Le virage jeunesse de Rémi Garde

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Ce n’était pas un rêve, un cauchemar, une erreur. Laurent Ciman est désormais bel et bien un membre du Los Angeles FC.

Le calme fait tranquillement suite à la tempête émotive qui a déferlé sur les partisans montréalais depuis l’annonce surprise de l’échange. Les réactions fortes font lentement place à une analyse plus logique, cartésienne, sportive de cet échange qui trace une ligne dans la jeune histoire de l’Impact de Montréal.

On savait que les retraites de Patrice Bernier et d’Hassoun Camara venaient tourner une page de l’histoire du bleu-blanc-noir, ce que l’échange de Laurent Ciman confirme désormais sans détour.

Qu’il ait eu un mot important à dire ou non dans l’échange de Ciman, ce moment marque clairement le début d’une nouvelle ère, celle de Rémi Garde.

C’était une évidence que l’un des plus importants chantiers en prévision de la prochaine saison était la défensive. Cette phase du jeu a trop souvent coulée l’Impact cette saison, et a même semblée se détériorer plutôt que s’améliorer au fil de la saison.

Les départs d’Oyongo, de Camara et de Francis nous indiquaient déjà que le poste de défenseur latéral devait être comblé, mais la défense centrale demeurait embouteillée avec les Ciman, Cabrera, Boldor, Fisher et Lefèvre tous sous contrat en prévision de la prochaine saison.

Garde, en regardant les matchs de la dernière année, n’a clairement pas aimé ce qu’il a vu du jeu de sa défense. Il a réalisé, comme plusieurs le savaient déjà, qu’une paire Cabrera-Ciman était peut-être jolie sur papier, mais difficile en réalité. Deux défenseurs qui fonctionnent à l’anticipation, qui aiment monter haut sur le terrain pour contrer les attaques adverses, mais qui tendent ainsi à oublier certains joueurs derrière et à se faire prendre à contre-pied. Ça peut fonctionner, l’Impact l’a démontré en 2016, mais c’est difficilement soutenable à long terme.

Une fois que la décision de remodeler la défense s’impose, comment faire? Rémi Garde a clairement une idée de la manière dont il veut voir sa défense jouer, et il se doit en ce sens de construire une dernière ligne qui sera à cette image.

Cabrera, Fisher et Boldor ont un important point en commun qui peut augmenter leur valeur aux yeux de Garde : la jeunesse. Tous en bas de 25 ans, ils ne sont pas nécessairement à leur plein potentiel, ils peuvent toujours s’améliorer, changer des habitudes, modifier leur style de jeu. Rémi Garde pourra plus facilement travailler avec eux, les modeler au style qu’il voudra instaurer dès la prochaine saison.

Laurent Ciman, à 32 ans, ne changera pas ses habitudes. La venue d’un Rémi Garde ne l’aurait pas fait cesser de glisser pour tacler, cesser de tenter de forcer le jeu avec de longs ballons qui fonctionnaient de moins en moins, cesser de sortir de la ligne pour contrer les attaques. C’est un style qui peut fonctionner, la carrière de Ciman et de plusieurs autres le prouve, mais si ce n’est pas le style que veut préconiser Garde, Ciman y aurait été malheureux.

Il ne faut pas oublier que Rémi Garde nous a été «vendu» beaucoup sur son expérience de développement à l’Olympique Lyonnais. Il aime influer sur la courbe de progression d’un joueur, lui faire travailler sur une façon de jouer bien précise et permet au joueur de se développer en ce sens. Cet axe aurait été complexe avec Ciman, ce qui a probablement influé dans la décision.

Oui, il y a de multiples autres facteurs qui entrent en ligne de compte ; émotif, salarial, humain. Le général était implanté à Montréal, il aimait la ville et celle-ci le lui rendait plus que bien. Oui, l’Impact a pour une énième fois mal géré le départ d’un de ses joueurs et a fort probablement entaché son image à l’extérieur de la ligue.

Mais il reste que ce geste est le premier qui marque réellement l’arrivée de Rémi Garde. Qu’il soit ou non à la genèse de cette décision, il y a consenti. Ne perdons pas déjà l’optimiste qui régnait suite à son arrivée. Joey Saputo lui fait confiance, et il semble lui laisser les coudées franches pour modeler son équipe. La décision fait mal, et d’autres qui suivront pourraient également faire mal, mais laissons la chance au coureur.

J’ai confiance que Rémi Garde, en misant sur la jeunesse, saura modeler une équipe avec un style de jeu défini et constant, ce qui serait déjà une première dans l’histoire MLS de l’Impact de Montréal.

DANS L’ABRI
– Cela n’enlève rien au grand homme qu’est Laurent Ciman, et il l’a démontré encore une fois par une magnifique lettre adressée à ses partisans montréalais. À bientôt, Lolo.

– Justement, plusieurs partisans se regroupent samedi prochain pour un hommage photo au Général Ciman, n’hésitez pas à les joindre !

– Finalement sur Ciman, je vous invite à écouter ce court extrait audio d’une entrevue que j’ai fait sur le sujet cette semaine pour une radio de Québec. Écoutez et partagez!

– Les rumeurs s’intensifient sur la possible venue du défenseur central argentin Nehuen Paz avec l’Impact. À 24 ans, Paz s’inscrit parfaitement dans cette logique de jeunesse que recherche Garde, et il pourrait également servir d’investissement pour l’Impact de Montréal si jamais l’occasion venait de le revendre.

– Les venues de Joël Bats, Maxence Flachez et Robert Duverne pour compléter le staff de Rémi Garde n’ont toujours pas été confirmées par l’Impact, mais on peut désormais affirmer que c’est chose faite. Flachez a été vu avec Garde à Toronto durant la MLS Cup, et les confirmations continuent dans les médias français.

– Après Zimmerman et Ciman, le LAFC serait tout près de faire l’acquisition de Sacha Klejstan. En y ajoutant les DP Carlos Vela et Diego Rossi (jeune très prometteur de seulement 19 ans), le LAFC semble en voie d’imiter Atlanta. Ils seront à surveiller dès cette saison, avec un excellent mix d’expérience MLS et de talent brut.

On jase, mais le transfert de Klejstan semble tarder à se confirmer. Aimeriez-vous voir l’Impact entrer dans cette danse et chercher à faire l’acquisition de Klejstan?

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ALLONS!