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Après l’effet Drogba, l’effet Garde

« Princesse » ou pas, le passage de Didier Drogba avec l’Impact de Montréal a été un véritable tremblement de terre. À tous les niveaux.

Par la façon dont plusieurs journalistes d’ici percevaient le foot, par la prestance qu’un nom comme Didier Drogba peut amener à une organisation, par le respect qu’il inspirait de ses coéquipiers comme de ses adversaires, par les partisans qui pouvaient se déplacer simplement pour lui, et j’en passe.

On ne le réalisait pas pleinement au moment où il était à Montréal, c’est le propre de ce genre d’effet, mais Didier Drogba était et aura été un investissement capital pour Joey Saputo. Un investissement qui s’échelonne au final sur bien plus que l’année et demie où le Roi Éléphant aura porté le bleu-blanc-noir.

On réalise mieux, mais pas encore totalement l’impact de la venue d’un Didier Drogba à Montréal.

D’abord, l’Impact de Montréal n’était pas totalement prêt à « l’après-Drogba ». On s’habitue vite au succès, et le boost médiatique que procurait Didier Drogba à l’Impact s’est rapidement estompé. Moins de billets vendus, moins de place médiatique réservée à l’Impact, moins de maillots vendus, moins d’adversaires intimidés par sa simple présence. Cette saison, l’Impact a été incapable de répéter ses exploits de l’an dernier malgré un alignement pratiquement semblable. Il manquait un certain Didier Drogba qui, même si sur le banc au profit d’un Matteo Mancosu en feu, demeurait une carte cachée inestimable.

Surtout, surtout, la place médiatique que prend Didier Drogba a carrément mis Montréal sur la map du monde du foot. De son arrivée, qui a été couverte par un nombre incalculable de médias, jusqu’à toutes ses réalisations sur le terrain, relayées aux quatre coins du monde. Oui, c’est toujours Didier Drogba qui était de l’avant. Mais il reste que son nom en devenait associé à « l’Impact de Montréal ». Pratiquement partout, simplement de par la présence de Drogba, on sait désormais ce qu’est l’Impact de Montréal.

Ça peut sembler banal au premier abord, mais c’est tout le contraire. Dans une ligue en expansion comme la MLS, qui cherche de plus en plus à attirer des joueurs de l’étranger, le fait que ton image de marque soit reconnue à travers la planète foot est un avantage certain.

Le transfert de Blerim Dzemaili par exemple, même s’il était rendu logique par l’association avec Bologne, a probablement été facilité par le fait que le Suisse avait entendu parler de l’équipe durant le passage de Drogba. Et heureusement, les médias étant ce qu’ils sont, on se souvient surtout de son passage, et non des difficultés qu’il a pu rencontrer ici.

L’effet Drogba, que son passage se soit bien terminé ou pas, est donc bien réel, et bien important. Rémi Garde l’a rappelé en notant que l’Ivoirien avait été un projecteur sur le club montréalais. Sans le passage de Didier Drogba, peut-être que Rémi Garde ne se serait pas attardé à l’appel de la MLS, qu’il ne se serait pas donné la chance de rencontrer Joey Saputo et de découvrir son projet.

« Le passage de Drogba fut un projecteur sur l’Impact de Montréal »

Voilà qu’à son tour, Rémi Garde pourrait avoir un effet sur l’image de l’Impact de Montréal, et sur les possibilités qui s’offrent au club. Il est évidemment tôt pour parler d’un « Effet Rémi Garde », mais je suis certain qu’il y en aura un. Sa nomination a titre d’entraineur de l’Impact de Montréal a résonné partout sur la planète foot. De l’Angleterre à la France en passant même par le Ghana et la Russie.

Le nom de Garde est connu à l’international, et toute cette publicité fait tourner le nom de l’Impact de Montréal à travers l’Europe. Lorsqu’un joueur européen prendra la décision de quitter vers l’Amérique, le nom de l’Impact de Montréal sera l’un des premiers à lui venir en tête, avec les autres LA Galaxy, New York ou Seattle. Lorsque Rémi Garde, ou même éventuellement son successeur, tentera de convaincre un joueur de traverser l’Atlantique, le fait que la marque « Impact de Montréal » lui soit familière ne pourra que servir à convaincre. Et on pourra, entre autres, remercier le projecteur qu’aura été Didier Drogba, et celui que devient et deviendra Rémi Garde.

Rien de tout cela ne se fait en un clin d’oeil, mais on pourra voir un aperçu de cet effet à l’ouverture du prochain mercato en janvier. Des rumeurs laissaient déjà entendre lors de la nomination de Garde qu’il avait approché des joueurs français pour leur proposer une aventure montréalaise.

Il faut toutefois faire attention. Ce n’est pas parce que Garde a entrainé en Ligue 1 et en Premier League que tout à coup les meilleurs joueurs au monde vont tout laisser pour venir évoluer en MLS. Il faut rester réaliste (et parler aux recherchistes foot de RDS…)

Les seuls de cette liste qui pourraient faire un certain sens (et encore là…) sont les trois derniers. Déjà, le milieu français évoluant à l’OL Clément Grenier serait selon certains lié à l’Impact de Montréal.

Grenier fait déjà l’objet de rumeurs en France, où on le voit possiblement partir à Metz ou même en Turquie durant le prochain mercato, mais il a récemment mentionné qu’il comptait demeurer à Lyon. À 26 ans, comme milieu central qui serait probablement offensif en Amérique, il pourrait répondre à certains besoins du côté de l’Impact. Mais considérant qu’on évalue sa valeur à quelque 3,5 millions d’euros, ça prendrait un réel coup de génie de Rémi Garde pour convaincre à la fois Joey Saputo d’ouvrir le portefeuille, et Grenier de quitter l’Europe pour l’Amérique.

En bref, si Rémi Garde a et aura assurément un effet et un impact réel sur la perception de l’Impact et sur sa reconnaissance internationale, il ne faut pas s’attendre à voir Benzema et Lacazette cogner aux portes du centre Nutrilait demain matin. Demeurons sérieux, demeurons patients, demeurons optimistes.

C’est un vrai projet de jeu que Garde veut instaurer à Montréal, ce qui ne se fait pas en une nuit.

DANS L’ABRI
– Bonne retraite Justin Mapp!

– Des conseils honnêtes sur Rémi Garde en provenance d’Aston Villa…

– Laurent Ciman dans le XI des joueurs surpayés en 2017 en MLS. Qu’on soit d’accord ou pas, ce devrait être une source de motivation pour Ciman en 2018. J’ai l’impression qu’il sera un des premiers bénéficiaires de la venue de Rémi Garde.

– Les 25 maillots les plus vendus en MLS en 2017. Almiron au premier rang, et aucun Impact de Montréal. Le dernier montréalais à y figurer? Didier Drogba.

– L’Académie de l’Impact est en excellente santé. Ça se voit par les résultats des équipes, et aussi par sa capacité à agrandir son territoire. Bien hâte d’y voir en plus les conseils de Rémi Garde…

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