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Michel Therrien affirme que le Canadien a les mains liées pour signer des agents libres

L’ancien entraîneur-chef du Canadien de Montréal, Michel Therrien, commente régulièrement l’actualité de l’équipe et aujourd’hui, il a décidé d’adresser le sujet des agents libres. Depuis que Jeff Gorton a été embauché par le Tricolore, les amateurs espèrent que la reconstruction de l’équipe se fera à la vitesse grand V en suivant le modèle des Rangers. Toutefois, selon le coach, il ne faut pas trop fonder d’espoir là-dessus.

Malheureusement, il y a un monde de différence entre la Grosse Pomme et la métropole québécoise et le bleu blanc rouge n’est clairement pas une destination de choix pour les joueurs qui ont leur pleine autonomie. On s’en doute depuis longtemps, mais voilà que celui qui a fait deux passages derrière le banc des Glorieux le confirme après l’avoir vécu de l’intérieur.

Mais avant, rappelons les faits. Alors à l’époque directeur général des Rangers, Jeff Gorton, a eu le luxe de se tourner, avec succès, vers le marché des agents libres pour signer des gros noms comme Artemi Panarin et Adam Fox, entre autres. Ça accélère les choses sur un moyen temps.

Mais ce n’est pas tout! Gorton a aussi pu jouer de chance en obtenant le 1er choix en 2020 et le 2e choix en 2019 pour mettre la main sur Alexis Lafrenière et Kaapo Kakko en plus d’avoir la chance d’assister à l’éclosion d’Igor Shesterkin pour remplacer, de main de maître, Henrik Lundqvist, fraîchement retraité. Mais comme si ce n’était pas assez, voilà qu’ils ont pu ajouter Jacob Trouba à leur brigade défensive pour pratiquement rien puisqu’il n’acceptait d’être échangé qu’à New York et précisément avec les Rangers.

Autrement dit, les agents libres ont énormément aidé à relancer l’organisation, sans toutefois être les uniques responsables du virage à 180 degrés que nous avons pu observer.

Ce constat étant fait, est-ce que Jeff Gorton pourra bénéficier d’un tel alignement des astres à Montréal pour remettre le train sur les rails plus tôt que tard, la réponse est non, et ce, pour plusieurs raisons.

D’abord, il n’y a pas de Shesterkin dans l’organisation aux trois couleurs en ce moment. Samuel Montembeault nous offre du bon hockey, mais jamais comme le gagnant du trophée Vézina lors de la saison 2021-2022. Ce serait injuste de faire une telle chose et ça ne l’aiderait en rien.

Mais plus encore, le CH ne devrait pas attirer d’agent libre de premier plan puisque, historiquement, ça n’a jamais été une possibilité réelle pour le Canadien. Selon Michel Therrien, le duo Gorton-Hughes a les mains liées à ce chapitre.

« Depuis des années, les Canadiens ont de la misère à attirer ceux de catégorie A. Ça fait une éternité que les joueurs autonomes d’élite ne choisissent pas de s’établir ici. Ça complique donc la tâche des dirigeants. » – Michel Therrien

Toujours d’après lui, le retour au succès devra plutôt passer par le repêchage et le développement des joueurs vu que ça ne fonctionne pas avec les UFA. Une réflexion avec laquelle je suis assez d’accord.

Par contre, pour les UFA, le passé ne sera pas garant du futur, selon moi, puisqu’on sait déjà qu’il y a un très fort intérêt de la part de Pierre-Luc Dubois pour rejoindre son équipe d’enfance quand il sera agent libre sans compensation (à moins que Kent Hughes décide de faire son acquisition avant). Il y a tellement de fumée dans ce dossier et de la part de tellement de sources différentes, qu’il est difficile de croire qu’il n’y a pas de feu quelque part.

Plus encore, je crois que Therrien se trompe dans la mesure où ce n’est pas vrai qu’il n’y a jamais eu de joueur de catégorie A qui a voulu signer à Montréal. Vincent Lecavalier a finalement choisi Philadelphie lorsqu’il était libre comme l’air, mais Montréal était très proche de le signer. Son choix aurait été fait en fonction de sa préférence pour l’entraîneur là-bas au détriment de celui qui officiait ici… un certain Michel Therrien.

Daniel Brière, lui, est venu à Montréal. Il était en fin de carrière, un peu comme Lecavalier, et son passage a été teinté d’amertume puisqu’il n’a jamais été en mesure d’établir une bonne relation avec l’entraîneur de l’époque… un certain Michel Therrien.

Plus tôt cette semaine je vous rapportais l’histoire de l’acquisition de Thomas Vanek par Marc Bergevin alors que Garth Snow l’aurait presque supplié de le récupérer. Ses 15 points en 18 matchs de saison régulière et 10 en 17 en séries ne lui auront pas permis de se faire une place au soleil dans le cœur de son entraîneur… un certain Michel Therrien.

Ces trois joueurs, au profil de vedette, auraient pu être des ambassadeurs positifs pour le club envers les autres joueurs de la LNH si leur passage ici (hypothétique pour Lecavalier) avait été positif. Mais ce ne fut pas le cas pour mille et une raisons, dont une que j’ai évoquée plus tôt.

Le problème date d’avant Michel Therrien, j’en conviens. Mais il y a des occasions de changer les choses pour le mieux qui se sont présentés, mais elles n’ont pas été saisies et elles ont leur poids dans l’équation. Il ne faudrait pas le négliger dans notre évaluation de ce dossier.

Dans le fond, mon point est le suivant : ce n’est pas parce que ça ne fonctionnait pas avant que ça ne puisse jamais fonctionner dans le futur. Les décideurs sont différents, l’alignement l’est autant et il faut savoir saisir les opportunités quand elles se pointent le bout du nez (lire ici Pierre-Luc Dubois). J’ai confiance que Gorton et Hughes pourront faire les choses autrement et attirer les gros noms quand le temps sera venu. Ce ne sera pas cet été, mais dans un avenir pas si lointain. Quand la reconstruction sera plus avancée un peu et que des jours plus doux pointeront à l’horizon, les bons joueurs voudront faire partie de cette équipe gagnante.

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