantage numérique et ne sera pas utilisé pour protéger une avance avec quelques secondes à jouer, mais il est à la bonne place au bon moment en zone défensive. Il ne déjouera pas trois joueurs d’un bout à l’autre, mais il exécutera une passe précise à son joueur d’avant pour sortir du territoire en contrôle. Il ne produira pas de points à la tonne, mais il sait reconnaitre exactement quand le timing est bon pour appuyer l’attaque.

Il n’est pas excellent dans une catégorie, mais c’est un amalgame de tout ça qui en fait un défenseur étonnamment fiable et efficace.

Dernièrement, une nouvelle donnée intéressante gagne en popularité sur la blogosphère: les buts projetés (Expected Goals). Celle-ci estime combien de buts auraient dû normalement être marqués si les probabilités étaient parfaitement respectées, en se fiant à l’angle, la distance et le type du tir, entre autres. Dans un monde parfait où tous les gardiens sont égaux, tous les joueurs ont le même talent et la même chance, on peut donc projeter combien de buts seraient inscrits lorsqu’un tel joueur est sur la glace, en fonction des évènements qui y surviennent. On peut également mesurer son impact dans les trois zones en comparant le % des buts projetés qui vont en faveur de son équipe lorsqu’il est sur la glace, et lorsqu’il n’y est pas. On appelle ça le % relatif des buts POUR (les buts contre étant les buts marqués par l’adversaire) projetés.

Faisons tout de suite la rectification: aucune statistique ne vise en plein dans le mille. Seulement, lorsqu’un joueur montre des résultats particulièrement étonnants selon cette information, cela peut nous guider sur une bonne piste, à savoir s’il est meilleur qu’on pouvait le penser ou vice-versa.

Selon la statistique humble-nullement-parfaite-qui-nessaie-pas-de-tout-prédire-à-100%-même-si-elle-se-dit-avancée-et-qui-amène-au-mieux-une-perspective-objective-somme-toute-intéressante (…) du % relatif des buts POUR projetés (respire)…. Barberio est un défenseur qui, curieusement, voit son équipe se donner d’excellentes probabilités de marquer plus de buts que l’adversaire lorsqu’il est sur la glace. À ce chapitre, le Québécois arrive au 2e rang de tous les défenseurs de la ligue ayant joué au moins 1500 minutes depuis 2013-2014, avec un impact de +6,27%. Qui est le premier, par curiosité? Marc-Édouard Vlasic.

Barberio est donc le deuxième meilleur défenseur du circuit? Minute papillon. Premièrement, il est difficile de déterminer avec exactitude sa contribution individuelle exacte à cette statistique, car lorsqu’il est sur la surface, il est également tributaire du travail de quatre autres joueurs. Deuxièmement, Barberio n’a pas obtenu ces résultats dans la chaise du défenseur d’élite, mais bien en étant assis sur celle du 5e ou 6e défenseur. Jouer de 25 à 30 minutes par match et affronter les meilleurs éléments adverses soir après soir, c’est une tout autre histoire.

Non, ce qu’on peut en conclure, c’est qu’on a là un bel indice que Barberio a été sous-estimé pendant toute sa carrière. Il n’est qu’un choix de 6e ronde (152e au total). Durant trois saisons complètes, il a été absolument dominant dans la ligue américaine et n’a eu que peu de chances de se faire valoir avec le Lightning, qui a fini par le laisser partir l’été dernier. En octobre, il n’a pas pu percer l’alignement de Michel Therrien, malgré un solide camp d’entrainement, étant même préféré à Tinordi. C’est seulement aujourd’hui, à 25 ans, qu’on reconnait qu’il est un défenseur de profondeur de luxe, avec les habiletés pour remplacer au sein d’un top-4. Hier, il a même été assez convaincant à la droite de Markov, sur la première paire.

Décidément, il a fait du chemin.

