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Martin St-Louis : le débat sur ses réponses en français fait rage

Je ne sais pas si vous avez vu passer le tweet, mais au cours des derniers jours, Yanick Bouchard de RDS a mis le feu aux poudres avec un tweet sur les réponses de Martin St-Louis.

Ce qu’il soutient, c’est que Martin St-Louis (il a par ailleurs ironiquement écrit St.Louis, soit comme les anglais le font) offre des réponses qui sont plus généreuses en anglais qu’en français. Il l’a tweeté samedi après une conférence de presse où l’entraîneur donnait de courtes réponses en français.

Et ça a fait jaser.

Je ne suis pas né à l’époque où les Anglais et les Français se battaient constamment. Je n’étais pas là quand les gars d’Ottawa venaient boire à Hull et se battaient au passage avec les francos, forçant ainsi les tenanciers de bar hullois à fermer leurs portes une heure plus tôt qu’ailleurs dans la province.

Dans les faits, j’ai grandi à une époque où bien des gens de mon âge, au Québec, parlaient les deux langues. Il y a moins de frictions qu’il y en avait à l’époque de mes parents, par exemple.

Mais au final, je suis bien conscient que ça ne prend pas grand chose pour raviver la flamme. Vraiment pas grand chose, même.

Je pense que la question est intéressante dans l’optique où oui, j’ai parfois le sentiment (et c’est mon impression bien à moi) que les réponses de l’entraîneur en anglais sont plus longues ou un peu plus généreuses.

Ceci dit, j’ai aussi parfois l’impression (et c’est mon impression bien à moi) que ses réponses en français, certains soirs ou après certains entraînements, sont plus généreuses. Ça dépend des jours, selon moi.

Mais il faut peut-être se demander pourquoi c’est le cas.

Est-ce que Martin St-Louis, qui a grandi à Laval en français, est plus à l’aise en anglais en raison du fait qu’il habite loin du Québec depuis l’université? C’est possible, mais ça ne rend pas ses réponses moins complètes pour autant.

Est-ce que cela dépend aussi des questions qui sont posées? Je trouve que les questions sont bonnes dans les deux langues, mais qu’en pense l’entraîneur? On ne le sait pas.

Est-ce que ce sentiment-là de la part de Yanick Bouchard vient du fait que St-Louis en a contre certains journalistes francophones en particulier? Je ne peux pas répondre à ça parce que je ne suis pas dans sa tête, mais on peut penser que c’est une théorie qui se tient aussi.

Il faut aussi noter que l’entraîneur s’est beaucoup amélioré en général devant les médias. En février 2022, on le sentait moins à l’aise devant les caméras – qu’importe la langue.

Il est habitué de parler en anglais quand vient le temps de jaser de hockey, mais il prend beaucoup d’assurance dans la langue de Molière. L’époque où il demandait des traductions à Chantal Machabée est révolue.

Dans les faits, je considère qu’il n’y a pas vraiment de bonne réponse dans ce débat-là et je trouve que ça a pas mal plus fait jaser que cela aurait dû. Je l’ai vu passer à quelques endroits et on dirait que le sujet ne veut pas mourir.

Même chez TSN 690, une station qui a des liens évidents avec RDS, le sujet a été abordé sans se soucier du fait que Bouchard est indirectement un collègue chez la famille Bell.

J’aimerais que le CRTC n’écoute pas pour dire vraiment ce que j’en pense. – Jon Still

La langue, au Québec, ça touche toujours une corde sensible. Ça a toujours été le cas et ce le sera toujours. Il faut cependant choisir ses combats puisque les réponses de St-Louis dans les deux langues, ce n’est pas le branle-bas de combat du débat identitaire.

Et comme l’interprétation des réponses de l’entraîneur est subjective, il est difficile d’avoir raison ou d’avoir tort.

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