Le marché réglementé et concurrentiel des jeux en ligne de l'Ontario vient de battre un nouveau record. En Août, il a généré 8,14 milliards de dollars canadiens, seulement pour les paris en ligne. Ce record représente une hausse de 34,6% sur un an. Depuis l'ouverture de son marché au secteur privé, les revenus de iGaming Ontario ne cessent de grimper.
Paris sportifs et paris dans les casinos en ligne : un marché en croissance en Ontario
Les chiffres sont clairs : 8,14 milliards de dollars de mises totales en Août 2025 contre 6,05 milliards de dollars en Août 2024. Il s'agit là d'une impressionnante croissance depuis l'ouverture du marché en Avril 2022. Selon les données de iGaming Ontario, les paris dans les casinos en ligne représentent 89% du chiffre d'affaires du marché des paris avec un apport de 7,2 milliards de dollars. Les jeux de casinos ont quant à eux enregistré un revenu de 267,8 millions de dollars.
Dans le même temps, les paris sportifs ont atteint 765 millions de dollars canadiens, ce qui représente une augmentation de 15,2% par rapport aux résultats de l'année passée à la même période. On note également une hausse de 9% par rapport au mois de Juillet 2025 du côté des mises au poker peer-to-peer (P2P), qui, elles franchissent la barre des 151 millions de dollars canadiens.
C'est la deuxième fois que le marché enregistre un record aussi élevé depuis la première fois en Mai 2022. Les opérateurs sur iGaming Ontario ne sont pas non plus en reste. Leurs revenus connaissent aussi une forte croissance. 334,8 millions de dollars canadiens, c'est le montant exact des revenus bruts de jeu en Août. Il faut dire que les casinos redoublent d'efforts pour attirer et fidéliser les joueurs. Entre les tours gratuits sans dépôt, les promotions spéciales et la légitimité à eux octroyée par le label, les joueurs sont naturellement plus coopératifs. C'est ce qui explique l'augmentation du nombre de joueurs sur les sites. En Août 2025, le nombre de comptes actifs a dépassé 1,016 millions, alors qu'il y a un an, ils étaient seulement 718 000.
Dans une étude d'IPSOS, commandée par Jeux en ligne Ontario et la Commission des alcools et des jeux de l'Ontario (CAJO), il est révélé que 83,7 % des joueurs ontariens jouent sur les sites réglementés.
Ouverture du marché du jeu en ligne, une décision rentable pour l'Ontario
Avant l'ouverture de son marché des jeux en ligne, l'Ontario à l'instar des autres provinces du Canada fonctionnait sous un système monopolistique. Ce système rendait légitime les jeux d'argent et de hasard en ligne dans la province, à condition de jouer sur la plateforme légale. Tous les autres sites de jeux, notamment les plateformes d'opérateurs privés étaient considérés comme illégaux.
Mais le marché gris, qui concurrençait fortement le marché légal, commençait à prendre de l'ampleur. C'était devenu un phénomène incontournable et problématique, surtout pour les joueurs. La province ne pouvant plus fermer les yeux, elle a décidé d'y trouver une solution, d'où l'ouverture du marché. Puisque les joueurs ontariens avaient déjà pris goût à jouer sur les sites privés, le gouvernement a décidé d'ouvrir son marché des jeux en ligne aux opérateurs privés. Tous les opérateurs intéressés et remplissant les conditions requises par iGaming Ontario pouvaient désormais obtenir une licence officielle pour opérer en toute légalité sur le territoire ontarien.
À ce jour, iGaming Ontario a agréé 49 exploitants qui proposent 84 sites de jeux. Résultat ? Les revenus du secteur explosent les records. Face à la croissance du marché, Heidi Reinhart, président du Conseil d'administration de iGaming Ontario explique que « l'Ontario possède un marché des jeux en ligne véritablement dynamique, avec un solide réseau d'opérateurs et une offre de jeux de classe mondiale pour les joueurs ».
Non seulement, le nouveau marché réglementé et concurrentiel permet au gouvernement de générer d'importants revenus, mais l'offre illégale a drastiquement diminué aussi. On peut dire que la libéralisation du marché des jeux en ligne est une décision profitable à la province ontarienne.
Un modèle à suivre pour les autres provinces ?
Le succès du modèle ontarien remet en question le système de monopole des autres provinces canadiennes. Toutes les provinces canadiennes, y compris l'Ontario avant son changement de système, faisaient face au même problème : la prolifération du secteur illégal qui gagne une part importante du marché. L'Ontario a prouvé que son modèle est une solution viable à ce problème collectif.
Il inspire d'ailleurs des provinces comme l'Alberta qui cherchait depuis longtemps à élargir son cadre réglementaire. En 2025, le gouvernement a déposé un projet de loi visant à légaliser les opérateurs de jeux de hasard en ligne privés. S'il est voté, un nouveau cadre réglementaire sera mis en place.
Certaines provinces comme le Québec sont toujours réticents à l'idée de libérer leurs marchés des jeux en ligne, et c'est compréhensible. Bien que la libéralisation du marché soit bénéfique, elle n'est pas exempte d'inconvénients. Et le plus grand problème auquel les provinces pourraient faire face est l'augmentation du risque d'addiction. Mais comme l'Ontario l'a prouvé, un encadrement strict et des mesures de jeu responsable peuvent limiter les risques.