Source des statistiques: Corsica.hockey

En rafale
– Ajoutez le nom de Lucas Lessio à la liste des jeunes joueurs qui font une bonne impression à Montréal. Méritocratie oblige, Therrien doit maintenant répondre en lui donnant de la glace, au même titre qu’il lui en a retiré en le sortant de l’alignement lorsqu’il s’est fait plus effacé. Lessio sera un agent libre avec restriction cet été. Avec la quantité de joueurs dans le bottom-six, et l’attachement que voue la direction à certains vétérans comme Flynn, Mitchell et Byron, je me demande quelles sont les intentions du Canadien à son endroit.

– Pour poursuivre sur l’idée du surplus de joueurs, ce sera un dossier difficile à gérer pour Bergevin, car il ne peut que créer des postes vacants dans son alignement en les transigeant directement contre des choix au repêchage. Or, avec l’incertitude autour du plafond salarial, les directeurs généraux refusent catégoriquement d’absorber directement un salaire sans réussir eux aussi à en soustraire un (l’échange Matteau-DSP est un bel exemple). Et ce qu’il y a en trop chez le CH, c’est-à-dire d’honnêtes plombiers, ne rapportera pas un haut choix au repêchage. Pour un exemple éloquent, voir Brandon Pirri…

– Bergevin n’est pas un fan du 1er juillet, mais il s’informera certainement du prix de certains joueurs, particulièrement les attaquants pouvant jouer dans un top-6. Ça devient d’autant plus un besoin criant maintenant que les vétérans qui comblaient ce rôle, en l’occurrence Plekanec et Desharnais, vont régresser. David Perron est une cible logique, mais il parait plus à l’aise dans un système méthodique et robuste comme celui des Ducks, alors que celui de Michel Therrien en est un axé sur la vitesse et la poursuite de rondelle. Peut-être Andrew Ladd, que Bergevin connait bien de son temps à Chicago? Après Max Pacioretty, le CH manque de profondeur à l’aile gauche. Frans Nielsen à prix raisonnable, peut-être? Parait qu’il est l’aise autant à l’aile qu’au centre…

– C’est le temps de l’année où les équipes mettent sous contrat les joueurs autonomes non repêchés issus de la NCAA. On verra si le CH tente quelque chose. Il a eu la main heureuse avec Daniel Carr, mais habituellement, les attentes sont modestes envers ce genre de signatures. Le gros poisson des circuits universitaires pourrait être Jimmy Vesey, un choix au repêchage des Prédateurs de Nashville qui pourrait imiter Justin Schultz, Kevin Hayes et Mike Reilly en testant l’autonomie. On murmure entre les branches qu’il pourrait déjà avoir un impact dans la grande ligue.

– Les Canadiennes de Montréal perdent en finale du championnat de la Coupe Clarkson. (98,5 Sports)

– Mike Futa des Kings de Los Angeles se souvient du temps où il épiait Drew Doughty dans le junior. (Sportsnet)

– Bref retour sur le match d’hier soir. (Mitch Melnick)

– Nicklas Backstrom a crié beaucoup après Alex Ovechkin! (Russian Machine)

– Vasek Pospisil rend les armes à Indian Wells. (RDS)

– Anthony Calvillo donne au suivant, lui qui tient présentement une académie. (TVA Sports)

– Mark Barberio profite des blessures à la ligne bleue pour consolider son poste. (TVA Sports)

– Niklas Kronwall s’absentera de une à trois semaines. (Tout sur le hockey)

– Le Canadien ne devra pas qu’apprendre à gagner contre l’Ouest, Pierre, il devra par-dessus tout apprendre à gagner sans Carey Price. (RDS)

Cela dit, son point tient toujours!

– Les insuccès du Canadien affectent la vente de billets. (Radio Canada)

– Le Lightning amasse une victoire convaincante, mais perd Filppula et Kucherov. (NBC Sports)

 

– Mike Commodore n’aime vraiment pas Babcock!

https://twitter.com/commie22/status/709142982788653056

– Des nouvelles de l’ancien des Saguenéens de Chicoutimi.

– Une chimie s’installe entre Piatti et Oduro. (98,5 Sports)

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