Le conservatisme du CH coule l’équipe et repousse les fans
Grant McCagg a pondu un texte d’opinion digne d’intérêt mercredi dernier, un billet titré Safe is death, où il raconte qu’en près de 50 ans à suivre les Canadiens de Montréal, il en a marre de voir l’approche conservatrice adoptée de manière presque systématique par l’organisation.
Il amorce son explication en rappelant que malgré le succès retentissant de la franchise au cours des années 70, il ne pouvait comprendre et accepter qu’on préférait laisser sur le banc un joueur de talent comme Pierre Larouche, qui avait inscrit 50 buts à l’âge de 19 ans, au profit de grinders tels Rick Chartraw, Jimmy Roberts ou Doug Jarvis.
La mentalité défensive du Tricolore ne date pas d’hier et McCagg rappelle la lignée de coachs défensifs qui se sont retrouvés à la barre de l’équipe : Lemaire, Burns, Tremblay, Carbonneau, Gainey, Martin, Therrien et maintenant Julien.
Seules exceptions? Jean Perron et Jacques Demers, deux pilotes qui n’étaient pas reconnus pour leur système défensif et incidemment, deux pilotes qui ont rapporté les deux dernières Coupes Stanley dans la Métropole.
Les deux ont joué une carte différente des autres : ils ont gamblé. Perron avait quantité de recrues sous ses ordres et il a gamblé en confiant le filet à Patrick Roy, à peine sorti des rangs juniors, et Demers a fait de même en offrant du temps de glace à de très jeunes joueurs qui n’avaient pas encore fait leurs preuves, comme John LeClair, Paul DiPietro et Gilbert Dionne. Or, depuis, le CH joue sans cesse la carte de la sécurité en hésitant à donner des responsabilités aux jeunes et en basant le système sur le jeu défensif d’abord et avant tout.
Un exemple frappant de cette tendance à laisser les jeunes en plan lorsque les matchs importants arrivent : Marc Bergevin a transigé pour obtenir Jordie Benn, Nikita Nesterov, Steve Ott et Andreas Martinsen, en plus de l’ineffable Dwight King, plutôt que d’entrer en séries avec Jacob De La Rose, Brendon Davidson, Sven Andrighetto, Charles Hudon, Michael McCarron, Nikita Scherbak et Brett Lernout, les privant du même coup d’une précieuse expérience. Au terme du présent camp d’entraînement, on a opté pour les Morrow, Streit, Schlemko, Benn, Montoya et Hemsky au détriment de jeunes jambes encore une fois. Pourtant, Jakub Jerabek et Charlie Lindgren n’avaient pas mal fait dans les matchs préparatoires, au moins, ils ont été supérieurs à une flopée de vétérans.
En jouant la carte conservatrice, les Penguins n’auraient jamais vu éclore un joueur comme Jake Guentzel, performance impossible à obtenir de Martinsen ou Hemsky.
En agissant de la sorte, en préférant toujours des vétérans en fin de carrière à des jeunes joueurs plus énergiques, la direction du CH a éloigné ses fans et a diminué leur intérêt avec du jeu moins divertissant. Êtes-vous de l’avis de McCagg? Difficile de le contredire dans son argumentation. Il tire la conclusion suivante : la carte de la sécurité, c’est la mort, il est temps de vivre un peu!